Bloodbound - In The Name Of Metal
AFM Records

Il n’y a rien à dire, quand on affiche aussi clairement ses intentions via le titre de l’album, la confiance est immédiate entre le fan et le groupe. Vous vous lanceriez vous dans un album intitulé « La Route de la Soie » ?? Ceci dit, les six suédois persistent et signe une fois de plus une galette 100 % (et même plus) Metal Hurlant.

Quand un groupe commence par une plage titulaire au titre aussi significatif, le faux pas est interdit. Droit dans leurs bottes, leurs bracelets cloutés et leurs cuirs, les métalleux de BLOODBOUND nous livrent un titre qui offre de nombreuses facettes. Rayon chant, c’est limpide, et avec bon nombre de chœurs qui invitent à la participation. Rayon soli, les doigts se défoulent sans fatiguer. Le morceau s’avère sans aucun doute hyper cliché, mais ça marche à fond. Et on devine aisément que les deux frères gratteurs Tomas et Henrik Olsson ont beaucoup écouté JUDAS PRIEST et que le chanteur Patrick Johanson doit s’écouter le Notre Père chanté par Rob Halford tous les soirs. Mais on ne va pas le leur reprocher. Bref, passé l’entrée en la matière, on sait à quoi s’attendre.

D’ailleurs le reste ne fait pas honte à cette heureuse impression. La fragrance cuir clouté s’avère prépondérante sur tout l’album. Difficile de faire mentir des titres qui répondent aux noms de When Demons Collide, Mr Darkness, I’M Evil, Monstermind, Book Of The Dead, Black Devil. Bref, on n’est pas vraiment dans l’univers gentil des fées de Walt Disney et l’inspiration du groupe doit venir plutôt du rayon gore de leur vidéothèque. Par-ci, par-là, on trouve des chœurs qui pourraient avoir été inspirés par RUNNING WILD. La rythmique carrée du duo Pelle Åkerlind (batterie) et Anders Broman (basse) s’avère efficace et discrète. Ainsi sur Metalheads Unite et Son Of Babylon, souvent d’ailleurs des titres au tempo assez modéré. D’ailleurs Son Of Babylon fait presque penser à une version dure de Bon Jovi par son côté commercial. Tandis que le Monstermind fait penser à Alice Cooper, c’est dire si rayon inspiration, le groupe ratisse quand même assez large.

Ayant de temps à autre recours à l’accélérateur, le groupe nous assène des Bonebreaker, I’M Evil et autres Mr Darkness et King Of The Fallen Grace de bon alois. Mais quel que soit le titre, les deux guitaristes se complètent à merveille et les soli s’éternisent pour notre plus grand plaisir sur chaque plage. Le fait que les musiciens soient toujours les mêmes souligne la cohésion de la bande et de l’album. Curieusement, on peine à distinguer le clavier de Fredrik Bergh, preuve s’il en est que le groupe mise à fond sur les six-cordes. Les titres ont souvent tendance à adopter un format très court (moins de quatre minutes) pour aller à l’essentiel.

Sympathique en diable, appliquant scrupuleusement les recettes mises au point par d’illustres légendes de la scène Metal, il manque cependant à BLOODBOUND l’étincelle de génie qui lui permettrait vraiment de sortir du lot et de grimper vers les plus hautes marches de la pyramide du succès.

Mr Spok