Gamma Ray – Skeletons And Majesties
earMUSIC

A croire que le groupe s’ennuyait et donc ils retournent en studio pour un disque pas vraiment album (7 titres seulement) et pas non plus best of. Car si on trouve une version Karaoké de Rebellion In Dreamland, c’est pour la bonne cause, ils ont organisé un concours sur base de ce titre et dans la foulée une mini-tournée pour faire la promotion de cette galette, tournée qui a fit un tour par Mons et le PPM. Donc pour ceux qui n’ont pas pris part au concours, autant se farcir le titre tel qu’il figure sur l’album.

Passé cette spécificité que retrouve-t-on sur ce CD ? Des versions acoustiques de pièces maîtresses que sont Send Me A Sign et Rebellion In Dreamland (encore lui). Et même si ces titres sonnent plutôt bien sympathique en l’absence d’électricité, on ne peut pas nier qu’on préfère royalement la version avec distorsion. La grosse surprise vient de la voix de Kai qui sonne un rien façon crooner sur Send Me A Sign où le groupe se laisse aller dans un solo magnifié qui ressort d’autant plus qu’on a rebranché l’électricité à cette occasion. Pour Rebellion, ça coince un peu au niveau de l’explosion qu’on attend mais qui ne vient pas du tout. Notez que c’est bien le but d’une version débranchée, offrir un autre regard sur la même chanson, mais là, ça fait un peu trop aseptisé et ceux qui ont le titre dans les tripes depuis des lustres vont tiquer un rien. Le début du solo fait presque penser à du country de bar sur route ensablée du Wild West, et possède même un air de DIRE STRAITS, les claviers accompagnant la guitare. Nul doute, ils ont du s’amuser à enregistrer ces deux versions, mais on sent l’exercice un rien futile mis à part d’illustrer le talent des musiciens là où ne les attends pas.

Au niveau des autres plages, ces sont des versions revisitées de Hold You Ground (sur l’album HEADING FOR TOMORROW) et de Brothers (qu’on trouve sur Insanity And Genius), deux titres issues de la période avec le premier chanteur, ici, c’est bien évidemment Kai qui se charge du chant. Une façon de prouver que ces titres malgré les quelques années affichées au compteur, sonnent toujours actuel. La version 2011 de Hold Your Ground se démarque de l’originale par un fabuleux travail sur le solo. Et le même commentaire vaut pour l’autre. Le travail sur la voix et les guitares s’avèrent fabuleux pour ceux qui connaissent les originaux. C’est aussi ici qu’on se rend compte à quel point l’arrive de Henjo Richter dans la bande a été grandement bénéfique. Le groupe a réussi à transfigurer les titres sans renier leur essence même. Du grand art.

Rayon de l’inédit sans en être, Wannabees une plage ultra rare track qui n’est sortie que sur le single To The Metal (même pas sur l’album, ils auraient pu l’y joindre, il y avait la place après tout). Avec les sons électroniques en arrière plan, on pense même à RAMMSTEIN, c’est vous dire si le titre surprend agréablement.

Donc, il devrait être de notre devoir de descendre ce qui n’est jamais qu’une sollicitation supplémentaire du portefeuille des fans. Mais il n’en est rien, même s’il n’y a pas vraiment grand-chose de neuf à se glisser sous les pavillons, les fans, et eux seulement, apprécieront à fond. Les musiciens avaient quelques petites choses qui leur tenaient à cœur et qu’ils souhaitaient partager avec leurs fans. Cette galette est pour eux et pour eux uniquement. Les autres passeront d’abord par la discographie complète du groupe avant de revenir par ici.

Mr Spok