Night Ranger – High Road
Frontiers Records

Après un Live acoustique, revoici les NIGHT RANGER pour leur onzième album studio. Choisissant d’ouvrir sur la plage titulaire, le groupe nous balance le rock gentil mais néanmoins carré auquel il nous a habitué. Ce titre nous suffit bien évidement pour constater que rien n’a changé et qu’il n’y a aucune modification dans les habitudes de compositions des gaillards. On regrette quand même le côté nettement aseptisé du titre qui laisse la guitare en retrait, sauf lors d’un solo où le brave Brad Gillis se défoule allégrement. Pour une introduction et une plage titulaire, c’est plutôt raté, on reste sur notre faim. Mais sans doute que les amateurs de mou pour le chat seront aux anges.

Le Knock Knock Never Stop qui suit, par contre, sent le soufre. Bien plus nerveux, avec une voix plus hargneuse, une rythmique plus méchante, une guitare plus enflammée et en roue libre. Clairement l’album aurait dû s’ouvrir sur ce titre-là. Car le groupe garde le pied sur la distorsion pour un enflammé Rollin’ On. Petite pause ballade avec Don’t Live Here Anymore de quoi souffler après deux directs bien costauds, mais impossible de chasser le naturel, le guitare se déchaîne dans un époustouflant solo. Ainsi donc, le ton est donné, c’est du commercial oui, c’est pas du trash ni du dead, mais ça ramone sérieusement les pavillons.

Et par la suite, le groupe maintient la température à son zénith, pas question de faiblir. Le duo des têtes, Jack Blades (basse et chant) et Kelly Keagy (batterie et chant) veille à laisser les instruments s’exprimer sans freins. Et mine de rien, si le groupe fait partie de la mouvance AOR, c’est quand même le haut du panier et souvent bien plus énervé que la moyenne du genre (qui flirte malheureusement plus souvent avec le somnifère qu’avec le rock fort). Le duo de guitaristes ne faiblit jamais. Les deux gaillards Brad Gillis et Joel Hoekstra s’en donnent à cœur joie sur chaque titre et ne refrènent jamais leurs ardeurs tant la guitare est mise à l’honneur.

Et on se voit même gratifié d’un instrumental acoustique genre flamenco en plage bonus. Assez incongru, mais franchement agréable.

Une galette à écouter sans modération en zappant le premier titre et éventuellement une ballade au choix (une seule aurait suffi comme souvent d’ailleurs). Finalement à part, la faute de goût impardonnable du début d’album, (une guimauve molle et répugnante pour un titre pareil, plage titulaire qui plus est, c’est du genre à donner envie de passer tout le groupe au peloton d’exécution sans passer par la cour martiale), les NIGHT RANGER nous prouvent à nouveau que ce n’est pas un hasard s’ils vendent des millions d’albums. Nul doute que celui-ci devrait s’écouler comme des œufs en chocolat à Pâque.

Mr Spok