Graspop Metal Meeting 2012 - 22-23-24/06/2012

  

Si les headbangers ont un rendez-vous à ne pas manquer en Belgique, c'est bien le Graspop. Malgré l'annulation de Black Sabbath suite à l'annonce du cancer de son guitariste, Tony Iommi, le plus grand festival metal belge promettait un week-end musical de qualité et un programme varié.


En constante évolution depuis quelques années, le GMM s'ouvrait le jeudi 21 juin, par la Talent Quest, qui voyait évoluer divers groupes amateurs sous le Metal Dome. Le concours, remporté par les très bons musiciens de Lemuria donnait déjà le la, accordant ainsi le public sur le même esprit fêtard.


Ensuite venait le traditionnel top 100, animé par DJ Dr. Feelgood. Bien que son prix donnait un goût amer à la bière, celle-ci coula à flots, permettant de démarrer le festival comme il se doit : totally wasted !

  

Ce n'est que le lendemain à 13h que démarrait réellement mon Graspop. En effet, Godsmack investissait alors la Main Stage, balançant d'entrée de jeu son plus gros hit : Straight Out of Line. Quel bonheur ! Alors que les fans d'un titre quittent déjà l'endroit, les autres restent bluffés devant la performance des Américains. En effet, Sully Erna et sa bande piochent ça et là dans leur discographie et assurent un set de 50 minutes sans temps mort. Ce n'est pas I Stand Alone en final qui laissera des doutes aux amateurs de bon son.


Petit passage au Marquee 1 pour retrouver nos amis folkeux de Ensiferum avec grand plaisir. Et c'est un excellent concert que nous offrent les Finlandais, devant une grande foule, et profitant d'un son assez bon (pour le Graspop). Ce fut court, mais assez intense, chansons assez récentes, comme From Afar et Twilight Tavern, mais aussi une nouvelle, Burning Leaves vraiment sympa. Token Of Time fait headbanger tout le public, et c'est sur le déjà culte Iron que Ensiferum termine cette prestation. Un très bon avant-goût de la prochaine tournée (voir live-report)!


Après, la course vers le Metal Dome pour assister au concert de Possessed. Mais, même si le groupe semble livrer une bonne prestation, je dois me rendre à l'évidence, ce genre de musique me laisse désormais de marbre. C'est donc au Metal Market que j'irai passer le temps, qui semble bien long en attendant Slash. Surtout quand il faut se farcir la soupe servie par Zakk Wylde et son Black Label Society.


16h30, une foule massive se presse devant la Main Stage. Slash et Miles Kennedy débarquent alors sur scène avec One Last Thrill, issu de leur excellent Apocalyptic Love. Mais, si les fans sont si nombreux, c'est évidemment pour les titres de Guns and Roses et c'est Nightrain qui s'y colle. Les gens s'amusent, le groupe aussi. Miles Kennedy est bluffant de justesse et de classe, tandis que Slash, comme à son habitude joue dans son coin. En bref, ce duo se complète à merveille. Ils ne se font pas prier pour bien promouvoir leurs nouveaux titres (ceux-ci composent une grande majorité de la setlist et tant mieux, au vu de la qualité de l'album). Vient alors le grand classique Sweet Child O' Mine suivi de You're a Lie (un futur classique j'ai envie de dire) et le final attendu au tournant : Slither et Paradise City. Ce dernier déclenche d'ailleurs l'hystérie chez certain(e)s fans. Il faut dire que l'énergie dépensée par les musiciens est communicative. En conclusion, Slash & Co nous ont livré un excellent concert, qui aura sans nul doute changé la perception d'une partie du public. Non, l'homme au chapeau n'est plus le guitariste de GNR, et même 25 ans après Appetite for Destruction, il peut nous concocter des merveilles. A revoir !


