Motörhead - The Wörld Is Yours
Motörhead Music

Depuis 1975, Motörhead enchaîne les albums et les tournées en prenant très peu de vacances. Motörizer, sorti en 2008 a été très bien accueilli par les critiques ainsi que par les fans. Cependant, après une première partie de tournée au sommet de leur art, Lemmy et ses lieutenants semblaient évoluer en mode automatique.

En effet, les différents concerts donnés entre 2009 et 2010 ont laissé plusieurs personnes avec un goût de trop peu. Une set-list inchangée, une perte d'énergie assez flagrante, tant au niveau du show que de la performance (avec plusieurs fois, de fameux soucis de voix pour notre Cow-boy favori). Une baisse de régime laissant paraître que même les géants vieillissent et faiblissent.

C'est donc par des oreilles plus attentives que jamais que ce nouvel opus, intitulé The Wörld Is Yours, était attendu. Sentant qu'il était temps de se refaire une santé, le groupe a donc mis les bouchées doubles.

Le son est similaire, mais la manière est différente. Voilà ce qu'on constate dès l'intro de Born To Lose. Du Rock n Roll à l'état pur. Un futur classique, énergique, direct et bien conçu. Un titre prometteur en ce début d'album.

I Know How To Die est un titre moins original, mais vraiment très entraînant. Phil Campbell montre ici tout son talent sur un excellent solo de fin. Mais Motörhead, c'est avant tout une rythmique endiablée et puissante, des paroles qui transpirent le whisky (double de préférence) et une envie d'en découdre, tout ça, décontract' ! C'est l'esprit de ce très bon Get Back In Line. Une fois encore, rien de neuf sous le soleil. Le trio joue sa musique, la même depuis des années, mais il la joue bien ! C'est tout ce qu'on lui demande.

Motörhead, c'est également un mur de son qu'on se prend de front. Devils In My Head est là pour vous le prouver. Titre très simple, rendu unique par ce foutu Papy Lemmy ! Sa voix, toujours aussi dégueulasse plaît, et le bougre le sait !

Une touche bluesy, faisant presque penser à AC/DC ouvre le très festif Rock 'n' Roll Music. Beaucoup d'humour, de basse et de décibels. Mikkey Dee offre ici de très bons moments avec quelques breaks très sympathiques. Waiting For The Snake est un morceau un rien plus lent mais sa rythmique déconcertante en étonnera plus d'un.

Sans aucun doute le morceau le plus lourd de cette galette, Brotherhood Of Man ramène les auditeurs droit en 1986! On croirait en effet ce titre sorti tout droit d'Orgasmatron. La voix de Lemmy est plus rauque que jamais, et sa basse dévaste tout sur son passage. Il nous concocte même un petit solo sur la fin de la plage.

Autre titre remarquable, même si moins recherché, Outlaw fait la part belle à la batterie. Un petit fumet de Sacrifice vient nous chatouiller les narines. Le refrain reste en tête dès la première écoute. Le solo de Campbell semble jurer avec le reste du titre, pourtant, cet effet de surprise ne fait pas de mal.

On repart en force avec I Know What You Need qui ne laisse pas sa part aux chiens. On sent encore cette volonté de revenir à un Hard Rock brut de décoffrage. Et comme toutes les bonnes choses ont une fin, ce titre est le plus court de l'album. Un bon coup de fouet pour nos oreilles !

Allez, une dernière tranche de franche rigolade avec cette dernière piste: Bye Bye Bitch Bye Bye ! Les paroles sont simplement parfaites et pour finir en beauté, ce titre est également l'un des meilleurs de l'album. Une chanson endiablée, ponctuée d'un excellent solo de guitare.

En conclusion, cet album même si il n'apporte pas beaucoup de nouveauté (hé, c'est Motörhead, vous vous attendiez à quoi ?) est à mettre entre toutes les mains. Après un petit peu de repos, il est certain que ce trio infernal viendra mettre nos tympans à rude épreuve.

Les gars, mes oreilles et moi vous attendons de pied ferme !

Crowley