Benedictum – Obey
Frontiers Records

Ayant vu le jour en 2005, le groupe vénère un certain Ronnie James Dio, mais ne verse pas dans la copie. Que nenni, ils frappent fort. Et de prime abord, on a parfois difficile à s’imaginer que le chant provient d’une demoiselle. Pour cette quatrième galette, le groupe joue la carte du remaniement et s’offre deux nouveaux musiciens en plus d’un autre label. Bref, la routine du rock business en quelque sorte.

Intro pas trop longue, mais guère emballante, on attend impatiemment la fin de Dream Of The Banshee pour plonger dans un Factured franchement plus emballant. Et ça cogne allègrement. Gros riffs, chant agressif, parfois éructé, batterie martelante, basse bourdonnante. On devine clairement l’absence de recherche d’originalité ; l’accent est mis sur l’efficacité. Et on accélère encore pour la plage titulaire, Obey balance l’énergie comme d’autres se grattent le nez, avec naturel et presque sans s’en rendre compte.

Alors évidemment, au niveau rythmique, la basse de Aric Avina et la batterie de Rikard Stjernquist, le constat s’avère sans appel, c’est du basique carré de chez carré, la subtilité reste enfermée au vestiaire. Mais on ne peut leur nier une efficacité certaine, et leur mur rythmique sur lequel viennent se greffer la guitare de Peter Wells et la voix tonitruante de Veronica Freeman, s’avère du meilleur effet. Sans compter que le groupe aligne les classiques couplet refrain break solo, avec une facilité déconcertante. Sans toucher au génie, le cahier de charges est parfaitement rempli.

Autre ambiance classique Fighting For My Life aligne également des composantes classiques, assez passable, le titre brille assez peu malgré une énergie qui ne fait jamais défaut. Le niveau se relève pour un Scream bien plus carré mais franchement plus emballant, malgré que l’ensemble reste totalement conventionnel, la sauce prend vraiment. Cette bonne impression continue sur Evil That We Do qui s’ouvre sur moult « woo oh oh oh oh ». A nouveau un solo moyennement emballant mais royalement court, ce qui semble parfois être la marque de fabrique.

Ralentissant le tempo sur Crossing Over, adoptant par là une optique en hommage à leur idole (Ronnie James Dio période BLACK SABBATH), la bande se lance dans un Crossing Over qui ne récolte que la mention « bien ». Le quatuor poursuit dans cette veine avec Thrornz qui accueille le fabuleux chanteur Tony Martin (également un ex-hurleur du samedi noir), mais malheureusement pas assez mis en évidence sur le morceau, dommage car le titre réveille franchement l’intérêt qui était en train de s’émousser.

Dans un registre assez identique, le groupe enchaîne sur un très lent et heavy Die To Love You sans vraiment réussir à captiver malgré un break assez fabuleux qui dégage une ambiance assez passionnante. Reprenant la machine à riffs rapides qui font mouche, les musiciens nous assènent un Apex Nation qui réveille par sa rythmique rapide, ses cœurs basiques mais à l’efficience prouvée. La nervosité de la plage nous tétanise. Il en faudrait plus des comme ça. Et le groupe poursuit sur sa lancée avec un long et franchement efficace Retrograde qui lorgne sans honte vers le meilleur de BLACK SABBATH, d’ailleurs pour une fois, le solo tient mieux la rampe. Il faudrait plus de titres de cette trempe pour faire monter le groupe vers les sommets.

Fondamentalement, malgré des plages de bonne facture, le groupe manque souvent de riffs vraiment captivants et de soli époustouflants, l’énergie et la convictions ne font jamais défaut, mais outre le défaut d’originalité, il y a quand même une légère faiblesse au niveau imaginaire de la six-cordes où on nage trop souvent en eaux connues. Quelques plages sortent vraiment du lot, mais il n’y en a pas assez pour que ce soit vraiment extraordinaire. Malgré qu’aucune chanson ne soit franchement à jeter, en définitive, l’album s’avère plutôt moyen. Mention « doit mieux faire ».

Mr Spok