Lillian Axe, Helstar, Seven Thorns, The Order Of Chaos, ...(Biebob - Vosselaar) - 02/09/2012

La longue période d’inactivité du groupe explique sans doute pourquoi le nombre de fans était relativement modéré au Biebob ce dimanche-là. En effet, difficile de rester dans le cœur et la tête (accessoirement dans les cheveux et les jambes) des fans de Metal quand on disparaît du circuit pendant de longues années. Bref, il n’y avait pas vraiment foule pour célébrer les 30 ans des joyeux lurons de HELSTAR. Ceci expliquant sous doute cela.

Ce sont les jeunes Danois de SEVEN THORNS qui ont ouvert les hostilités devant un public très peu réceptif à leurs louables efforts. Les deux premières plages Revelation et End Of The Road permettent au groupe de se chauffer, et au public de constater que les musiciens s’avèrent techniquement assez impressionnants : le guitariste soliste et le clavier pourraient prétendre à une place au soleil. Le deuxième titre interprété … fait un peu penser à une musique de foire par ses roulements de batterie simplistes mais bien efficaces. Avec Eye Of The Storm, les choses sérieuses commencent enfin. La virtuosité du guitariste fait mouche et répond à celle du clavier. De la bel ouvrage, sans nul doute, mais le public reste désespérément froid face à ce Metal trop classique et trop classieux. Et ce sont des applaudissements polis qui saluent la prestation des Danois. Rideau qui s’achève sur Freedom Call.

Grosse claque, révélation que ce quintette canadien. THE ORDER OF CHAOS vient de lancer les hostilités et c’est hallucinant. Il ne faut pas plus de quelques secondes de leur dernier single SexWitch pour qu’on réalise qu’on a enfin du Metal dans les oreilles, du vrai, du costaud qui fâche les parents, qui indispose les autorités bien-pensantes et qui désaxe les vertèbres cervicales. Une chanteuse survoltée qui hurle et se démène dans tous les sens, qui se roule par terre et sur les baffles de retour. Un guitariste chauve qui perd des litres d’eau, son comparse de l’autre côté de la scène qui agite une crinière de bon aloi. Les deux se répondent et se complètent quand ils ne vont pas se frotter au bassiste. Le temps d’un solo, la chanteuse se jette sur les épaules du gratteur de service, ils ne sont que cinq mais ça fourmille dans tous les sens. Le groupe se focalise, sans laisser souffler, sur les bombes extraites de son deuxième album que sont Chaos In Cairo, The Size Of Her Diamond, The Order Of Chaos et Darklord. Et puisse dans la première galette pour Get In The Pit. Du coup, l’envie irrésistible me prend de les interviewer. Ce qui devait ne prendre que quelques minutes à duré presque une heure (d’où le fait que je n’ai pas vu LILLIAN AXE). La suite dans la section interview.

EMERALD aurait dû jouer mais des problèmes de matériel les ont poussés à déclarer forfait, dépités, ils se sont contentés de regarder leurs compagnons de route se déchaîner sur scène. Bref, ils cèdent la place à une autre formation. Pas besoin de faire un dessin, pour succéder à la bombe à neutron du Canada qui vient d’éclater faut avoir du répondant et HUMAN ZOO malgré le coté bien sympathique de la bande, ne possède pas le punch nécessaire à cette mission quasi impossible. Faut dire aussi que leur côté hard rock ricain assez commercial passe un peu mal malgré l’intense conviction des cinq musiciens, dont un saxophoniste. Tous arborent fièrement une chemise largement ouverte sur leur torse, avec moult croix et autres babioles bling-bling. Les pantalons se la jouent un peu à la « Elvis Viva Las Vegas ». Bref, le groupe peine à convaincre les fans avec son Hard Rock pas très Metal et trop typé américain (Raise Your Hand, Gimme Your Time, Fall In Love, Taste Like Sugar, Crownd’s On Fire sonnent rock carré et costaud mais sans plus). Bref, on aurait souhaité passer directement à la suite.

Arrivent enfin les Américains de HELSTAR. L’avantage d’une double tête d’affiche, c’est que chaque groupe joue 75 minutes. Dès lors, impossible de rater le coche, il faut se défoncer, se donner à du 200 % et ne pas laisser le public souffler, s’ennuyer et partir à la buvette. Mission accomplie pour les revenants du Texas. L’énergie qu’ils dégagent est extraordinaire. Un quatuor de musiciens prend la salle d’assaut pour le début du concert, puis débarque James Rivera, le chanteur et c’est parti. Le groupe revisite donc son double album live 30 YEARS OF HELL (voir par ailleurs la critique et l’interview du chanteur). Les titres s’enchaînent sans faillir, les musiciens affichent une forme insolente, comme si les années n’avaient eu aucune prise. Les riffs sont acérés, le son méchant, l’attitude vindicative.

Derrière ces clichés, on voit la joie qu’ont les musiciens d’être en tournée en Europe, ils s’amusent sur scène et cela s’avère bien évidemment communicatif. Le bassiste Jerry Abarca se force à rester près de la batterie de Mikey Lewis (la scène du Biebob n’est pas tellement grande et quand on a la bougeotte, ce n’est jamais évident) mais on voit qu’il ne tient pas en place. Les guitaristes s’en donnent à cœur joie. Larry Barragan et Rob Trevino se donnent à fond sans compter. Le chanteur arpente la salle avec des airs de Ronnie James Dio, car après tout ils ont un look assez semblable. Et alors qu’il se déplaçait avec une canne en journée, là, il déambule sur scène sans le moindre souci ; le Metal comme panacée contre les douleurs musculaires. Jouant devant un public relativement (et malheureusement) clairsemé, les musiciens évitent les moments d’accalmie. Même le rappel se veut symbolique. Rob Trevino expliquant une canette en main « ceci est le moment où vous hurlez pour qu’on revienne », et les autres musiciens de simplement s’éclipser derrière le rideau qui mène aux loges, qu’ils rejoignent leur place sur scène pour un Run With The Pack qui finalement referme intelligemment leur prestation. Bref, sans jamais se soucier du peu de fans présents, HELSTAR s’est donné à fond et a laissé parler ses tripes. Un chouette concert qui nous a également permis de découvrir ce prodigue de froid canadien qu’est THE ORDER OF CHAOS. Une affiche avec ces deux groupes-là aurait suffit à notre bonheur.

Mr Spok