Draconian - A Rose For The Apocalypse
Napalm Records

Le groupe a vu le jour en 1994 par la recontre de Johan Ericson (batterie), Andy Hindenäs (guitare) et Jesper Stolpe (basse) dans l’idée de mixer des influences de Melodic Death Metal avec du Black. Le trio a vite été rejoint par le chanteur Anders Jacobsson. Il faut attendre 1999 pour que le groupe sorte enfin THE CLOSED EYE OF PARADISE un album qui souffre malheureusement d’une production assez lamentable. Le groupe opte alors pour une optique plus lente et plus gothique, s’adjoignant les talents vocaux de Lisa Johansson. Cette nouvelle mouture du groupe sort sa première galette ARCANE RAIN FELL en 2005. A la demande des fans ils rééditent leurs premières démos qui apparaissent ainsi que l’album THE BURNING HALO. En 2008 sort TURNING SEASON WITHIN. Le groupe continue sur sa lancée et nous livre A ROSE FOR THE APOCALYPSE en 2010.

Dès la première plage The Drowning Age, les six musiciens établissent les bases des quelques soixante minutes qui vont suivre. Des mélodies envoûtantes, des riffs rapides mais pas trop, des vocaux gutturaux qui feront d’autant mieux ressortir la belle voix de la chanteuse. La durée du titre permet à celui-ci de lentement, mais sûrement, tracer le décor de l’ambiance gothique magnifiquement mis en évidence par le chant de Lisa Johansson. Lors de l’accélération de rigueur en milieu de plage, Anders Jacobsson prend la préséance au chant pour introduire un solo où les notes s’étirent mélancoliquement avant de céder la place à la chanteuse. Cette atmosphère gothique à souhait se poursuit sur The Last Hour Ancient Sunlight qui utilise la même construction que le premier titre.

Le tempo se fait légèrement plus soutenu, mais toujours aussi envoûtant pour un End Of The Rope emmené par un martèlement bien carré des fûts et la voix rauque de Anders. Un premier break en atmosphère de film d’horreur britannique des années ’50 permet d’introduire le chant de Lisa. La batterie se ralentit et laisse la place à la guitare en tant que maître de cérémonie avant de reprendre son tempo original. L’ambiance ne se départi guère de cette lourdeur pour Elysian Night jouant encore et toujours magnifiquement sur les contrastes entre les deux voix. Le chant cède finalement la place à un monologue parlé en retrait par rapport à la mélodie claire de la guitare avant que l’électricité ne reprenne ses droits, bientôt accompagnée des déchaînements barbares du hurleur. A nouveau, les deux types de voix se répondent.

Ne changeant pas de formule, la bande enchaîne avec Deadlight où les deux guitares se mélangent, l’une au gros riff, l’autre à la mélodie ; tandis que les deux voix alternent (dommage qu’il n’y ait aucun moment où les deux assurent le chant ensemble). En plein milieu, le titre connaît une poussée d’adrénaline grâce au chant torturé. Dans un registre toujours aussi lancinant et similaire, s’ensuit Dead World Assembly qui n’apporte rien de neuf par rapport à ce qu’on a déjà expédié dans nos pavillons auditifs. Les plages qui suivent A Phantom Dissonance, The Quiet Storm, The Death Of Hours et Wall Of Sighs ne nous offrent rien de plus qu’on n’ait déjà entendu, bien que mis en place avec un soin chirurgical, les mélodies ne captivent guère plus.

Difficile donc de ne pas penser au DRACONIAN TIME la cinquième galette des Anglais de PARADISE LOST, ne fut-ce qu’à cause du nom du sextette, mais aussi par la lourdeur des riffs et par le côté lancinant de ceux-ci. Pour ceux qui connaissent la bande à Nick Holmes la parenté ne peut pas ne pas sauter aux oreilles, mais là où les Anglais arrivaient à maintenir l’intérêt tout au long de l’album, les six musiciens échouent. La durée des plages ne descend jamais en dessous des cinq minutes et permet ainsi à l’ambiance de bien pénétrer les neurones de l’auditeur. Cependant, sur la durée, la répétition des mêmes formules lasse bien rapidement les auditeurs qui n’ont pas spécialement rangé le gothique parmi leur genre de prédilection. Dommage qu’ils n’aient rien conservé de leurs racines Death Metal, cela aurait donné plus de relief à leur album. Pour fans de gothique uniquement.

Mr Spok