Y&T - Live At The Mystic
Frontiers Records

Comme tant d’autres vieux de la vieille avant lui, Y&T a connu une période d’inactivité pour se réunir en 2010 et livrer un album studio après 13 années de silence radio. L’album FACEMELTER réunissait donc Dave Meniketti (guitare et chant), le bassiste chanteur Phil Kennemore, le guitariste John Nymann et le batteur Mike Vanderhule. Depuis lors le cancer a malheureusement emporté Phil Kennemore qui a été remplacé par Brad Lang.

Le groupe nous livre aujourd’hui un album Live enregistrée en Californie pour montrer qu’il tient toujours la forme. Deux heures d’un bon hard rock bien carré, mélodique sans être mièvre. Après une courte introduction Prelude, le On With The Show a le mérite de mettre les pendules à l’heure. Rythmique carrée, chant énergique, batterie qui cogne, guitare qui riffe, basse qui bourdonne. Et un solo plus qu’agréable. Le groupe poursuit avec un démarrage lent mais Black Tiger prend alors de la vitesse et de la vigueur pour mieux nous exploser en plein visage, un brûlot à l’efficacité irrésistible.

Un détour vers une longue plage d’ambiance énergique avec Dirty Girl, un titre qui part en de multiples digressions où les instruments se la jouent en roue libre, les six-cordes partant en solo interminable. Puis le groupe repart en fanfare avec un Mean Streak survolté. Un petit détour par un très boogie Girl Crazy pour changer d’ambiance avec une guitare au son très années ’70 (logique vu que le groupe a vu le jour dans ses contrées là). Un tempo carré avec Shine On, une accélération énergique pour Blind Patriot. Le groupe varie les plaisirs avec talent.

Le groupe passe alors à la ballade énergique avec un Winds Of Change qui n’a rien d’une reprise du titre des Scorpions mais qui navigue dans les mêmes eaux avec panache. Puis le groupe relance l’artillerie lourde avec le rageur Straight Thru The Heart qui laisse le solo partir en vrille. Les guitares sont aussi à l’honneur sur Gonna Go Blind et offrent des passages où la voix prend la prépondérance sur fond de rythmique feutrée.

Sans faiblir, le quatuor enchaîne avec un I’m Coming Home classique mais efficace. Puis se fait plaisir avec un morceau rarement interprété en public, le Hungry For Rock qui affiche trente ans au compteur, mais qui n’a pas pris la moindre poussière, carré, puissant et efficace. Le ton se fait plus commercial avec Don’t Wanna Lose et ses chœurs. Puis on repousse sur le champignon sur Don’t Bring Me Down, mais comme ce n’est décidement pas suffisant, on rajoute encore de la vitesse et de l’énergie lors d’un Hurricane destiné à prouver qu’on ne faiblit pas.

Long interlude calme avec un I Believe In You de dix minutes, histoire de permettre de reprendre son souffle, les instruments se laisser aller sans trop partir dans tous les sens. L’accalmie ne dure pas puisque le groupe enchaîne avec un carré dont tous les côtés s’avèrent mortels : Eyes Of A Stranger, Rescue Me, Squeeze et Forever.

Dans le genre, même si les titres sont clairement datés des années ’70 et ’80, c’est la grande distinction. Un album Live comme beaucoup rêveraient d’en faire, son clair, choix judicieux de titres, pas de temps mort. Non, les « vieux » ne sont pas encore prêts à renter dans une maison de repos, ils ont encore des dents pour mordre et ne sont pas disposés à déposer les armes. Excellent.

Mr Spok