Alestorm – Sunset On The Golden Age
Napalm Records

Revoilà nos pirates écossais pour leur quatrième galette. D’emblée, le chanteur lorgne presque vers le death/black par un chant proche de l’extrême pour un redoutablement efficace Walk The Plank. Mais le titre, outre le chant, fait preuve d’ une hargne bien marquée, histoire de bien montrer que les pirates tiennent le forme.

On ne s’étonnera pas du côté folk, avec accordéon en diable, et chanson à boire d’un Drink particulièrement assoiffant et entraînant. Ce qui permet au groupe de bien évidement revenir à son style hyper habituel avec Magnetic North mais il n’oublie pas d’agrémenter la plage de morceaux de bravoure biens saignants. Puis le groupe appuie sur la durée avec un 1741 (The Battle Of Cartagena) qui par sa longueur permet au groupe de donner une dimension épique au titre, mixant en quelque sorte le Metal Pirate avec le Symphonique, sans oublier d’y glisser des voix agressives, histoire d’en rajouter une couche.

Passé cette digression plus longue qu’à l’accoutumée, le groupe retrouve vite ses marques : des plages incisives, courtes et puissantes, au chant entraînant, à la rythmique rapide. Nous plongeant dans des ambiances connues toujours aussi agréable à l’oreille. Fondamentalement cependant, le groupe a toujours ce petit côté irrésistible, ainsi le quasi punk Wooden Leg et l’autre appel à la rencontre des chopes et gosiers secs qu’est Hangover. Ce qui fait qu’évidemment, même si on apprécie beaucoup, le fan des premières heures risque de ne s’extasier qu’après plusieurs écoutes, le temps que toutes les plages rentrent dans la tête et qu’il puisse autant apprécier que déguster.

L’album se clôture sur un océan de bravoure. Avec Sunset Of The Golden Age, le groupe se lance dans la très longue plage. Mais s’il reprend ses formules fétiches, la sauce peine à prendre, il faut du temps au titre pour captiver, heureusement qu’il n’en manque pas. Vraisemblablement la cassure entre les deux titres coups-de-poings-dans-la-tronche précédents porte préjudice à ce titre qui se veut plus tempéré au niveau de rythme. Un titre efficace mais qui ne tient malheureusement pas toutes ses promesses.

Ainsi fondamentalement, il n’y a pas de remise en cause des formules qui avaient si bien marché sur les trois galettes précédentes. Le groupe a quelque peu durci certaines interventions du chant. Ses soli, sans être époustouflants, s’avèrent toujours réjouissants et efficaces. Le mariage de l’accordéon piratant et du Metal fait encore et toujours merveille. A nouveau, le chant invite à la participation, tandis que la rythmique carrée et rapide pousse au headbang joyeux.

Lors de notre écoute du troisième album, nous avions fait part de la nécessité de ne pas trop se cantonner toujours dans le même registre. Nos pirates ont cependant décidé de garder le cap, les gaillards conservent leur personnalité et force est de reconnaître qu’ils ont eu raison. L’album dégage un max, comme les précédents, on n’en attendait pas moins. Mais le groupe s’accommode d’une certaine routine qui pourrait lui porter préjudice dans le futur.

Mr Spok


8,5/10