A part l'annulation du Almighty Sabbath, voilà qu'arrive la seule déception du festival. Alors qu'ils étaient attendus pour nous faire passer une heure de pur plaisir, voilà que Sabaton est à peine audible. Les premiers rangs ont l'air de s'amuser, mais c'est tout. Dommage, car le groupe semble content d'être là (inutile de rappeler que la relation qui uni le public du GMM et Sabaton est très forte). Joakim est toujours aussi jovial et délirant. Il arrivera quand même à amuser la galerie avec ses discours pleins d'humour (il ne se prive pas de taquiner les fumeurs d'herbe et les organisateurs, en critiquant le nom du festival). Assurément un grand Frontman. Dommage pour le concert et dommage d'avoir raté Obituary pour ça. Passons vite à autre chose, Sabaton sera de toutes façons bientôt de retour sur nos terres.


Pas d'Obituary peut-être, mais il était impossible de rater Cannibal Corpse. C'est donc pendant le sermon de Tom Araya que je m'en vais rejoindre la bande à Corpsegrinder. Ambiance sous le Metal Dome. Entre les headbangers acharnés et les spectateurs amusés, il y a de quoi faire. C'est bon enfant, ça trinque (beaucoup), ça pogote (un peu), ça gueule (énormément). Bref, les conditions sont réunies pour faire de ce set un bon gros concert de Death Metal. Evisceration Plague, The Time to Kill is Now, Fucked With a Knife, Hammer Smashed Face, tout y est. Et attraper le médiator de Rob Barrett ne gâche rien à la fête ! Pas grand chose à ajouter, si ce n'est que le rouleau-compresseur Cannibal Corpse m'a laissé sans voix (et ce n'est pas peu de le dire).


23h, nous voilà bien placés pour Ozzy & Friends, remplaçant logiquement Black Sabbath. Après une video d'intro retraçant les grands moments de la carrière d'Ozzy, le groupe débarque avec Bark at the Moon. Ozzy est en voix et le son est d'une clarté sans pareille. Le concert démarre donc sous les meilleurs auspices. Ce n'est pas Mr. Crowley qui me fera dire le contraire ! Gus G est à nouveau au top. C'est un plaisir de voir ses doigts défiler sur le manche de sa guitare avec tant d'aisance et de classe. Suivent le très heavy Suicide Solution et quelques classiques avant Rat Salad. Ozzy parti se reposer pendant cette instrumentale, c'est sans surprise, mais avec une joie non dissimulée qu'on le voit revenir avec Geezer Butler et Slash. Ce line-up de luxe nous interprète alors un mini set Black Sabbath, à commencer par Iron Man qui voit le public du Graspop chanter comme jamais. Il en va de même pour le légendaire War Pigs et le plus rare N.I.B. (quel son de basse!). Slash, qui aura arpenté la scène plus que de raison aujourd'hui, cède sa place à Zakk Wylde qui, lui non plus n'est pas en reste. La formation nous interprète alors l'excellent Fairies Wear Boots (morceau joué par Zakk Wylde, sans qu'il n'impose trop sa patte). Geezer quitte alors la scène sous un tonnerre d'applaudissements. Ceux-ci sont d'ailleurs amplement mérités. I Don't Want to Change the World, Crazy Train et Mama, I'm Coming Home terminent ce set en beauté. Tous les musiciens ayant participé au set reviennent alors clôturer cette magnifique journée de la plus belle manière qui soit : avec une super collaboration sur PARANOÏD !! Epique.


Direction le Metal Dome, la bière et les danseuses sexys pour fêter ça.

  

Réveil difficile le samedi matin, soirée arrosée la veille (oui, souvent au Graspop), mais il fait déjà clair pour accueillir les vampires de Powerwolf. Déjà vu à Mons un peu avant, mais je n'allais pas manquer ça, tant ce groupe incarne la nouvelle génération du heavy/power. Le groupe présente le même show (raccourci bien sûr), et le public est aux anges (même avec des vampires! mais bon, on n'est pas en pleine nuit non plus!). Et ce ne sont pas We Drink Your Blood, Werewolves Of Armenia ou All We Need Is Blood qui nous montreront le contraire. Les mélodies et les choeurs sont bien repris et rien de mieux au réveil ! Sans parler du Resurrection By Erection dont rien que le titre est tout un programme. Un bon moment passé avec les Allemands qu'on espère revoir très bientôt en salle chez nous.


