Red Dragon Cartel - Red Dragon Cartel
Frontiers Records

Voici Jake E. LEE de retour. Le fabuleux guitariste passé chez OZZY et BADLANDS nous revient après des années de retraite anticipée. Alors évidemment, il n’a pas passé ces longues périodes loin de sa gratte et lorsqu’est venu le temps de composer, il avait déjà une solide dose de riff en stock. Et dès la première plage, le moindre doute est dissipé. La guitare s’avère royale, tant en rythmique qu’en solo.

La voix de D.J. Smith s’appuie sur les riffs nerveux d’un Deceived qui met les pendules à l’heure. La section rythmique, Ronnie Mancuso à la basse et Jonas Fairley à la batterie, maintient la pression rapide, pression qui nous balance un solo sans pitié. En une plage, le gratteur prouve qu’il a conservé la flamme sacrée, mais qu’en outre ses acolytes ne font pas que de la figuration. Mois rapide, mais tout aussi musclé, Shout It Out ne fait pas honte à son titre, calmant le jeu de temps à autre en utilisant la formule du chant seul. Mais quand tous rentrent dans la danse, c’est la foire. Les doigts se défoulent sur la six-cordes. Le son se veut résolument brut de décoffrage, ce qui sied parfaitement à cette ambiance fortement inspirée des années ’70.

Après tout ça, nouvelle ambiance avec Feeder qui s’ouvre sur un très court bruitage électronique qui laisse ensuite la place à une guitare survoltée. Faisant par moment penser aux BEATLES sur certains couplets, le titre regorge de trouvailles et d’interventions magiques de la six cordes, et bénéficie d’un chant bien nerveux. Voyage vers le mid-tempo tendance ballade musclée avec un Fall From The Sky truffé de riffs et bénéficiant d’un solo interminable.

Après cette légère accalmie, on replonge dans un hard carré bien nerveux, le chant se fait également plus rugueux, Wasted ne fait pas dans la dentelle et ça s’entend. Pour calmer le jeu un court instant, Slave nous propose une introduction style bruitage avant de se lancer dans un riff et un rythmique vachement thrashisante, pour bifurquer ensuite dans une ambiance plus tempérée pour les couplets assez calmes. Mais la déferlante d’énergie revient à chaque refrain et la rythmique conserve son allure démentielle pour lancer un solo assez lent qui fait judicieusement l’inverse du titre. Les autres interventions sur la six-cordes s’avèrent particulièrement rapides.

On bifurque vers le malsain avec Big Mouth et la virulence de la voix supplante même l’énergie du titre et des riffs. Finalement une plage qui porte bien son nom. On plonge alors dans un War Machine énergique et lancinant. Sur le Redeem Me, le chanteur fait à nouveau preuve de l’étendue de son registre, vu que le morceau se rapproche grandement du blues rock estampillé années ’70, tandis que la gratte se déchaîne une nouvelle fois.

Pour mieux nous surprendre, l’album se termine sur un instrumental jazzy au piano, Exquisite Tenderness, plutôt déroutant par rapport à ce qui précède.

Le brave Jack E. LEE se défoule à chaque titre, n’ayant rien perdu de son habileté à nous balancer des riffs captivants, même s’il a en majorité délaissé le blues rock de BADLANDS, il nous balance un hard rock tout aussi carré que par le passé, mais nettement plus méchant et particulièrement costaud. Alors évidemment, si ce nouveau départ risque d’intéresser ses anciens fans, gagner de nouveaux fans, malgré tout ce qu’on a actuellement à se glisser sous les pavillons, représente un sacré challenge, mais avec cet album, le génial guitariste est prêt à le relever.

Mr Spock