Svölk – Nights Under The Round Table
Napalm Records

Depuis son apparition avec Into the Void, huitième et dernier titre du Master of Reality de Black Sabbath, le Stoner Rock, style musical décrit par Wikipedia comme lourd, hypnotique et répétitif, a fait une sacrée route.

Ce genre est souvent associé au rock sudiste de par ce son typiquement gras ainsi qu'au Doom Metal pour sa relative lenteur.

Bien qu'il puisse se dire le digne héritier de groupes comme Hawkwind, Kyuss et dans une moindres mesure, Soundgarden, le Stoner se dévoile réellement au grand public à l'aube des années 2000 avec l'ovni Queens of the Stone Age.

Dans le monde du Metal, on parlera aussi beaucoup de Corrosion of Conformity et bien entendu de Black Label Society.

Bref, c'est avec de tels modèles que d'innombrables groupes de rock se sont engagés dans cette voie.

C'est le cas de Svölk, fondé en Norvège en 2005. Après un EP et un premier album autoproduit, le groupe signe chez Napalm Records qui publie leur second opus : Svölk 'em All.

Toujours sur le label autrichien, Svölk sort Nights under the Round Table fin août 2012 et compte bien conquérir l'Europe avec leur « Bear Metal »...

Après une courte introduction rappelant les vents des forêts norvégiennes, le riff de Living by the Sword déboule. Wiki avait raison : c'est bien lourd, hypnotique et répétitif. On est en effet très vite pris dans le mouvement et je mets quiconque au défi de ne pas (au moins) taper du pied. Le son, sans être surproduit est clair, puissant et précis. Oui, le Stoner, on l'aime comme le bacon : bien gras !

On ralenti le rythme, mais la basse pèse de tout son poids sur Painbringer. Le titre ne manque pas de pêche (notamment pour ces accélérations placées en finesse) ni de mélodie. Quant au clip, il est complètement barge/glauque, c'est selon.

Feed Your Soul est un morceau plus direct, mais est bien trop long pour le peu qu'il a à offrir. Le refrain est même carrément énervant. On lui préférera Fallen, bien plus Doom. De plus, sa seconde partie est bien remplie de breaks en tous genres. Un régal rythmique !

Twentyfourtwenty se veut plus enjoué et énergique. Du rock dur, aux mélodies et riffs tranchants, ainsi qu'aux parties de voix imposantes. Pas le temps de souffler que voilà déjà Bearserk et son tempo saccadé. On notera surtout la superbe cassure sabbathienne aux deux tiers du morceau qui surprendra l'auditeur. Un tout bon titre sur lequel déteint le grand Geezer Butler.

Break My Bones, bien que lourdement sympathique, n'est pas spécialement la chanson la plus intéressante. On philosophie ensuite un petit peu avec To Conquer Death You Only Have to Die. Une bonne intro lance ce titre dont le jeu de guitare et les mélodies s'avèrent être au final un peu poussifs.

This is Where it Ends porte un nom scandaleusement bien adapté à la dernière piste de l'album. Alors qu'on allait commencer à s'ennuier sur les deux morceaux précédents, revoilà notre attention captée par un riff franchement génial, comme l'entièreté de ce dernier méfait. En effet, celui-ci mêle habilement le côté un peu fou du rock aux mélodies sombres du doom.

A l'heure de faire le bilan, on retiendra avant tout les bonnes choses proposées par Svölk, dans un créneau qui devient de plus en plus surpeuplé. Nights Under the Round Table place quand même les Norvégiens dans les starting blocks de la course à l'Europe, mais il faudra peut-être durcir les critères de sélections des pistes, afin d'offrir un quatrième album sans faute.

Crowley

7/10