Eden’s Curse - Symphony of Sin
AFM Records

Eden’s Curse ou comment monter un groupe de Power Metal mélodique multi-national. En effet, les membres de ce « super-groupe » sont issus de quatre pays et continents. Les personnes impliquées dans ce projet (et ceux qui l’ont été depuis sa création) ont, de par leur propre carte de visite, clairement influencé le style de cette formation. Ce qui n’est pas forcément vrai dans la plupart des cas. Petite explication : prenons l’exemple de Dennis Ward qui mixe et produit les albums de Eden’s Curse. Ce dernier se trouve être le bassiste, producteur, mixeur et un des songwriters de Pink Cream 69. Et ce n’est forcément pas un hasard tant le style musical de Eden’s Curse est proche de celui du combo allemand.

Eden’s Curse a acquis une solide réputation internationale au fil des albums. Une carrière qui culmine en 2008 avec le single Angels and Demons qui fut visionné plus de 230000 fois sur la page MySpace du groupe. Ce morceau voit la collaboration d’Eden’s Curse avec Pamela Moore (Queensrÿche’s Sister Mary). Tiens, tiens : Pamela Moore ? Le groupe possèderait donc, en plus d’un style direct à la Pink Cream 69, son côté épique ?

L’intro symphonique de l’album irait dans ce sens. Mais très vite le caractère Power Metal prend le dessus. Et le morceau titre de l’album Symphony of Sin est un brillant témoignage des différentes influences de ce « International Act ». On retrouve ici et là du Stratovarius ou encore du Silent Force. La guitare lead s’inscrit d’évidence dans la lignée de Timo Tolkki ou autre Malmsteen. Une chose est flagrante à l’écoute de cette réalisation : le point fort d’ Eden ‘s Curse est à chercher (et trouver) dans les mélodies qui sont sans conteste un des points forts de la « malédiction du paradis ».

Break The Silence est plus musclé, clairement. Mais des claviers viennent nuancer cette première impression. Là encore des influences comme les albums solos de DC Cooper ou Silent Force sont une évidence. Et le spectre de Pink Cream 69 est également fort présent. Le terme spectre n’est d’ailleurs que figuratif dans la mesure où ces derniers ont également sorti un album cette année encore ! Evil and Divine (le single de l’album) est extrêmement bien ficelé. Et le riff principal de guitares est la première manifestation sonore du morceau. Il constitue d’ailleurs une véritable trouvaille musicale. Le fameux SOS de Stratovarius (période Tolkki donc) n’a sans doute pas laissé Paul Logue (Basse, composition) and Co indifférents tant certains passages font penser à ce morceau. Unbreakable ou la preuve que Speed Metal et Hard Rock style US peuvent coexister. Fallen from Grace est la balade de service ! Mais elle est à l’image du reste de l’album : elle possède des mélodies fortes tout en laissant beaucoup de place au feeling des musiciens. On ne peut s’empêcher de penser aux balades de Hammerfall en l’écoutant. Hasard (ou pas) ? Losing my Faith nous propose un début à la Hammerfall. Et donc le côté plus métal d’Eden’s Curse. Les claviers sont encore ici discrets mais sacrément bien utilisés. Rock Bottom porte bien son nom. Et Thorsten Koehne de prouver qu’il est un grand guitariste. A ce stade de l’album, on ne peut que constater son sens du riff imparable. Tommy Iommi ou Oscar Dronjak n’ont qu’à bien se tenir ! Les trois morceaux qui suivent n’apportent rien de transcendant mais restent très agréables à écouter.

Where is the Love arrive sans crier garde avec une intro parsemée de guitares acoustiques. Et le reste est tout aussi somptueux. Faut-il voir dans cette plage une belle façon de clôturer cette superbe réalisation d’Eden’s Cry ? Oui mais pas seulement ! En effet, Where is the Love nous permet d’appréhender de façon définitive l’identité musicale d’Edens Curse. Une identité qui peut à la lecture paraître quelque peu hybride mais qui est forte et cohérente ! L’importance accordée aux mélodies, les riffs de guitare et la quête constante d’ambiances (électriques ou pas) en sont un vecteur essentiel.

Il y a clairement un buzz autour de ce groupe. Et le plaisir, très « simple » finalement, à écouter leur musique ne peut que le justifier. On dit que les œuvres (quelles qu’elles soient) les plus abouties donnent souvent un sentiment d’évidence ou de simplicité. Et bien c’est le cas de Symphony of Sin qui voit la magie opérer (une fois de plus).

Ignacio