Un petit tour pour aborder le Marquee 1 et ainsi accueillir les pirates Alestorm. Troisième fois que je les vois, et c'est déjà un peu alcoolisé cette fois histoire d'être dans l'ambiances (non pas du rhum!). Et quelle ambiance ! Ils ont bien progressé depuis la première fois que je les ai vus, à l'aise sur scène, à l'image du chanteur et son clavier portable. La set list est judicieusement choisie, ne favorisant aucun de leurs albums, le meilleur de chaque y est joué, et c'est ce que le public attend. Que dire de Death Throes Of The Terrorsquid, épique à souhait, et qui malgré sa longueur maintient le public en haleine! Les quarante minutes paraissent trop courtes, on en veut encore, on en redemande et on espère que la prochaine fois, ils se produiront plus tard dans la journée pour avoir au moins une heure de show. Et c'est la tradition, l'excellent Captain Morgan's Revenge cloture la prestation de nos pirates!


C'est avec Primal Fear que continue l'attaque du samedi. Sans surprise, c'est Strike, issu de Unbreakable qui démarre le set. Le son est parfait, le groupe est en forme et Ralph Scheepers est au top, vocalement parlant. Les Allemands enchaînent les claques comme Nuclear Fire, le splendide Seven Seals (quel plaisir) et autres The Final Embrace. En bref, de l'excellent heavy, de quoi bien commencer la journée. Bien entendu, Metal is Forever est chantée par la foule, très réceptive malgré qu'il soit à peine 14h.


C'est à 15h20 que commence le concert de Thin Lizzy. Ou du moins ce qu'il en reste. Le batteur, Brian Downey étant le seul et unique membre d'origine. Pourtant, dénigrer ce groupe ne serait pas correct tant leur hard rock traditionnel envoie la pâtée. Comment ne pas être entraîné par les hits que sont Jailbreak, Killer on the Loose et l'intemporel Whiskey in the Jar ? Le groupe joue et ne se prend pas la tête. Ce serait d'ailleurs impossible tant les mimiques de Marco Mendoza sont exagérées. Le set, trop court, se termine avec l'inévitable The Boys are Back in Town, petite part de légende dans ce Graspop si prometteur.


Cinq minutes plus tard, Eluveitie joue sous la Marquee 1. La foule massée sous le chapiteau confirme à nouveau la popularité de ce groupe. Est-ce mérité ? C'est un autre débat mais leurs derniers albums tournant finalement en rond, il est légitime de se poser la question. Bref, c'est en simple curieux que je viens assister à leur set. Scéniquement, on note bien sûr une nette évolution depuis leur show ici-même en 2007. Et même si musicalement, certaines parties peuvent énerver les oreilles en quête de plus de variété (oui, leur côté Metal à la In Flames est exaspérant), force m'est d'avouer que ces sept gais lurons savent s'approprier l'attention du public. Que d'énergie déployée ! Leurs parties folk sont vraiment très agréables à écouter. Sans doute l'absence de clavier fait elle toute la différence. Vielle, cornemuse, flûte, tout y est. C'est donc agréablement surpris que je quitte la marquee après cinquante minutes de plaisir.


