Jorn - Live In Black
Frontiers Records

JORN LANDE est sans conteste une des voix les plus classiques du Metal contemporain. On ne peut s’empêcher de penser à ce regretté RONNIE JAMES DIO. Le généreux hurleur nordique a participé à de nombreuses aventures remplies de riffs rageurs et de décibels dévastateurs, dont entre autre AVANTASIA et MASTERPLAN et bien évidemment un album hommage à DIO. Après la sortie de l’album SPIRIT BLACK, il était de bon aloi d’arpenter les scènes, et donc de nous livre une galette LIVE. Agrémentée d’un DVD pour ceux qui veulent avoir l’image et le son. Nous nous contenterons ici de décrire les vibrations sonores enchanteresses.

Lorsque l’album démarre, on se croirait vraiment en présence de ce bon vieux Ronnie tant la ressemblance est frappante au niveau vocal, mais également par l’intonation de Road Of The Cross (qui fait penser à du BLACK SABBATH). Il va de soi que cette impression ne va pas nous quitter tout au long de cette double galette royale. Sans coup férir, le gaillard enchaîne avec un Shadow People de derrière les fagots. On respire à la belge, c'est-à-dire ‘une fois’ et puis ça repart sur les chapeaux de roues d’un Below particulièrement lourd. Les gaillards qui accompagnent le hurleur ne gardent pas leurs mains en poche et ça s’entend. Les deux guitaristes Tore Moren et Tor Erik Myhre s’en donnent à cœur joie et riffent à qui mieux mieux.

Le chanteur s’adresse brièvement au public pour introduire un We Brought The Angels Down qui va maintenir la bière (heu, pardon la pression) jusqu’à un Stormcrow endiablé. Les guitares éclatent dans un solo magistral. Dans la foule, on devine les premières syncopes de ceux qui n’ont pas résisté à cet ouragan metallique. Petit pause en introduction de Spirit Black, qui commence par une batterie bien lourde que vient agrémenter une guitare acérée qui laisse des silences permettant à la voix de mieux ressortir. Et le quintette de poursuivre avec un The Inner Road particulièrement séduisant avec son riff carré. C’est un Man Of The Dark particulièrement lourd qui clôture donc la première galette de ce double live.

Restons dans la mode des tons sombre sur sombre avec Black Song, envoûtant et efficace. Histoire de laisser souffler le chanteur, nous avons droit à un premier solo de guitare. Soutenue par une section rythmique basse-batterie rapide, les guitares se déchaînent. Un petit break et puis c’est le tsunami des doigts qui courent sur le manche. Puis c’est le ralentissement pour permettre à la foule de respirer, la guitare est exclusivement accompagnée d’un clavier discret, jouant plus sur l’ambiance que sur la fureur, laissant aussi le public s’exprimer. Sans temps mort, profitant de l’atmosphère instrumental, le groupe enchaîne avec Tungur Knivur au rythme particulièrement lourd. Un côté heavy mis en évidence par le break au milieu du titre.

Et le deuxième solo de gratte pointe son nez, plus atmosphérique que son prédécesseur, il se lance sur des notes claires avant de commencer à prendre de la vitesse et à se lancer dans une déferlante de riffs qui viennent introduire le bien nommé Rock’N’Roll Anger au mid tempo ravageur, agrémenté d’un solo particulièrement jouissif. L’idéal en quelque sort pour introduire le solo de batterie qui invite le public à participer. Bref, le genre de réjouissance à laquelle on regrette de n’avoir pu assister. On peut remarquer que le batteur WILLI BENDIKSEN échappe à la mode actuelle de se faire accompagner par un enregistrement de musique classique (ce qui personnellement ne me gène pas).

Le martèlement des fûts est à peine arrêté que la voix de JORN ouvre Soul Of The Wind. Lorsqu’il s’arrête, les guitares prennent le dessus sur un rythme lent et lourd qui enchaîne par une accélération. La suite oscille ainsi entre ralentissement et poussée fiévreuse jusqu’à un solo court mais magistral. La bande pousse à fond sur l’accélérateur pour un Are You Ready particulièrement vindicatif et un JORN toujours en pleine forme malgré tout ce qu’il a déjà donné. Le titre s’achève et le groupe quitte la scène. Sans plus attendre, le public crie sa désapprobation de voir le concert déjà se clôturer (notez, on les comprend), heureusement, l’enregistrement nous épargne les cinq minutes de trépidation des fans et le hurleur revient sur scène pour sortir sa dernière carte, belotte et re-belotte, War Of The World qui me fin magistralement, avec une solide participation du public, à ce concert.

Noirceur au programme, les amateurs de JORN seront comblés, ceux qui ne le connaissent pas auront une occasion imparable de le découvrir au mieux de sa forme avec une kyrielle de titres efficaces et de musiciens déchaînés, dommage que le brave chanteur ne daigne pas présenter ses acolytes, eu égard à leurs qualités, ils auraient bien mérité qu’on les gratifie de leur patronyme. Mais ceci ne doit pas gâcher votre plaisir.

Mr Spock

7.5/10