Orphaned Land – All Is One
Century Media

C’est déjà le cinquième album studio qui sort pour Orphaned Land. Et c’est avec plaisir qu’on y découvre une dimension progressive et interculturelle qui se veut omniprésente, comme à son habitude.

Ainsi, ce sera avec All Is One, chanson éponyme que s’ouvrent les portes orientales d’un métal teinté d’originalité. L’alternance du chant clair et des chœurs est assez sympathique et le fond oriental se prête à une petite danse du ventre. Ne me demandez pas comment combiner contractions du bide à bière avec le sport préféré des cervicales du métaleux...C’est sans doute un projet en cours d’élaboration pour les fans du genre. A voir...

Avec les deux titres suivants, The Simple Man et Brother, on reste dans les paroles revendicatrices de paix qui sont le leitmotiv du groupe au fil des onze titres bien diversifiés. The Simple Man est l’un des titres le plus équilibré au niveau du mélange métal et folklore, vraiment prenant. La mélodie se veut simple et mémorisable. Brother est agencée comme une histoire racontée par Kobi Farhi, chanteur et parolier du groupe. L’histoire parle d’Isaac et Ismaël, les deux fils d’Abraham dans la Bible. Selon lui, "Les Juifs pensent qu’ils descendent d’Isaac et les Arabes d’Ismaël. Donc, quelque part, ils sont tous frères". Cette idée sera reprise ensuite dans Let The Truce Be Known, lorsque deux soldats se rencontrent, s’affrontent et s’entretuent.

Through Fire and Water résume à elle seule bien l’idée d’All Is One, grâce à la participation de Mira Hawad, chanteuse palestinienne qui chante en arabe, accompagnée de Kobi et de chœurs en latin. Un titre tout en douceur avant d’attaquer Fail, beaucoup plus franc.

En effet, il s’agit là d’une alternance de riff de gratte très sympas, de growl et de chant clair. Sous son aspect fourre-tout, Fail met en avant le côté sombre du projet All Is One laisse percevoir plus franchement le désespoir du parolier qui se dit amer face à la situation du monde ; ce découragement résumé dans une parole claire : « We fail to see that all is one ». Cette amertume sera évoquée plus tard dans le dernier titre, grandiose, Children, qui clôturera en beauté cette réussite musicale d’All Is One.

Ensuite, Freedom vient nous réveiller les tympans grâce à son riff qui introduit une chanson aux allures orientales. Elle est sans doute ma chanson préférée de l’album : ça bouge bien. Après quelques bonnes minutes instrumentales, orientales et occidentales, c’est au tour de Shama’im de nous entraîner. Ce titre se voudra plus folklorique que métal, mais sera vite contrebalancé par Ya Benaye et Our Own Messiah qui montreront tout le savoir-faire de Yossi Sassi, guitariste et compositeur principal du groupe. Toujours aussi brillant, il est entouré d’excellents musiciens : le bassiste Uri Zelha et Mattan Shmuely (batterie), ainsi que le nouveau accueilli : Chen Balbus à la guitare rythmique.

En conclusion, voici un album à écouter d’une traite, comme un voyage musical à la fois au cœur de l’Orient et de l’Occident. All Is One, trois mots qui résument le slogan d’Orphaned Land qui se veut d’unir les peuples malgré les différences ethniques, religieuses et politiques. Même si l’album aborde un côté tragique omniprésent, il s’agit d’une nette réussite artistique ; magnifique.

Jool's