Direction la Mainstage pour Trivium! Le nouveau batteur, à peine âgé de 26 ans, monte en premier sur scène, accompagné d'un air timide pour commencer la performance. Voici donc l'Intro : In Waves, titre éponyme, qui nous met dans l'ambiance et quelques pogos se manifestent parmi la foule. Après cette mise en bouche, Pull Harder on the Strings of Your Martyr réveille les derniers métalleux encore engourdis de la veille. Et oui, la vie de festivalier n'est pas de tout repos. Matt confirme mon observation en criant que nous ne bougeons pas assez! On parie? Une chanson d'Ascendancy (YEAH), Rai, pour raviver les cœur et donner un coup d'adrénaline, aux vrais fans de devant (le public de derrière reste statique...). "Watch and learn metalhead" crie Matthew. Trivium vous montre ce qu'ils ont dans le ventre depuis 2005 et ça marche : une grande partie du public sautille sur les derniers riffs de la chanson. "Hoe gaat het ?" Demande Matt qui invite maintenant "everybody" a faire la fête sur...Black, au refrain entrainant, succédé par The Deceived au choeur mélodique. Le public, réceptif, accepte un circlepit avant un petit solo bien placé. Que du bonheur! Matth : "Merci beaucoup", "dank u well". Nous lui répondrons : "De rien, graag gedaan Matt! ". Le concert se terminera avec les grands succès des albums précédents Ascendancy et Shogun. Voilà une belle façon de finir ce show de façon mélodique. Bref, vous l'aurez compris, le dialogue entre les artistes et le public est bien passé, les deux parties repartent comblées de leur rencontre. Encore un point prohibitif pour le groupe : l'entente entre les membres qui se ressent sur scène. Une amélioration possible : le chant de Matt qui n'est pas toujours très juste, ce qui est compréhensible vu son jeu de guitare et l'énergie dépensée sur scène. On le lui pardonne largement! Les Floridiens de Trivium nous ont donc offert un concert ... mémorable!


Le temps d'avaler un frugal repas et quelques bières, me voilà fort bien placé pour le grand retour de Megadeth au GMM. Absents depuis 2005 (aaah quelle claque), les géants du Thrash viennent présenter Th1rt3en. Ils commencent d'ailleurs avec des titres récents (Never Dead, Head Crusher) avant de revisiter une bonne partie de leurs classiques. Hangar 18 (et un Chris Broderick toujours aussi impressionnant de dextérité), Sweating Bullets, Trust, She-Wolf... Tout y est. Le public est déchaîné (aaah les slammers, qu'est ce que c'est casse-couilles quand même) et le groupe lui rend bien cette débauche d'énergie. Ce bien trop court set d'une heure se termine avec le trio infernal qu'est Symphony of Destruction / Peace Sells / Holy Wars ! Court, mais intense.


C'est aux environs de 21h que joue ma tête d'affiche du jour : Twisted Sister. Si le charisme légendaire de Dee Snider n'est ignoré de personne, il faut avouer que la bête impressionne. Ce monument du rock en général en impose. Ce set, placé sous le signe de l'humour est simplement indescriptible. Le simple fait de repenser à l'entièreté du public entonnant We're Not Gonna Take It me donne des frissons. La setlist fait bien évidemment la part belle à l'album Stay Hungry (« Twisted Sister isn't a one-album-band, even if it seems to be » ironise l'homme à la permanente blonde). Des riffs lourds d'I Wanna Rock à la mélodie de The Price, il y en a eu pour tous les goûts. Les Sick Mother Fuckers sortent de ce concert épuisés, mais heureux. Et quelle joie de retrouver des gens qui chantent du TS dans les bars, des semaines après le fest... Un concert qui aura marqué l'histoire du Graspop.


On se pose un moment pour reprendre nos esprits, un peu de bière pour hydrater nos gosiers asséchés par le chant et les cris poussés durant Twisted Sister et on file écouter un peu de Dimmu Borgir. Le groupe semble reparti sur de bonnes bases, mais je ne parviens plus à être attentif. C'est l'heure de la fête !

