Mastercastle - Dangerous Diamonds
Lion Music

Troisième galette pour le quatuor italien emmené par la chanteuse Giorgia Gueglio. Les trois autres acolytes de la demoiselle se chargent de l’écriture tandis que le guitariste Pier Gonella rajoute l’enregistrement et le mixage aux cordes de son instrument. C’est donc une machine parfaitement huilée avec des artistes qui savent où ils veulent aboutir. Ce troisième opus sera-t-il celui de la révélation, du décollage ?

Gros son bien lourd, rythmique à l’avenant. Puis une guitare mélodique prend le train en marche et nous livre un riff bien acéré histoire de lance le chant de la belle. Le timbre de voix s’avère chaleureux. Another Flower s’avère en définitive une rose munie d’une sacrée dose d’épines métalliques. Un solo résolument frappadingue et inventif nous chatouille les tympans. Que voilà de joyeux débuts !

Un nouveau riff carré et simple, une rythmique basse (Steve Vawamas) batterie (Alesandro Bissa) à la limite de la caricature. Et pourtant l’ensemble tient la route, l’originalité a été enterrée depuis des lustres, mais la voix nous charme encore une fois. Et quand ce n’est pas la glotte de la gente dame, c’est le chevalier Pier qui fend l’air et le son de son solo. Le groupe enchaîne, par un mid-tempo mélancolique Time 4 Lovers, avec quelques effets de wha-wha de-ci, de-là. Très commercial, mais les nombreuses interventions subtiles de la six-cordes permettent au titre de tenir la distance.

Un petit air de DEF LEP pour lancer Icy Moon. Encore une fois, la guitare et le chant se partagent l’avant plan, la section rythmique, sans fioritures, se contenant de construire le mur de son nécessaire au maintient du morceau. Bien mais on sent une légère baisse de régime, le titre n’ayant rien de transcendant. Heureusement Au Premier Coup, plage dédiée au peintre Bruno Galbiati (1932-1962) réveille notre intérêt. A nouveau, la guitare s’avère royale, comme quoi se charger du mixage peut s’avérer judicieux quand on veut se projeter à l’avant plan. Ceci étant souligné sans esprit négatif.

Le même constat vaut pour la plage titulaire qui déboule telle une comète. Une base rythmique toujours aussi élémentaire mais cependant royalement efficace, vient soutenir le duo de tête. Dangerous Diamonds a tôt fait de convaincre qu’il s’agit d’un choix judicieux pour le titre de l’album. La six-cordes donne l’impression d’en avoir beaucoup plus. Une grosse claque, on en redemande.

Succéder à cette œuvre maîtresse ne tient guère de la sinécure. Le groupe s’en sort en reprenant la formule du carré de chez carré pour soutenir un riff incisif. Tandis que de son côté la chanteuse module sa voix de façon plus agressive pour plonger ce Take Off dans une autre dimension. Et la pièce d’arriver à s’imposer sans problème. On laisse souffler la gente dame le temps d’un instrumental Blue Diamond qui commence plus comme la B.O. d’un film qu’autre chose. Cette ambiance matinée de sons électroniques et de phrases parlées, s’avère royalement étrange, bouleversant royalement l’univers auquel on s’était accoutumé depuis le lancement de la galette. Vous rajoutez à ça un petit virage dans une voie Satrianienne et vous comprendrez la perplexité qui découle lorsqu’on écoute ce titre. Un peu trop expérimental et décousu quand même.

Embarquez pour Lovin’ Me la ballade de rigueur, formule du slow de l’été aussi valable en hiver, en montagne ou à la mer, à Malibu ou sur la costa del drache. Soyons honnête, le solo du titre s’avère sympathique. Pour se faire pardonner cette ensemble cotonneux, le quatuor enchaîne avec un, toujours aussi carré, Sixth Sun qui ne modifie en rien ce qui précède. Gros son, grosse rythmique, guitare inspirée et voix chaleureuse. Et sans changer une formule qui fonctionne pas trop mal, le Bitter & Sweet qui clôture l’ensemble fait à nouveau la part belle au duo de tête.

Donc finalement, le groupe sort très peu des sentiers, déjà royalement battus par d’autres, et même si cet album-ci nous a plus convaincu que son précédent LAST DESIRE, force est de reconnaître que dans un trip où on se bouscule au portillon, MASTERCASTLE aura du mal à se faire une place au soleil. C’est néanmoins tout le mal qu’on lui souhaite. Les amateurs de Metal avec chanteuse pourraient d’ailleurs y trouver chaussures à leurs pieds. Pas indispensable, mais sympathique et royalement bien foutu.

Mr Spok