Grave Digger – Return Of The Reaper
Napalm Records

Il est des groupes tels GRAVE DIGGER qui au fil de leur chemin en se construisent une base de fans suffisante pour leur permettre de continuer l’aventure au fil des ans. Parmi les nombreux groupes allemands de second plan, il y a donc la bande à Chris Boltendahl. Alors effectivement, ils n’ont pas inventé grand-chose, mais ils ont toujours mis une bonne dose d’honnêteté dans tout ce qu’ils ont fait. Et leur longévité leur a donné raison.

La marche funèbre en introduction au piano avec quelques sons bien lugubres et hurlements. Et on ne s’éternise pas chez les teutons, on ne fait pas fuir le headbanger, on lui donne ce qu’il demande. Et c’est parti pour plus de quarante-cinq minutes d’un Metal hargneux, très classique et toujours très efficace. Cette voix bien typée agressive mais jamais trop hurlante, ces chœurs qui invitent à la participation et assure une mémorisation de l’essentiel.

Vous rajoutez une rythmique panzerienne indéboulonnable et redoutablement efficace par son côté parfois primaire mais toujours intense. Et puis il y a les grattes, meurtrières, enflammées, qui nous délivrent non seulement des riffs cinglants et sanglants, mais aussi des soli hallucinants. Le groupe évite de s’étirer, les plages varient entre trois, et parfois moins, et cinq minutes (une seule qui lui permet de ralentir le tempo et de jouer sur des ambiances qui rappellent par instant le MERCYFUL FATE du début).

Comme un orfèvre, il prend soin d’éviter d’enchaîner deux titres par trop identiques l’un à la suite de l’autre. Et au bout du compte, on suit sans lasser. Surtout que la guitare de Axel Ritt ne nous offre aucun répit, la six-cordes transpire la fureur sur chaque plage. Même quand le tempo se ralentit, le gratteur s’excuse en quelque sorte en doublant la dose.

Au niveau des références, on retrouve un petit coup de JUDAS par-ci par-là, et le groupe se livre même à l’hommage envers MOTORHEAD par un Ressurrection Day et Satan’s Host qui font terriblement penser à la bande à LEMMY. Rien que des références d’époque bien sûr mais le groupe ne se limite pas à l’illustration du passé. On voit même la gratte prendre des accents Satrianien sur un délirant Road Rage Killer qui par sa hargne et sa rythmique de bombardement conserve clairement la personnalité GRAVE DIGGER.

La bande a le chic pour prendre possession de votre tête et voilà qu’on headbange sur Grave Desecrator sans trop s’en rendre compte. Que la suite est du même tonneau, et même si un refrain peu parfois avoir des senteurs commerciales comme sur Dia De Los Muertos, ce ne sont que de très fugaces effluves qui jamais ne font preuve d’une trahison du genre qu’ils illustrent si bien. Même la ballade introduite au piano sent le soufre par la voix du chanteur, et lorsque les autres instruments rentrent dans la danse, on sent bien que c’est pas le hit-parade qui est visé.

Rien n’a jamais pu faire dévier les musiciens de leur objectif. Malgré le temps et les modes, le groupe conserver le cap sur chaque plage. Les fans ne seront jamais déçu par cet excellent album qui se déguste d’une seule traite et qui se DIGGER GRAVE sans aucune peine à un point tel qu’on en redemande.

Mr Spok