Wacken Open Air 2013 - 01-02-03/08/2013

  

Une fois de plus nous arrivons à Wacken après quelques jours de vacances, qui nous ont emmenés cette année en Bavière, dans les Dolomites mais également en Norvège, en Suède et au Danemark. C'est donc un peu fatigués, que nous abordons ce festival, mais nous n'allons pas rater un épisode de Wacken pour autant. Et c'est donc le mercredi matin que nous nous installons au camping vip, un peu géré de façon anarchique cette année par le steward locaux (et unilingues..), mais pas de panique, après 2 minutes le contact est établi est nos voisins et c'est parti pour 4 jours de folie !


Nous commençons donc en douceur ce mercredi en allant visiter les lieux et notamment l'endroit de rassemblement de tous les Vikings. Les membres de Fejd terminent calmement leurs brushings pendant que nous les attendons sagement devant la Wackinger. C'est là notre première rencontre avec le groupe qui s'avère être composé de cinq musicos. Les frères Rimmerfors mènent la danse en agitant leur crinière blonde, tandis que les autres membres sont plus en retrait. La présence de la cornemuse, de la guimbarde, de la vielle à roue et de la flûte assure la valeur sûre du folk suédois. Les morceaux sont tous aussi sympas les uns que les autres et nous permettent de déguster une bonne quantité de bière teutonne, tout en s'imprégnant de l'ambiance de festival qui passera bien trop vite.

  

Le programme du jeudi ne change pas des autres années, l'occasion en matinée et début d'après-midi de découvrir quelques groupes du Metal Battle venant des quatre coins du monde, en attendant l'heure fatidique pour que le terrain principal ouvre. Et pour commencer, comme c'est la tradition depuis des années c'est Skyline et ses reprises sympas notamment cette année de Saxon (Strong Arm Of Law), Judas Priest (Turbo Lover), Led Zeppelin (Kashmir) et les Guns (Paradise City), et comme à son habitude, c'est un très bon moment pour ouvrir ce festival.


Un groupe que j'adore pour suivre, Annihilator, et qui a toujours été sous-estimé depuis ses débuts, et c'est dommage, car ils ont toujours mérité bien mieux que ça, mais quel plaisir de les revoir à Wacken avec quelques nouvelles chansons mais surtout un terrible best-of de leur carrière, avec notamment King Of The Kill, Set The World On Fire, Welcome To Your Death ou encore The Fun Palace et I Am In Command. Jeff Waters est plus en forme que jamais, énergique du début à la fin et quel bonheur. Et c'est tout naturellement avec Alison Hell que ce show se termine avec une impression de trop peu mais nous les reverrons sûrement bientôt!


Petite pause bouffe pendant Thunder, que je connais un peu car ils avaient joué avec Iron Maiden au début des années 90, du bon hard rock qui passe bien, sans montrer trop d'originalité ni redondance, mais ça se laisse bien écouter. Bref, un bon moment et bonne surprise en ce jeudi après-midi.


Passons aux choses sérieuses avec Deep Purple, les vétérans foulent la scène de Wacken pour la première fois de leur carrière et nous offrent un show magistral, sans fausse note. des chansons récentes, des tubes interplanétaires, des solos et même un petit hommage à Jon Lord. Que demander de plus, le public semble bien apprécier, même les plus jeunes, mais il n'y a pas de mot face à Highway Star, Strange Kind Of Woman, Perfect Strangers et Smoke On The Water. Bien sûr Ian Gillan n'a peut-être plus la même voix qu'avant, mais après plus de 40 ans de scène peut-on lui en vouloir ? Certainement pas ! Et Black Night nous achève tous, bien des groupes ont encore à apprendre d'eux.


