James Rivera - Helstar
Difficile de résister à la tentation, lorsque HELSTAR se ramène au Biebob (2 septembre 2012) et qu’il y a moyen de rencontrer le chanteur James Rivera, on n’hésite pas une seconde, on prend. Donc en plein milieu d’après-midi, le brave chanteur, qui se déplace avec une canne (dont il n’a absolument pas besoin sur scène, comme un Jeckyll & Hide), a accepté de répondre à notre interview du type express.
Interview par Mr Spok.

Le groupe HELSTAR a presque disparu à la fin des années ’90. Comment avez-vous réussi à survivre et revenir ?

Oui, le groupe n’était plus ensemble. Mais nous avons continué, chacun de son côté dans la région, à faire de la musique. Ce fut une période très dure pour le Power Metal. Puis j’ai rejoint un autre groupe et finalement il y a eu des demandes pour que HELSTAR joue quelques concerts de réunion et finalement, c’est ainsi que ça a redémarré.

Vous vous êtes regroupés et vous vous êtes dit « Il est temps d’enregistrer un nouveau disque ? » Quand on écoute le dernier album studio, on se rend compte à quel point les chansons de HELSTAR sont typées « années ‘80 », non pas qu’elles sont « vieilles » mais elles possèdent des caractéristiques de ces années-là avec un son moderne.

Vous savez nous sommes devenus de plus en plus heavy au fil des années, nous nous sommes plus comme nous l’étions dans les années ’80, mais quelque part, pour utiliser une métaphore, c’est toujours le même cake mais avec un goût différent.

Aujourd’hui vous sortez 30 YEARS OF HELSTAR. Qui est non seulement un double CD mais aussi un DVD. Pourquoi avoir groupé les deux produits en un et pas sorti les deux séparément ?

Ho, il s’agit simplement d’être très pragmatique. Les produits « live » ne se vendent pas vraiment plus que les albums studios, et même plutôt moins. Dès lors pourquoi sortir deux produits différents quand on sait qu’on ne va pas en vendre des masses. Ce n’est pas une vision négative, simplement on en est conscient. Par contre, dans les années ’70, la situation était différente. L’album « Live » représentait le groupe. Quand j’étais jeune, pour les grands groupes, il fallait un album public. Il y avait le Live des Fogs, UFO Live, Scorpions Live, KISS Alive. Tout le monde se devait d’enregistrer un album live, c’était à cette époque le meilleur moyen de devenir célèbre. Ce n’est plus comme ça actuellement.

Vous avez enregistré votre Live à Houston, vous n’aviez pas peur de la célèbre phrase du film Appolo 13 : « Houston, we’ve got a problem ». Vous aviez confiance dans le matériel utilisé, vous n’aviez pas peur des éventuels problèmes ?

Oui, bien sûr on y a pensé. Si quelque chose foire, on est foutu. Nous avons eu un nombre énorme de répétition avant ce concert. Pour comparer, cette tournée, ci, nous avons eu une seule répétition. En fait je chante avec HELSTAR, MALICE et un groupe de reprises de BLACK SABBATH, de JUDAS PRIEST. On fait ça depuis tellement d’années que c’est un peu comme le vélo, on n’oublie jamais comment rouler. Mais pour ce show-là, nous avons répété pendant deux semaines.

Quand j’ai écouté l’album Live, j’ai eu l’impression que le son du public était en retrait par rapport au reste.

Oui, c’est parce que nous avons vraiment voulu utiliser tous les micros pour enregistrer correctement le groupe. Effectivement nous aurions pu en consacrer plus pour enregistre le public, mais notre but principal était de faire en sorte que le son du groupe, la musique, sonne bien. Oui, on aurait pu mettre un peu plus l’accent sur le public, mais le but premier d’un album Live est de capter toute cette matière de la meilleure façon possible. Nous avons en fait arrêté de penser à ça « ho nous devrions utiliser plus de micros pour le public ». Et puis fondamentalement, nous ne sommes pas là pour enregistrer le public, mais pour enregistrer notre concert. Et nous devons nous assurez que nous avons à notre disposition tout ce qu’il faut pour que ce soit fait le mieux possible.

A propos de la tournée actuelle, elle est planifiée de façon très compacte, presque un concert par jour sur une un mois. Comment vous sentez-vous vis-à-vis de cet emploi du temps très chargé ?

Je me sens particulièrement heureux d’être ici, j’adore revenir ici. Parfois je viens en Europe trois fois par an. Cette fois-ci c’est la troisième. Personnellement, je vis de mon travail de chanteur. J’adore venir ici.

Vous n’éprouvez pas de crainte par rapport à la fatigue des enchaînements voyages et concerts ?

Nous avons ces bus de tournée (d’une firme allemande spécialisée dans les bus de tournée, ndt). Et puis après le concert je vais dormir. Et si j’arrive à dormir, le lendemain tout va bien. Sauf si je ne le fais pas, mais alors c’est de ma faute.

Quels sont vos plans pour HELSTAR après la tournée ?

Nous avons quelques concerts à notre retour puis nous allons commencer à écrire pour le prochain album studio. Nous participerons également au festival THOUSAND TONS OF METAL. Et puis nous commencerons à enregistrer le nouvel album. Puis j’ai aussi une tournée avec MALICE.

Comment arrivez-vous à gérer le fait d’être dans deux groupes ?

C’est très facile actuellement en fait. On enregistre un album avec un groupe, on part pour une petite tournée, comme nous le faisons maintenant. Et puis quoi. Il nous reste toute l’année. Donc ce n’est pas du tout impossible. D’ailleurs, j’ai même encore un groupe hommage et notre guitariste en a trois.

Comment avez-vous sélectionné les vingt titres qui figurent sure l’album Live ?

Ce fut vraiment difficile. Nous avions une grande quantité de bons titres et nous devions en prendre seulement une partie. Et puis, nous avons même pris un titre de cet album des années ’90 qui est un peu la bête noire de la famille (le MULTIPLE OF BLACK de 1995 ntd). Ce fut une sortie officielle, mais ce fut une très mauvaise production, mais nous avions de bonnes chansons sur cet album, malheureusement desservi par une production déplorable.

Quand on regarder les titres de l’album, c’est quasiment un best of enregistré en public.

Tout à fait d’accord. En plus, ce que les gens disent c’est qu’on a tellement évolué depuis les années ’80, mais que quand on écoute toutes ces chansons les unes derrières les autres, on n’entend plus ces différences. Chaque titre convient à l’ensemble.

Si on considère l’histoire du groupe, si vous aviez la chance de remonter dans le temps, que changeriez-vous ?

Oh, nous chercherions directement un bon management. Notre carrière aurait eu un bien meilleur démarrage. Vous savez nous étions jeunes, nous ne savions pas ce que nous faisions. Ce serait la première chose que nous changerions, c’est certain.

Pensez-vous que ces problèmes de management causent la perte de bon nombre de groupes ?

Oui un management lamentable et des labels pourris, ça vous ruine tout.

Vous avez un dernier message pour vos fans belges ?

Oui, merci les gars pour nous avoir soutenus pendant trente ans. Là nous sommes partis pour trente autres années (rires).