U.D.O. – Rev-Raptor
AFM Records

Treize, et oui, voici déjà ce chiffre fatidique atteint. Treizième opus du projet solo d'Udo Dirkschneider ! Depuis son départ d'Accept, en 1987, U.D.O. (le groupe) a été plus que productif. Comptons en plus les quelques années d'inactivité (reformation d'Accept de 1992 à 1997), on peut dire que ce groupe typiquement allemand sait mettre le temps à profit.

C'est donc deux ans après l'accueil relativement bon réservé à Dominator (2009) que le combo nous revient avec Rev-Raptor. Le titre aussi étrange que la pochette ne laisse transparaître aucun indice quant au contenu de l'album. C'est donc avec plaisir que Mr. Crowley va l'explorer pour Metal-Paradise.

Tout d'abord, le morceau éponyme me laisse sans voix. Le son est très spécial, la voix de Udo semble couverte de divers effets et pourtant, on évite la bouillie sonore si habituelle chez les groupes qui veulent sonner trop moderne. C'était sans compter sur l'expérience des teutons. Mais cette production originale n'est pas le seul point qui retiendra mon attention. Outre le fait d'être extrêmement heavy, Rev-Raptor est également bien plus agressif que prévu. Une ouverture d'album sans fioriture, comme on les aime ! (Message caché, destiné à tous ces groupes pompeux qui nous balancent du symphonique à tout va).

On continue avec Leatherhead, déjà présenté dans l'EP du même nom. Bon morceau, au refrain accrocheur, mais qui se fait un peu trop attendre. Bref, un rien poussif. Heureusement, Renegade va régler le problème avec brio ! Rapide et puissant, ce titre regroupe tous les éléments qui ont transformé la carrière de Udo Dirkschneider en succès ! Du heavy, de la vitesse, de la volonté... Tout y est ! Et encore, on n'a pas parlé du solo !

On calme le jeu avec I Gave As Good As I Get. Très jolie ballade qui fait penser à une version 21ème siècle de l'excellent Head over Heels d'Accept. Sans être parfait, ce morceau a le mérite de faire vibrer l'auditeur. Le solo de Stefan Kaufmann ne fait qu'ajouter une sacrée touche d'émotion sur un album qui pour l'instant, était plutôt dirigé vers les brutes épaisses. Voilà d'ailleurs Dr. Death qui pointe le bout de son nez et qui relance la machine. Du bon Heavy, qui fera taper du pied et qui permettra de bons rapports groupe-public en live (écoutez donc ce riff lourd à souhait lors du solo).

Plus lent et traditionnel, Rock n Roll Soldiers fait la part belle au chant et aux choeurs. On créditera à ce titre un très bon riff et un refrain qui rempli sa tâche. On fera l'impasse sur Terrorvision qui n'apporte rien de particulier à l'album, pour se pencher sur le très bon Underworld. Une fois de plus, le mix puissance-mélodie, si cher au Heavy Metal marque des points.

Pour Pain Man, on oublie le côté mélodique, et on se contente de placer un gros riff. Ce son moderne lorgne parfois même sur les plates-bandes de Rob Zombie.

Fairy Tales Of Victory fait dans la plus grande tradition du metal germanique. Un peu Heavy, un peu Power, de quoi faire chanter le public et voir des poings levés ! Un bon titre pour les fans du genre, rien à signaler pour les autres.

Motor-borg passe quant à lui à côté de la plaque tant il semble déstructuré et insipide. Le solo sauve quand même une partie du titre. True Born Winners reste aussi assez cliché, mais a le mérite de faire reprendre la sauce grâce à son rythme sautillant. On aurait pu en rester là, mais ce n'est pas ce qu'a voulu U.D.O. C'est donc reparti avec un titre lent: Days of Hope and Glory. A vrai dire, on se croirait presque sur un album de Saxon, tant ce titre sonne Crusader. Pas mauvais en soi, mais cette conclusion colle finalement assez peu avec l'intégrité de l'album.

A la lecture de cette chronique, vous comprenez donc l'esprit général de Rev-Raptor. Comme Udo, l'album oscille entre son aspect grognon et son coeur d'artichaud. Pas un futur classique, mais un album convenable, avec de très bons titres et d'autres plus dispensables. Réservé aux aficionados d'Accept, U.D.O. et Metal allemand au sens large du terme.

Crowley

7.5/10