  

Encore un dur réveil (comme souvent au Graspop), mais il faut bien ! Histoire d'attaquer la dernière journée de ce Graspop 2012, on ne se lève pas trop tard. Pourtant le temps est contre nous ce dimanche, grosse pluie battante (qui ne cessera pas souvent tout au long du dimanche). Malgré tout, à 11h30 je suis sur le site et en face de la Mainstage pour voir Six Hour Sundown. Le nom ne vous sans doute rien, mais c'est le nouveau groupe de Lauren Harris (oui, la fille du grand Steve). Ce groupe nous offre du bon rock/hard rock fort sympathique, sans doute pas le plus original, mais efficace. Et ce ne sont pas les courageux qui ont bravé la pluie qui diront le contraire. Quarante minutes de chansons bien motivantes, pour bien préparer la journée! Et pour avoir rencontré Lauren et son groupe un peu plus tard dans la journée, ils ont été ravi de jouer au Graspop et en garde un bon souvenir malgré les conditions climatiques!


Cette météo merdique efface l'envie que j'avais d'aller voir The Treatmant. Le rock bien gras et direct de ces jeunes gars m'avait bien plu lorsqu'ils ont assuré les premières parties de Motörhead et d'Alice Cooper en 2011 (le tout sur même pas une semaine, sympa). Mais une chose est sûre : si ils continuent comme ça, on entendra bientôt parler d'eux.


L'heure tourne et la pluie ne passe pas... Tant pis, il est temps d'aller voir Sebastian Bach. Alors que les irréductibles attendent impatiemment l'ex leader de feu Skid Row, la douche redouble d'intensité. Sebastian Bach débarque avec Slave to the Grind, ce qui remotive les troupes, avant d'enchaîner avec Kicking & Screaming, issu de l'album du même nom, sorti en septembre 2011. Le groupe reste à l'abri de la pluie, excepté le bassiste qui n'hésite pas à partager le fardeau du public. Il faut attendre un bon moment pour voir Bach se mouiller un peu. Pour en revenir à la musique, il est évident que les fans détrempés sont là avant tout pour entendre les classiques de Skid Row. Avec 7 titres joués sur une setlist de onze morceau, les voilà gâtés. De 18 and Life à American Metalhead, en passant par Monkey Business, Sebastian et son groupe nous offrent là 50 minutes de plaisir, même si le chanteur a du mal à cacher ses lacunes (faisant quand même recommencer 18 & Life car il s'est trompé dans les paroles). Par contre, il prend un malin plaisir à se moquer des éponges que nous sommes, n'hésitant pas à modifier les textes de certains titres pour arriver à ses fins. Quant au point d'orgue du concert, il s'agit bien entendu de Youth Gone Wild. Malgré une drache mémorable, les valeureux fans de Bach ont répondu présent ! Un set épique, à sa façon.


Après une pause séchage+bouffe, nous revenons sur le site pour la deuxième moitié du concert d'Europe. Débarquer sur Scream of Anger, c'est toujours sympa. Les suédois m'avaient à moitié plus lors du PPM Fest 2011, ici c'est autre chose. Un peu plus de pêche, et surtout, une ambiance plus conviviale. L'alcool aidant, pas difficile de s'amuser, même sur Europe ! Il faut quand même avouer, même de loin, des titres comme Rock the Night mettent quand même une sacrée ambiance. Évidemment, The Final Countdown fait toujours aussi plaisir. Rigolo d'ailleurs de voir des visages étonnés. Ah, c'est Europe qui chante ça ?? Haha ! Les jeunes !


