Wig Wam – Wall Street
Frontiers Records

Alors voilà un groupe norvégien, comme on le devine aisément, qui officie dans le glam et ce depuis 2001, qui est l’année, outre de l’odyssée de l’espace, de création de la bande. Le quatuor a attendu 2007 pour lâcher sa première galette au titre évocateur : 667 THE NEIGHBOUR OF THE BEAST. Cet humour qu’on retrouve d’ailleurs dans les pseudonymes et le look adoptés pour la vie côté scène : Glam (de son vrai nom Åge Sten Nilsen) au chant ; Teeny (Trond Holter) à la guitare et aux chœurs, Sporty (Øystein Andersen)à la batterie et Flash (Bernt Jansen) à la basse et aux chœurs. On pourrait en rire grassement, mais le groupe rencontre un succès certain au Japon et ce depuis des années, mettant en pratique le fameux adage selon lequel nul n’est prophète en son pays. Pour la petit histoire, ils ont également représenté la Norvège à l’Eurovision en 2005 pour atteindre la neuvième place, ce qui est déjà mieux que toutes les tentatives belges. Et même si ce WALL STREET n’est que leur quatrième album, ils ont plusieurs DVD et enregistrements live à leur actif à destination exclusive de leurs fans japonais.

Au rayon honnêteté, il y a rien à redire, la plage titulaire met directement les pendules à l’heure de Wall Street. WIG WAM, ce ne sont pas des banksters, mais des rockers droits dans leur bottes de cuir, ça swingge, ça riffe, sur une rythmique bien carrée, avec un chant puissant et chaleureux, ces chœurs qui appellent à la participation. La plage qui suit s’ouvre sur un rythmique qui met en évident un riff assez similaire au précédent. OMG ! (Wish I Had A Gun) joue la carte du titre où le chant est entourée uniquement de la rythmique pour le couplet, la gratte rentrant dans le jeu lors du refrain, procédé classique mais toujours efficace.

Ambiance feutrée de petits pas de souris, on se croirait presque dans un dessin animé, pour lancer Victory Is Sweet. Alors que le riff et la rythmique emprunte un tempo assez enlevé, le chant modère ces ardeurs en adoptant un ton qui contraste avec cette vitesse, puis la plage bifurque vraiment vers le mid-tempo avant de nous balancer un sympathique solo qui recède la place à des chœurs gentils sur nappe symphonique avant que tous les instruments se rejoignent pour un final plus énergique. Une plage plus élaborée mais qui prouve que le groupe sait sortir avec bonheur de sentiers battus.

Ce qui ne l’empêche pas de reprendre ces routes très fréquentées du glam avec The Bigger The Better, très très court mais franchement sympathique. Le groupe remet le couvert avec un Bleeding Daylight de très bon aloi, toujours ce chant agréable, cette force de frappe et ce recours à des montée descente d’énergie pour donner du relief au titre. Et même si les procédés sont archi-connus été conventionnels, ça marche parce que mine de rien, le groupe a le chic pour agrémenter ses compositions de passages qui, à défaut d’être surprenants, relancent l’intérêt.

Même la ballade conventionnelle telle Tides Will Turn parvient à ne pas lasser, ce qui dans ce sous-registre relève de l’exploit. Et un petit Wrong Can Feel So Right que ne renierait pas EXTREME (mais en moins délirant et sans bénéficier des interventions d’un gratteur du niveau de Nuno Bettencourt) tellement ça part joyeusement dans différentes directions, mais toujours avec de quoi réveiller l’intérêt.

Un chouette riff bien distordu mais franchement direct pour lancer One Million Enemies qui a un petit air de GUNS & ROSES ou de SKID ROW, c’est vous dire qu’au rayon références, c’est quand même le haut du panier, le solo qui s’en suit d’ailleurs vole haut également. Le groupe tient la forme et ne la lâche pas, Try My Body On déboule dans les écouteurs, le groupe a compris qu’il faut une autre bombe pour suivre la précédente. Et ça marche, l’attention de l’auditeur reste captive de ces chœurs, de ces riffs et de cette rythmique puissante. Et histoire de battre le bandana tant qu’il est chaud, le quatuor enchaîne sur un rock carré gagnant Natural High, au chant à tendance légèrement commerciale, suivit par un instrumental musclé et mélodique à la fois. Things Money Can’t Buy, par un coté parfois mélancolique ne manque pas de nous faire penser à certaines interventions de Brian May, le guitariste de QUEEN. Et rayon hommage aux maîtres, les quatre norvégiens clôturent par une reprise quasi à l’identique du School’s Out du grand saigneur ALICE COOPER.

Douze plages, comme les travaux d’Hercules, sans jamais réinventer le genre WIG WAM a le chic pour l’illustrer, parsemant ses plages, souvent courtes, de multiples parties typiques au style dans lequel il officie. Sans faire fi des références incontournables, il arrive cependant, sans plagier, à relancer la machine à chaque fois sans jamais lasser. Forcément, c’est de l’archi-connu et il s’avère assez clairement qu’on n’est pas en présence de la galette de l’année, mais on ne s’ennuie jamais.

Mr Spok


7/10