Mortillery - Origin Of Extinction
Napalm Records

Et un groupe canadien, un, dans le registre gros Thrash qui tache. D’emblée, ce qui frappe, c’est ce son assez brut, efficace mais sans trop de subtilités. L’instrumental qui ouvre l’album Battle March nous donne l’impression de se retrouver en plein Bay Arena dans les années ’80. L’avantage, c’est qu’on sait à quoi s’attendre. On ne peut s’empêcher de penser à METALLICA (du moins l’époque où ils faisaient vraiment du Metal). Pour enfoncer le clou, d’ailleurs No Way Out qui suit marque aussi sa parenté avec les joyeux débuts de la bande àLars Ulrich/James Hetfield.

Evidemment lorsque la chanteuse se met à hurler, la comparaison s’efface quelque peu. Mais le groupe nage en eaux connues et peine à imposer une personnalité propre mis à part le fait d’avoir une hurleuse plutôt qu’un mâle. Rayon solo, c’est du rapide et propre mais classique. Le Cease To Exist, qui suit c’est un peu le Thrash illustré par l’exemple, un brin deMETALLICA par-ci, une pincée de TESTAMENT par-là, épicée par une dose d’ANTRHAX. Bref, les musiciens ont été à bonne école et c’est toujours efficace.

Même déferlement de riffs bruts de décoffrage avec Creature Possessor. Au niveau voix, on pense parfois à leurs compatriotes de THE ORDER OF CHAOS, mais à côté de ceux-ci, MORTILLERY font un peu pâle figure au niveau de l’originalité. Le solo de ce titre s’avère assez flamboyant, mais terriblement court. On peut d’ailleurs faire le même reproche au Seen In Death qui suit. Le Feed The Fire prouve qu’au rayon énergie, le groupe possède la flamme sacrée et ne faiblit pas.

Il faut attendre The Hunter’s Lair pour avoir un solo qui dure plus que le minimum syndical. Sur F.O.A.D. le chant montre clairement que la demoiselle peut passer d’un registre à l’autre, dommage que cela en soit pas plus mis en évidence tout au long de l’album. Le Maniac qui suit déboule à toute vitesse, mais n’ajoute rien, le titre brille surtout par son break assez juste au milieu d’une déferlante peut-être trop intense pour vraiment séduire. Il faut attendre la dernière plage Sunday Morning Slasher pour qu’enfin le groupe adopte une durée classique de morceau Thrash mais à ce moment-là, le peu d’intérêt qu’on pouvait éprouver sincèrement pour le groupe, a déjà disparu.

Finalement, c’est du très, voir trop, conventionnel qui porte les stigmates de ses influences, le côté punk du groupe réduisant la durée des titres alors que ce type musical a plutôt tendance à flirter avec les cinq minutes minimum. Et même si ce n’est jamais désagréable, comme musique de fond, ça peut le faire, il faut reconnaître que ce n’est pas une franche tuerie mortelle (ry). Je sais qu’on ne Thrashe pas dans la soupe, mais force est de reconnaître que ça manque singulièrement de personnalité. On devine qu’ils ont dû écouter leKILL ‘EM ALL de qui vous savez en boucle. Mention juste bien mais peut (et doit) mieux faire pour la suite.

Mr Spok