C'est avec nettement plus d'intérêt que je me dirige vers la Marquee 1 pour assister au show de Gotthard. J'avais déjà apprécié leur concert il y a quelques années au Raismesfest, mais j'étais curieux de voir le remplaçant de Steve Lee (rip 5/10/2010). Les suisses attaquent avec Dream On, un titre rock, bien carré, presque formaté radio, l'idéal pour démarrer sur de bonnes bases. Le son est excellent (le Graspop fait du bon boulot sous les marquee depuis quelques années maintenant), ça ne gâche rien. Vient le plus heavy Gone Too Far. Ce titre nous laisse pleinement profiter de la voix de Nic Maeder, celle-ci étant assez proche de celle de Lee, sans être une copie conforme. On en profitera également sur la jolie ballade qu'est Remember it's Me. Un rien cliché, mais collant tout à fait à l'esprit GMM de cette année. Gotthard entame alors Sister Moon, son intro teintée d'harmonica, son riff dingue et son refrain imparable ne peuvent que déclencher la folie sous la tente. Folie entretenue par la reprise de Hush, chantée par la foule, normal ! On replonge dans le répertoire Gotthard avec One Life One Soul, l'excellent Mountain Mama et Right On. Malheureusement le groupe ne dispose que de 45 petites minutes et doit déjà terminer. Lift it Up permet au public de se plier une dernière fois à l'exercice du sing along, tandis qu'une version magistrale d'Anytime Anywhere clôture ce set génial. Un tout grand moment de ce GMM !


Petit tour au Metal Market, avec pour une fois quelques trouvailles et deux bières plus tard, on se place pour regarder Machine Head de loin. La bande de Robb Flynn n'ayant jamais été une référence pour moi, j'avoue avoir été assez distrait pendant ce concert au son pas top. Sans doute le vent contraire n'amenait pas le son à mes oreilles. Enfin, le groupe en impose sur scène et le public semblait réceptif. Fiez vous donc à d'autres chroniqueurs.


Aussitôt demandé, voici!
Machine Head en concert est tjs synonyme de bon moment et ce n'est pas ce concert ci qui nous contredira, et dès les premières notes de Old, ça n'a pas calmé les gens, bien au contraire, slams et pogo ont envahi tout le site (ou presque). Robb Flynn a l'air heureux, et même s'il a pris un coup de vieux (physiquement), quelle puissance il dégage dans son jeu de guitare et son chant. Imperium et Beautiful Mourning suivent et rien ne change, le public est toujours conquis, et ça sera pareil jusqu'à la fin du concert, et le terrible Davidian (que de souvenirs, qui me ramènent en '97 lorsque je les ai vus pour la première fois à l'Ancienne Belgique). Malgré la fatigue après quasi quatre jours de festival, ce fut un plaisir de revoir Machine Head !


19h50, nous voilà placés à quelques mètres du géant polonais : Behemoth. La Pologne a toujours été un pays émetteur de groupes de Death, Vader en est d'ailleurs une fierté nationale. Mais depuis quelques temps, Behemoth est de loin le phénomène le plus intéressant en matière de Death polonais. La leucémie de Nergal, son leader, a inquiété les amateurs de musique extrême, mais, cette force de la nature a réussi a tirer son épingle du jeu, pour nous revenir plus en forme que jamais. Cette épreuve l'a également rapproché des fans, pour l'amener encore plus près du statut de dieu du Metal. Si certains doutaient encore du bien fait de leur retour, Behemoth, sortant à peine de sa triomphale tournée avec Cannibal Corpse (Full of Hate), est venu frapper très fort lors de ce Graspop. Avec une setlist assez similaire à celle de leur précédent passage au Trix (fin février 2012), les musiciens de Behemoth ont tout de suite mis le feu (au propre, comme au figuré). Démarrer avec Ov Fire and the Void et enchaîner avec Demigod, c'est rude ! Nergal, toujours aussi charismatique, prend la parole et rappelle à quel point la vie est précieuse. It feels so good to be alive and ... Conquer All. Re-claque ! Après avoir jeté quelques chrétiens aux lions et s'être placé à la gauche de Dieu pour jouer Chant for Eschaton 2000 (la marée capillaire due au headbanging massif est toujours aussi sympa à admirer), Behemoth met fin à sa messe métallique avec Lucifer. Le groupe disparaît dans un brouillard aussi dense que rafraîchissant. Un mot me vient à l'esprit : Grandiose !