Rammstein nous attend déjà sur le True Metal Stage, tout feu tout flamme.Les Allemands sont connus et reconnus pour leur show sans précédent. Une foule immense s'est amassée devant la scène, on sait à peine bouger. C'était la première fois pour le groupe allemand au Wacken Open Air...Cela promet ! L'équipe de Metal Paradise ne fait pas partie des fans invétérés du groupe, mais on doit reconnaître que le groupe sait assurer un show d'enfer. Le combo commence sur Ich Tu Dir Weh, accompagné de flammes démentielles. Le frontman se présente à nous en doudoune rose, tout en virilité. Les titres joués sont glanés ça et là dans la discographie étendue du groupe. Ainsi, on profite de la version life des titres comme  Keine Lust, Du Riechst So Gut, Links 2-3-4 et Du Hast. Il y a de l'action sur scène : lance-flamme, pétards, arbalète, marmite assurent le show. Clou du spectacle : Till qui entame Pussy en nous aspergeant de mousse à l'aide d'un canon en forme de sexe géant. A ce stade du festival, on sent que cette édition du Wacken ne sera pas de tout repos.

  

Russkaja se tient tout prêt sur la Party Stage, ready to partyyy baby. Plein d'Energia, le frontman gère son équipe de 5 musicos plus frappés les uns que les autres. Le style est spécial, mélangeant ska et métal ; ce qui n'est pas désagréable en soi. Les cuivres, les violons et la petite chorégraphie bien russe donnent un côté exotique à la prestation. Les festivaliers sont d'abord étonnés, puis pris au jeu et dansent avec jovialité. Bientôt, la foule des festivaliers s'est multipliée par deux. Ce groupe est vraiment sympa, tellement il est unique.


Et c'est parti pour le grimage, l'orgue et les crucifix. Powerwolf nous accueille pour la messe, diaboliquement métal. Les riffs gras et les paroles sanglantes se bousculent pour arriver à nos oreilles. Le chant bien maîtrisé et charismatique et le background musical a réussi à motiver la foule qui s'en donne à cœur joie. Les loups plein d'énergie nous partagent leurs plus grands succès avec enthousiasme. Des titres comme Sanctified with Dynamite pour commencer le set, suivi de We Drink Your Blood, Resurrection by Erection et All We Need is Blood font bien plaisir. Nous confessons que nous nous sommes convertis à la nouvelle religion powerwolvienne.


Au tour maintenant de Pretty Maids, qui ne se fait pas prier : le public répond présent et est là en masse pour eux. Le groupe est sur le marché depuis un long moment et fonctionne encore. Le dernier album en sortie étant assez bon, les nouveaux fans étaient présents également. Des titres des anciens albums comme certains issus du nouveau se battent en duel. Les refrains heavy sont faciles à chantonner en chœur et rendent le concert plus émouvant que défoulant. C'est cela qui fait le charme du Wacken ; c'est la diversité des genres et des fans qui permet à tous d'y prendre goût et de tantôt se défouler et tantôt chanter. Et de chanter il en est question sur Little Drops of Heaven, dont la bonne majorité du public connaît les paroles. Future World et Red, Hot and Heavy sont elles aussi accueillies comme il se doit.


Les Suédois de Sabaton rentre sur la True Metal Stage au son de Final Countdown d'Europe, histoire de ne pas oublier de rendre hommage à un groupe originaire du même pays. Sabaton nous met une claque dans la face, de quoi réveiller les plus endormis d'entre nous. Le groupe possède une de ces énergie qu'il nous est difficile à suivre. Le chanteur doit sans doute être un bon sportif pour bouger ainsi et garder son souffle pour le chant. Tous vêtus de pantalon aux couleurs de l'armée, les musiciens chantent tour à tour sur Gott Mit Uns, ce qui rend encore plus dynamique le power metal suédois. Les classiques comme Ghost Division, Primo Victoria et Cliffs Of Gallipoli ainsi que des titres plus récents sont de la partie. Comme d'habitude, Sabaton termine son show par Metal Crue, un hommage aux groupes qui les ont influencés.


