Skálmöld - Baldur
Napalm Records

Les six Islandais de SKÁLMÖLD viennent d’univers musicaux qui n’ont pas grand-chose à avoir avec le Metal, mais ils ont fini par se rejoindre dans un projet commun qui allie le Viking Metal et des influences folks. Formé en 2009, le groupe sort sa première démo en 2010 et l’album BALDUR de voir le jour la même année. La distribution de celui-ci à une grande échelle se fera en 2011 suite à la signature d’un contrat avec un label aux épaules plus larges. Ceci est l’histoire du héros Viking BALDUR.

Ouverture en chants grégoriens avec Heima, tendance messe du dimanche matin, assez déroutant et pas tellement convainquant sur les deux minutes trente. On passe à Árás. Point d’introduction celtique, mais bien Metal avec des instruments lourds qui ouvrent le bal. Rejoint par des chœurs, qui cèdent bientôt la place à au chant bien guttural de Björgvin Sigurðsson qui tient aussi la seconde guitare. Arrivé au break, les chœurs alternent avec la voix grave. Les instruments folks ne font leur apparition qu’ensuite. Puis cèdent la place au solo de guitare de Baldur Ragnarson. Puis les deux types de voix se joignent à la guitare pour un final très ‘maidenien’.

Le groupe change alors son fusil d’épaule, ralentit le tempo pour Sorg et ouvre la suite avec les instruments folks bientôt rejoints par l’électricité, les chœurs styles grégoriens accompagnent cette procession de riff lancinants, le groupe nous plonge dans une autre ambiance. A nouveau, les guitares sont assez magistrales, le chant fait l’impasse totale sur le côté agressif. Le fait que les six musiciens chantent est sans aucun doute un avantage pour ce type de compositions.

Passé cet intermède, le groupe fonce à toute allure dans un Uprisa endiablé et virulent. La voix grave est royale. Un premier interlude où les sonorités celtiques prennent le dessus. A la batterie, Jón Geir Jóhannsson s’en donne à cœur joie. Le tempo se ralentit pour modifier l’ambiance et le ton du titre. Lorsque les instruments se taisent, seul reste le clavier qui nous la fait au son de l’orgue. En arrière plan, les chœurs et une batterie discrète font doucement monter la tension avant que l’électricité ne reprenne le dessus. Le solo se mêle aux chœurs qui finissent pas se faire remplacer par le chant grave.

Plage plus courte, För va directement à l’essentiel, un riff lourd sur une rythmique basse-batterie carrée et rapide. Des chœurs moins grégoriens pour soutenir la voix principale toujours aussi agressive. La dichotomie entre les voix fait merveille. La batterie se démène dans des roulements de fûts assez fabuleux, les guitares enchaînent, puis le clavier rejoint le mouvement. Et les couplets avec les deux types de voix reprennent jusqu’à la fin.

Longue complainte désespérée, Draumur rejoint la première plage dans le rayon inutilement tiré en longueur. Si des pleurs de bébés vous agréent, vous pouvez passer le morceau en boucle, l’idéal pour faire fuir les gens. Heureusement, Kvaðning emboîte le pas dans une sonorité et un rythme résolument folk. A nouveau l’ambiance est plombée par l’agressivité de la voix. Lorsque la place est laissée aux guitares, c’est un solo interminable qui prend possession de l’espace sonore. Le final opère encore une fois magistralement à ce mariage des chœurs avec le chant rauque. Très longue et très réussi, sans conteste le meilleur titre de l’album.

Introduction pleine de guitares pour Hefnd, mélodie folk en arrière plan, jouée à l’électrique. Chœurs très discrets derrière la voix principale lors du refrain. Une rythmique carrée soutient l’ensemble. Au milieu du titre, une voix torturée accompagne une guitare hurlant à la mort, ce pont permet d’introduire le solo de guitare, court mais efficace avant que le couplet suivant retrouve la formule du chant agressif souligné par une mélodie folk à l’électricité.

Une guitare électrique prend une longue minute pour annoncer un riff rapide et un déferlement d’énergie. Le tempo se ralentit pour laisser la voix caverneuse se poser lors du couplet. Puis le groupe ré appuie sur l’accélérateur. L’énergie est à l’honneur, c’est une déferlante, pas toujours subtiles mais rudement solide. Les guitares se répondent dans un double solo infernal avant un nouveau couplet, à la fin, les chœurs clairs rejoignent la voix gutturale et finissent pas la supplanter, sauf la fin qui termine sur un cri et cède la place à une dernière intervention d’un accordéon.

Chant a capela, roulement de tambour médiéval avant que les distorsions fassent entendre. Mariage réussi entre deux univers sonores, Valhöll, nous plonge dans une ambiance plus tempérée mais franchement captivante. Le solo de guitare lui, la joue excès de vitesse, ce qui crée une cassure nette avec ce qui a précédé. Long et captivant, le mélange des deux styles de voix fait ici merveille. Une excellente mise en appétit avant la plage titulaire.

Baldur commence par une longue introduction instrumentale, passé ce cap, le titre rentre dans le vif du sujet : rythmique rapide, chant agressif. Tous les instruments sont de la partie et pour une fois, le clavier ressort un peu plus. Lorsque le rythme se ralentit, le chant devient plus hurlé encore. Un pont laisse la place au chant clair des chœurs, que des hurlements viennent soutenir. Puis les guitares vont une nouvelle fois s’illustrer accompagnées un chant très clair qui finit par laisser la place à des hurlements avant un dernier solo. La mélodie qui prend le relais s’avère très discrète, les chœurs, accompagnés par le clavier, remontent doucement au premier plan avant d’être rejoints par l’électricité. Et ceci jusqu’à la fin de ce titre qui s’achève telle une symphonie.

L’histoire de BALDUR s’achève sur une reprise plus courte, prévue pour un passage radio, de Kvaðning et de sa superbe mélodie folk. Inutile bien sûr, mais comme c’est le meilleur morceau de l’album, ça nous met de bon humeur.

Comme pour leurs collègues que SVARTSOT, l’influence Black et lourde se fait surtout entendre dans les rythmique et le chant principal. L’influence Heavy Metal s’avère cependant parfaitement illustrées dans des solos de guitares endiablés que ne renieraient ni IRON MAIDEN ni le METALLICA des premières années. Ainsi donc, passé cette marque de fabrique à tendance black, l’album est beaucoup plus Metal que Folk, ce qui nous comble quand même. Cependant, par rapport à d’autres formations du même acabit, on n’entend pas énormément d’instruments celtiques et le clavier de Gunnar Ben est très en retrait. Les influences folks se faisant surtout sentir au niveau des compositions. Le jeu sur les timbres de voix tient son originalité de ne concerner que des gars et de ne pas jouer sur la dichotomie chanteur/chanteuse. Dans le genre, on peut lui décerner la mention « super bien foutu ». Mis à part deux plages inutiles, l’album peut se consommer sans modération.

Mr Spok

7.5/10