Après une telle baffe, impossible d'enchaîner directement sur le concert suivant. C'est donc bercé par le délicieux Bomber de Motörhead que nous allons abreuver nos gosiers à présents complètement lacérés par les hurlements. Le temps de se placer pendant Damage Case (miam) et c'est déjà le troisième morceau qui débute : I Know how to Die. Pour le reste, inutile de se fatiguer encore plus la voix dans cette chronique, Motörhead, c'est toujours la même chose, mais on en redemande. Un tout bon concert (personnellement, mon dixième de papy Lemmy). On notera quand même la présence du splendide The Chase is Better than the Catch ainsi que l'intégration à la setlist de The One to Sing the Blues (1916). Toujours la même qualité, on ne peut pas s'en lasser. A bientôt Lemmy !


De retour dans la Marquee 1 pour Children of Bodom qui livre un concert correct, mais sans plus. Il faut avouer que depuis le déjà très critiqué Are You Dead Yet ? Children of Bodom n'a plus sorti d'album convenable. Une éternelle redite, mais loin d'égaler la classe de Motörhead. Cependant, il faut reconnaître que pour celui à qui ça plaît, Alexi Laïho et son groupe délivrent des prestations énergiques, même si la qualité fait parfois défaut (remember Wacken 2011). On regrettera également le manque de changement dans la mise en scène. En effet, il serait temps que le Wildchild se débarasse de sa carcasse de voiture qu'il traîne sur scène depuis des années. Enfin, j'ai eu mon petit Downfall, je suis content.


Alors qu'il a la fâcheuse habitude d'arriver en retard, Axl Rose a commencé à jouer en avance... Ce qui me fait rater Chinese Democracy (oh joie), Welcome to the Jungle et arriver pendant la fin de It's so Easy. Merci Axl ! C'est parti pour un marathon. Voulant quand même être à même de juger ce qu'il reste de Guns n' Roses, je resterai durant les quasi 3h de concert. Ayant raté un bon titre, je dois attendre le onzième morceau pour enfin prendre un peu de plaisir. Merci à Paul McCartney et ses Wings pour l'excellent Live and Let Die qu'ils ont composé il y a maintenant 40 ans. Ensuite, le calme plat avant Sweet Child O Mine (ramenez nous Miles Kennedy s'il vous plaît). Une Nième cover, celle-ci assez sympa (Another Brick in the Wall) fait enfin réagir un peu le public, sans être grandiose non plus. Heureusement, ce concert poussif et décevant est appuyé par un gros show, à l'américaine. Là où les oreilles ne trouvent pas leur bonheur, les yeux se régalent. Bon, ça ne vaut pas Kiss, Maiden ou Alice Cooper mais c'est sympa. Le véritable grand moment de ces trois heures, c'est Axl au piano pour November Rain. Cette chanson, déjà mythique sur album, est juste magique en live. Ca devait être quelque chose lors du Use your Illusion Tour de 91. Du reste, on retiendra Knockin' on Heaven's Door (finalement une reprise de plus) qui a fait chanter le public, une version molle de Night Train, une cover de Whole Lotta Rosie et enfin, en 35ème position, Paradise City. Un grand final, sur un grand titre. Sur le moment, de quoi nous faire oublier les 28 titres en trop sur la setlist.

  

En conclusion, on parlera de ce Graspop 2012 comme d'une véritable réussite, même si on ne pourra qu'éprouver des regrets quant à l'annulation de Black Sabbath, la présence de Limp Bizkit et la tournure qu'a pris Guns n' Roses.
See you next Year ! Et vivement l'an prochain, qui s'annonce déjà être une très bonne année, puisque Iron Maiden vient d'être confirmé comme tête d'affiche, avec leur tournée Maiden England! Up The Irons !

Crowley, Olivier & Jools