Arch Enemy - Khaos Legions
Century Media

Nous avons dû attendre 4 ans après Rise of the Tyrant (2007) pour la sortie de Khaos Legion, nouvel album d’Arch Enemy. Pourtant, le groupe n'est pas resté léthargique : tournées, DVD live et disque de réenregistrements de vieux morceaux par le line-up actuel nous ont ravis pendant cet intervalle, même si nous étions impatients d'écouter un nouvel album.

Khaos Legion, dernier nouveau-né dévoile ses créateurs rebelles en couverture, ce qui illustre parfaitement le thème de l'album dont les paroles et les attitudes des artistes attestent de revendications certaines. Ainsi, nous pouvons trouver des images du groupe portant des T-shirts à slogans, comme Resist Rebel Reclaim, Fight For Freedom, etc.

Pour ce qui est de la musique, c'est un peu moins original. L'introduction est bien pensée : ambiance de révolution à coup de sirène et de foule bruyante, suivie de Yesterday Is Dead and Gone qui nous remet droit dans les rails d'Arch Enemy. Les ingrédients habituels se savourent : riffs heavy, chant plein de punch, solos impressionnants des frères Amott...Du Arch Enemy fidèle à ce qu'il fait depuis une décennie; rien de neuf donc. Ensuite, c'est au tour de Bloodstained Cross de nous booster l'écoute : un refrain se démarque vraiment, efficace et simple à la fois. Une excellente entrée en matière donc, hélas directement suivie de morceaux beaucoup plus mous et parfois insipides. Étant une fan invétérée du groupe, j'ai été fortement déçue par la suite. Qu’il s’agisse du martial Under Black Flags We March, de No Gods, No Master ou de Through the Eyes of a Raven et son outro acoustique… c'est un peu plat. Heureusement la fin de l'album se veut plus pêchue, comme si le groupe se réveillait enfin. Cult of Chaos notamment, est très bon.

En fait, il y a du bon dans cet album, même si c'est mou. Même si je suis déçue, je reconnais la qualité d'Arch Enemy. Ainsi, les frangins Amott se chamaillent à coup de solos mélodiques et, comme à leur habitude, se complètent habilement et forment la pièce maîtresse essentielle, indispensable au puzzle du groupe. Le duo rythmique (Sharlee D'Angelo à la basse + Daniel Erlandsson à la batterie) fait du bon boulot. Et Angela, est toujours aussi vindicative et puissante. Voici donc quelques morceaux à ne pas louper : Cult Of Chaos. Cruelty Without Beauty, Yesterday Is Dead And Gone, Vengeance Is Mine, Khaos Overture. Et une reprise à ne pas louper : The Book Of Heavy Metal (Dream Evil). Une nouveauté : quelques synthés s'entendent sur le refrain de Cruelty Without Beauty et sur Under Black Flags We March; signés Per Wiberg, ami de Michaël Amott et quelques guitares acoustiques sur la fin de Through The Eyes Of A Raven. Voilà pour les nombreux points positifs.

Le point négatif réside quand même dans le fait que le groupe a de moins en moins la hargne de ces débuts (Wage Of Sin). De là, ce ressenti de mollesse durant ne bonne partie de l'album. Mais bon, il faut reconnaître que même si Arch Enemy tourne un peu en rond, son savoir-faire continuera à faire connaitre leur nom.

Cet album n'est donc pas révolutionnaire, même si relativement bon. De ce fait, je recommande de plutôt se procurer l'édition limitée. Pour celle-ci, le groupe nous joue quelques reprises assez hétéroclites : on va d'Europe à Discharge, en passant par Dream Evil et Kiss.

Jool's