Après s'être pris une gigantesque claque sur Sabaton, voici le tour de Motörhead. Nous sommes contents de les voir présents puisque Lemmy a dû annulé pas mal de dates à cause de son état de santé. Nous sentons que nous assisterons ce soir à l'une des dernières dates de Motörhead avec Lemmy car il n'a vraiment pas l'air de péter la forme. Tout juste arrivé sur scène, Lemmy est déjà exténué. Le concert durera en tout peut-être 20 minutes avant de s'arrêter brusquement ; Lemmy n'en peut plus.


Quittant la Black Stage un peu déçus, nous nous rendons vers la True Metal Stage pour fêter les 30 ans de carrière de la charismatique Doro. La blonde au punch incroyable. Le set débute par I Rule The Ruins, qui chauffe l'ambiance. Nous sommes déjà impatients de connaître la liste des invités qui l'accompagnera. On est content de retrouver ainsi Chris Boltendahl (Grave Digger) sur East Meets West, Uli Jon Roth sur Für Immer, deux membres de Subway To Sally pour les reprises, Biff Byford pour Denim And Leather et Phil Campbell pour Breaking The Law. Puis, cerise sur le gâteau, la chanson attendue : All We Are où de nombreux invités étaient sur scène : Joakim de Sabaton, Henning de Circle II Circle et d'autres chantaient en chœur. Bref, Doro a su réchauffer les cœurs et nous faire passer un bon moment pour son anniversaire.


Cette journée se finit avec le mythique groupe allemand Grave Digger. Quoi de mieux pour finir ce deuxième jour qu'un heavy bien calibré. La présence des chanteurs de Van Canto assurera un plus dans le show du groupe. La set-list diffère de l'habituelle. Certains titres essentiels comme Excalibur, Rebellion et Knights of the Cross seront de la partie, ainsi que d'autres titres judicieusement choisis. Pour les aider sur scène, Joakim Broden répond encore ''présent'', en plus de Van Canto. Cela commence à en faire du monde...On ne peut pas dire que Joakim aura perdu sa journée. Il aura sans doute été l'artiste le plus présent sur le écrans de tout le Wacken. Il est vrai qu'il est une réelle bête de scène, mais revenons-en à Grave Digger qui a, lui aussi, son potentiel. The Badpiper, un cornemuseux cracheur de feu assure l'ambiance, tout en folklore et en chaleur. Le show se clôture enfin sur Heavy Metal Breakdown, de quoi finir ce deuxième jour de Wacken en beauté. L'équipe de Metal Paradise est déjà bien crevée...

  

Ce samedi, la True Metal Stage  transformée en bateau pirate le temps d'un show accueille nos comparses d'Alestorm pour un show vraiment trop court...L'ambiance bon-enfant a déjà gagné les cœurs, et la bière coule à flot sur les rythmes effrénés du Pirate Metal. Le groupe reçoit un accueil sans précédent : la foule est vraiment décharnée. Il faut dire qu'on a droit à un véritable best of en live ! Les titres à succès se bousculent et s'enchaînent : Wolves of the Sea, Keelhaued, Captain Morgan's Revenge, ... nous revigorent et nous mettent d'aplombs.


Après les pirates, ce sont les finlandais de Sonata Arctica que nous retrouvons sur la Party Stage. Le chant n'est pas au top, mais les musicos donnent le rythme. L'aventure commence avec Only the Broken Hearts (Make You Beautiful) ce qui n'est pas le titre le plus entraînement de leur discographie. Voyons voir la suite...Nous préférerons ensuite un titre comme Black Sheep où le chant vient directement des tripes ; où les riffs travaillés des grattes se battent en duel. Les solis bien construits de ce deuxième titre nous ont remis en forme pour la suite. Le show continue avec Shitload of Money qui réveille la foule. La suite du show est bonne, sans grandes surprises. Un concert sympa, mais sans plus pour nous.


