Powerworld - Human Parasite
SPV

Fin 2005, le bassiste Ilker Ersin quitte le groupe FREEDOM CALL pour former POWERWORLD. Il s’accoquine avec le guitariste Barish Kepic, un ancien de JADED HEART et le claviériste Nils Neumann, lui aussi transfuge de FREEDOM CALL. Des engagements ont aussi empêché le groupe sur les routes pour y défendre son travail face aux fans. En outre, entre le premier album éponyme sorti en 2008 et la présente galette, le groupe s’est vu forcé de changer le chanteur et de batteur, accueillant ainsi en son sein le hurleur Andrew « Mac » McDermott, ancien de SARGANT et THESHOLD, et le batteur Achim Keller (ex VICTORY).

Au rayon du fonctionnel sans trop d’originalité, on ouvre donc les hostilités par un Cleansed By Fire conventionnel, voire même un rien pop mais néanmoins efficace. Riffs et rythmique carrés, voix puissante, un solo bien foutu, qui a tendance à durer longtemps sans jamais être lassant, petit pont au clavier, et on repart sur un duo couplet-refrain classique, où la guitare trouve le temps de glisser quelques mini-soli efficaces.

Sur le mid-tempo Stand Up, on se croirait presque du côté d’ALICE COOPER et de son HEY STOOPID. Clairement, on est en présence d’un Metal de type « américain frites commercial », comprenez que c’est bien foutu mais que ça manque un peu de testostérone. Un démarrage en style de musique de film fantastique (enfin c’est mon interprétation) pour introduire le riff bien lourd de Evil In Me, titre qui opte ensuite pour une ambiance lancinante bien plus malsaine que la plage précédente. La fin toute en accélération n’est pas non plus pour nous déplaire.

Notre enthousiasme retombe cependant sur la dentelle qui s’offre à nos oreilles échauffées. Le piano soutenu par des guitares en retrait de Time Will Change et un chant trop sage, ne parviennent pas à convaincre. Ce n’est que vers la fin de la plage, lorsque le trop plein d’énergie contenue se déverse qu’on se réveille. Mais la répétition à l’infini du refrain nous replonge dans l’assoupissement.

Interdiction formelle de rater un titre tel Human Parasite sous peine d’être flagellé à mort. Tempo rapide mais pas hystérique, guitares mises en avant, voix éructée sans douceur, gros riff, break avant un solo impeccable mis sobrement mais efficacement en évidence. Un titre salvateur qui réveille. Petit interlude flamenco avec Hope, avant que d’étranges sonorités viennent ouvrir le bal de East Come To West. Heureusement, le reste du titre, sans être exceptionnel, arrive à nous captiver. Le groupe semble avoir enfin atteint une vitesse de croisière digne d’une formation Metal. Le solo qui s’ensuit confirme la bonne impression et nos pavillons acquiescent de bonheur pendant que les jambes se mettent à battre la mesure.

Les jambes du headbanger ne vont pas connaître de pause puisque le groupe enchaîne avec un très Heavy Children Of The Future. A la façon dont la voix se pose sur le riffs, aux chœurs qui enchaînent, on pense aux Suisses de KROKUS, et pas à leur période ‘clone d’AC/DC’, il y a pire comme références. Alors oui, la touche commerciale s’avère toujours présente, mais ce n’est pas du puant genre Bon Jovi. Le solo qui vient comme point d’orgue remplit son office. Et le titre s’achève dans la puissance puisque l’énergie ne manque pas un seul instant.

L’atmosphère se ralentit avec Caught In Your Web, un mid tempo où les guitares ont de belles envolées lyriques. Classique et très efficace à défaut de briller par une originalité personnelle, il s’agit d’un titre un peu passe partout, assez commercial mais avec un petit plus grâce aux guitares franchement royales.

Introduit par le son d’une horloge suivie par de gros riff, une batterie bien carrée, la mise en appétit pêchue de Tame Your Demon se fait sur une voix bien modérée pour mieux nous prendre par surprise. Le titre ne tarde pas à prendre un train d’enfer destiné à mettre le feu dans les neurones du headbanger, sans pour autant partir dans le jeu du « plus rapide que moi tu meurs ». Cette énergie qui se déverse dans nos pavillons auditifs n’est pas pour nous déplaire et le solo qui éclate en plein milieu vient d’ailleurs confirmer cette excellente impression. Le final, avec le motif principal qui se répète avec des guitares endiablées nous conduit à une conclusion identique au démarrage : le son d’une horloge. Assurément une des meilleures plages de l’album.

Facture classique avec Might Of Secrets, une voix énergique mais pas trop, posée sur des riffs carrés mais pas exceptionnels. Encore une fois, le groupe se laisse aller dans une veine assez commerciale pour un titre, certes convainquant, mais sans grand relief, nettement dans l’ombre de son prédécesseur. Evoluant dans la même veine, la plage suivante King For A Day possède un petit quelque chose de plus, dont la mélodie au piano qui lui donne un côté un rien gothique, qui permet justement de sortir du lot. Le solo assez efficace, encadré par deux refrains, termine de convaincre.

En clair, un album très, voir trop, commercial avec cependant quelques moments de bravoures assez fabuleux qui ne parviennent cependant pas à nous arracher une adhésion totale et sans réserves. Un album qui ressemble parfois plus à un produit qu’à une œuvre artistique. A consommer avec modération donc.

Mr Spok