Paradox - Tales Of The Weird
AFM Records

Il existe des groupes qui connaissent la poisse et qui pour des raisons qui rempliraient un bottin, cessent leurs activités. Mais la qualité de leurs galettes reste bien présente dans les esprits, j’ai encore souvenir de l’excellent HERESY sorti en 1989. Le groupe avait tenté un retour en 2000 et avait alors attendu 2008 pour sortir un nouvel album. Mais depuis lors, remontés à bloc, c’est l’apothéose et les sorties s’enchaînent. Notez que du line-up original, ne reste que le chanteur-guitariste Charly Steinhauer et qu’on note la présence du batteur Alex Holzwarth (oui, oui, celui de RHAPSODY) et de son frère Oliver Holzwarth à la basse. Voilà pour la petite anecdote.

Dans le cas présent, l’album s’ouvre sur la très longue plage titulaire à l’introduction feutrée en mode acoustique. Puis le titre prend du volume et de la distorsion pour enfin débouler à toute vitesse. La voix du chanteur s’avère parfaite dans ce type de Metal : suffisamment chaleureuse mais quand même agressive pour ne pas verser dans la guimauve, pour ceux qui ont la tête dans l’histoire du Metal, sa voix possède les mêmes intonations que celle de Brian Ross chanteur des groupes britanniques SATAN et BLITZKRIEK. La section rythmique Olly Keller à la basse et Daniel Buld à la batterie se déchaîne royalement. Quant aux deux grattes, celle du chanteur et celle de son comparse Christian Münzer, elles ne font pas que de la simple figuration. Tant et si bien qu’on n’a jamais l’impression que le titre est aussi long.

Passé une telle pièce d’orfèvrerie, le groupe se devait de frapper fort et vite pour conserver l’intérêt du headbanger. C’est chose faite avec le TGV (Trash A Grande Vitesse bien sûr) Day Of Judgment. A croire qu’il y a quatre paires de mains par guitare tellement ça va vite. La rythmique assassine s’empare de vos jambes à l’insu de votre plein gré. Radical contre la morosité et l’apathie. Poursuivant dans le même registre, le quatuor nous balance un judicieusement nommé Brutalized dans les gencives. La rythmique ne fait pas dans la subtilité, on croirait presque retrouver le METALLICA de la bonne époque, les années ‘ 80 quoi. Toujours plus vite, toujours plus haut et toujours plus fort semble être la devise de Escalation qui ne montre aucun signe de faiblesse et aligne un break judicieux qui introduit un solo démentiel.

Changement d’ambiance avec Fragile Aliance qui malgré son titre, ne souffre d’aucune faiblesse en termes d’énergie. Si le tempo s’est ralenti, l’énergie reste bien présente. Le groupe tempère donc ses ardeurs, mais ne verse jamais dans le mou pour le chat de Ma Dalton. D’ailleurs chassez le naturel il revient au galop lors du solo. Le groupe prouve qu’il excelle également dans les titres plus longs et variés et qu’il sait facilement changer son fusil d’épaule, sans cependant jamais rater sa cible.

Le quatuor relance la machine de guerre avec Brainwashed qui allie le frénétisme des premières plages et la longueur de la première, ou presque. Puis Slashdead prend la relève à toute allure. Une plage directe et endiablée qui n’est cependant pas un avis de décès se rapportant à l’ex guitariste des GUNS & ROSES. Une très courte respiration instrumentale Zeitgeist permet de recharger ses batteries avant de replonger en Metallie trashienne avec un effréné The Downward Spiral.

Excellente conclusion que ce A Light In The Black. Une longue plage énergique et racée où le groupe étale à nouveau son savoir-faire, avec des guitares royales, un mix de MAIDEN et de METALLICA, bref un véritable condensé du meilleur du plus mieux du best of du Metal en quelque sorte. Tout ce qui fait un titre excellent s’y trouve.

Ce qui permet de regretter que les nombreuses années d’inactivité ont porté un lourd préjudice à ce groupe plus qu’excellent. De nombreuses autres formations officiant dans le même registre devraient fulminer de jalousie à l’écoute de ce, plus qu’époustouflant, album qui n’est jamais répétitif mais bien toujours surprenant. Véritable leçon de style Trash, PARADOX mérite amplement une reconnaissance autre que d’estime. Et cet album devrait figurer sur la liste d’achats obligatoires de tout trasher qui se respecte. Une véritable claque qu’on vous dit.

Mr Spok