A présent, nous nous dirigeons vers la True Metal Stage pour Anthrax. Cela commence fort : Among the Living avec ses riffs gras et son son plus que thrash. Pas trop notre tasse de thé il faut dire, mais bon. Ce groupe est une légende, nous nous devons de leur faire hommage. L'excellent Madhouse remonte la cote, car plein de mélodie. La reprise d'AC-DC n'était pas mal non plus. Bref, Anthrax nous a délivré un bon show, apprécié par les festivaliers et nous étions contents de changer de style au sein de notre programme du samedi.


Au tour maintenant de Trivium qui est là pour nous éclater les tympans comme il se doit. Tout en fumée et en brutalité les musicos nous assènent de riffs bien gras. Le set commence par Throes Of Perdition, de quoi annoncer la couleur pour la suite. Le public est réceptif et déjà c'est la folie dans la foule. Certains festivaliers se roulent même dans la boue, illustrant la subtilité du style. L'équipe de Metal Paradise comporte une fan du groupe qui est pourtant déçue de la prestation vocale du chanteur. Elle trouve que le show était plus orienté vers la brutalité su genre, et non vers les bons anciens classiques du groupe. Un point de déception pour le moment.


Mais, cette déception va s'évanouir lors du show du légendaire Alice Cooper. Et l'homme sait s'entourer d'une belle équipe, donc on retiendra surtout Orianthi, la très bonne (ce n'est pas pour jouer sur les mots) guitariste qui accompagna Michael Jackson pour l'une de ses tournées. L'équipe de musicos rassemble d'excellent musiciens, ce qui rend le show encore plus parfait. Alice est lui-même extra-ordinaire. Son show est charismatique, il vit ses chansons et sait nous chauffer. Ce qu'on aime chez lui c'est la diversité de ses styles musicaux, surfant entre le heavy metal, le rock industriel, l'hard rock, le blues, la pop, le funk et même le gospel. Pour ceux qui découvraient la bête sur scène pour la toute première fois, le coup de cœur a été assuré. Alice sait faire un show à la hauteur de sa réputation.


Après Alice Cooper, c'est au tour de Nightwish d'assurer sa réputation auprès des festivaliers. Le groupe ne se présente plus, impossible donc de ne pas aller les voir. Grand changement dans le line-up du groupe : Floor Jansen remplace désormais la précédente chanteuse. Floor est déjà connu pour avoir chanté dans After Forever et pour son projet récent Revamp. Sa charismatique présence déploie maints efforts pour conquérir le public enthousiaste. La set-list enchaîne les tubes et les effets pyrotechniques assurent un max. On écoute ainsi Dark Chest of Wonders, Wish I Had an Angel, Amaranth, Ghost Love Score et d'autres. Le show est bon, mais notre avis est que le chant de Nightwish n'est pas modelé pour la voix de Floor Jansen. Le timbre et la hauteur de sa voix ne se prête pas vraiment aux chansons de Nightwish, mais ce n'est là qu'un avis purement personnel. La prestation se finira avec un magnifique feu d'artifice sur Last Ride Of The Day. Quoi de mieux comme final ?


C'est après ce show épique que nous retrouvons Lingua Mortis Orchestra et Rage. Pour les néophytes, Lingua Mortis Orchestra est le projet orchestral initié par Rage. Et quand l'orchestre rejoint le métal, ça fait un mélange détonant. Le mariage entre l'électrique et le classique est réussit. Cleansed By Fire annonce le début du concert tout en présentant le titre d'ouverture du nouvel album de l'orchestre. Rage bonifie le tout avec ses morceaux, tels que  From the Cradle to the Grave, Empty Hollow et Straight To Hell, pour une heure de show qui passe trop vite.

  

En conclusion, ce Wacken 2013 a de nouveau été bien crevant, plein de découverte, d'amusement, d'anecdotes de camping, de bière et de bonne humeur. On attend avec impatience le Wacken 2014, dont les gros noms nous ont déjà été annoncés.

Wacken Forever!

Jools et Olivier