Y&T - Facemelter
Frontiers Records

Avant de s'attaquer à la chronique, un petit rappel s'impose. En effet, Y&T, bien que toujours sur les routes, n'est pas le genre de groupe qui déclenche l'hystérie à sa simple évocation.

Y&T, signifiant Yesterday and Today, est un groupe de hard rock, venant tout droit de Californie. Formé en 1972 par Dave Meniketti (seul membre restant en 2011). In Rock We Trust et Down For The Count restent deux albums très influents dans le monde du Hard, depuis les années 80.

Cette chronique de Facemelter fera entre autres, office d'hommage à Phil Kennemore, bassiste du groupe, décédé le 7 janvier 2011.

Facemelter sort donc en mai 2010, chez Frontiers Records et est le premier album studio du groupe depuis 1997. Passée sa brève intro, on fait face à un bel essai entre hard et heavy. La voix cassée de Dave Meniketti offre un joli contraste avec la clarté du son. La production semble quant à elle très axée retro. On pourrait en effet penser que cet album sort droit du grenier d'un oncle perdu de vue depuis son bad trip à Woodstock. On With The Show fait donc du bon boulot en envoyant la sauce dès le début.

Dans le vif du sujet, il ne nous reste plus qu'à enchaîner avec How Long, plus lent et mélodieux mais tout aussi lourd. Shine On est aussi soft que son titre. Très accrocheur, que ce soit par son riff simple mais bien rond, ou par son refrain presque racoleur, ce morceau est taillé pour le live et fait partie des points forts de l'album.

Les influences blues, c'est sans aucun doute le domaine de Y&T. I Want Your Money en est la preuve. Digne d'un hit des années 70-80, ce morceau tapera dans l'oeil (ou plutôt dans les oreilles) de n'importe quel auditeur. Le gros riff, le refrain, la rythmique et le bon gros solo, tout y est. Les paroles, fort humoristiques prennent également part à la réussite de ce titre.

Wild Child permet une pause bienvenue avant le très festif I'm Coming Home. On pense ici au rock irlandais, mais ne nous égarons pas, ce titre de qualité garde un bon accent californien.

Première véritable ballade de Facemelter, If You Want Me, même si très mielleux, restera un très chouette morceau.

Hot Shot débarque alors avec un riff tranchant et une basse omniprésente. Du Hard comme on l'aime, sans tourner autour du pot. Impossible de ne pas taper du pied ou d'headbanguer ! Une réussite.

Du mid tempo, on passe à la vitesse supérieure avec Blind Patriot. Le côté américain est bel et bien là. D'ailleurs, Don't Bring Me Down et son intro folk confirment cette impression. Au bord du cliché, ce titre s'équilibre parfaitement grâce à ses changements de rythme. De quoi foutre la pêche et c'est juste excellent.

La version européenne de Facemelter se termine par l'entêtant (et extrêmement bluesy) Gonna Go Blind, suivi de One Life, plus léger, mais très Rock 'n' Roll. Que vouloir de plus ?

Ah oui ! En bonus (version EU uniquement), Y&T offre Losing My Mind. Encore une fois, on se demande comment certains titres ne sont pas retenus. En effet, il s'agît encore d'un morceau de grande facture.

Espérons maintenant que Phil Kennemore, de là où il se trouve, puisse se réjouir du succès (si ce n'est commercial, il est du moins artistique) de son dernier bijou. On l'imagine bien tapant le boeuf avec Randy Rhoads, Ronnie James Dio et John Bonham !

R.I.P. Dude !

Crowley