Ministry – From Beer To Eternity
AFM Records

Alors que le groupe de Al Jourgensen avait terminé l’enregistrement des pistes brutes de plages destinées au prochain album, le guitariste Mike Scaccia est décédé d’une crise cardiaque en décembre 2012, alors qu’il jouait live avec son autre groupe RIGOR MORTIS. Pour conserver les traces des derniers travaux du guitariste, le groupe n’avait d’autre choix que convertir les pistes brutes en titres efficaces. Ce qui nous donne FROM BEER TO ETERNITY une galette qui comme habitude chez MINISTRY s’en prend à l’hypocrisie, au capitalisme, à la cupidité et au conservatisme qui sont souvent liés.

En cinquante-quatre minutes, le groupe démontre que la perte subie n’a en rien alterné sa soif d’énergie. Même si Hail To His Majesty (Peasants) s’étire sans vraiment démarrer, nous offrant notre lot de bruitages et d’ambiances industrielles. Dans le genre titre honnête, Punch In The Face rentre directement dans le vif du sujet, sa place en pole position aurait été plus judicieuse.

Pour le reste, c’est toujours de l’Indus envoutant et malsain à la fois, Perma War tandis que Perfect Storm et Fairly Unballanced s’avèrent plus directs et punchy, tandis que The Horror laisse la part belle aux bruitages, tout comme Side Fx Include Mikey's Middle Finger (TV 4) après une introduction particulièrement aguichante.

Dans Thanx But No Thanx, on retrouve un riff bien carré et incisif, à un point tel qu’on a l’impression qu’il s’agit presque d’un autre groupe. Ce même commentaire peut également s’appliquer à Change Of Luck qui se la joue quasi acoustique avec une mélodie de guitare à la limite du flamenco sur le première partie avant de plonger radicalement dans le heavy avec un solo étourdissant. Et l’album se clôture sur un trompeur Enjoy The Quie qui fonctionne comme la plage d’ouverture.

Il va de soi que le recours intempestif aux bruitages et aux effets sonores non proprement musicaux peut plus s’apparenter à la musique expérimentale qu’au Metal proprement dit, ce qui devrait en décourager plus d’un. Néanmoins, même si on peut déplorer que les effets ont tendance à trop s’éterniser pour rester efficace d’un bout à l’autre, certains amateurs peuvent y trouver leur bonheur.

Mr Spock