Eluveitie - Everything Remains As It Never Was
Nuclear Blast

Sorti tout droit des hautes montagnes suisses, Eluveitie nous délivre un puissant mélange de death melodique et de folk metal. Commençant sa carrière par Spirit en 2006, le groupe poursuit dans la lignée avec Slania en 2008. En 2009, le groupe prend un tournant en nous gratifiant d'un album entièrement folk, pas une once de metal à l'horizon. Et enfin, en 2010 le groupe nous sort l'album qui nous intéresse aujourd'hui : Everything Remains As It Never Was...

Tout commence avec Otherworld. Une petite intro qui nous met dans le bain direct. Slania nous prévient, la cornemuse irlandaise nous transporte dans l'univers musical d'Eluveitie. Préparez vous, les celtes sont là, innombrables et ils ont la rage au ventre.

Commencent ensuite les choses sérieuses avec le titre éponyme de l'album : Everything Remains As It Never Was. Retour au grunt, à la puissance du death mélodique toujours parsemé de partie musicale entièrement folk. Eluveitie est de retour et ça se sent dès les premières notes. Et encore une fois, ça fait plaisir.

Thousandfold, le morceau suivant, se permet quelques nouveautés du côté du mixage. Ici pas de démarcation nette entre guitare électrique et instruments plus traditionnels. Le groupe prend le parti du mixage 50/50. Et franchement, ça claque bien, Eluveitie nous prouve encore sa maîtrise du mariage metal/folk.

On poursuit l'aventure avec Nil et The Essence Of The Ashes. Deux beaux morceaux, plutôt mystique qui alterne entre passage death mélodique et passage plus folk. Ses deux morceaux ne sont pas sans rappeler un certain Slania. Mais encore une fois, ça passe bien, très bien même.

Par contre, Isara, le premier des deux morceaux acoustiques, me semble un peu plus faible... Beaucoup trop proche de Gobanno tiré de The Arcane Dominion, ce morceau ne m'aura pas convaincu.

Ce qui n'est absolument pas le cas de Kingdom Come Undone. Eluveitie nous balance la sauce dès le début : guitares agressives, batterie tonitruante. Le ton est donné : ce titre sera violent ! Mais par les dieux, quelle tuerie. Entraînant, fort, dansant et puissant : telle est Kingdom Come Undone. Il s'agit d'un de ses titres dons le refrain peut tourner en boucle dans notre petite tête de métalleux, pendant des heures et des heures. « This is v for vengeance! This is v for vehemence! This is v for victory! This is v for Vercingetorix”!

Bien que Quoth The Raven n'a rien à voir avec le poème de Poe, mais il mérite quand même une mention spéciale. Mystique et magique à souhait, ce morceau ne peut laisser personne indifférent ! L'intermède musical situé au milieu du morceau et tout simplement magnifique. Il permet à Anna de revêtir son costume de morrigu et de venir nous susurrer puis hurler sa terreur: « Hear My CRY »!

Dominion, morceau plus mystérieux et moins agressif est suivi de l'excellentissime Setlon. Setlon est LE morceau folk et acoustique de l'album. La seule envie qui vous prend quand vous l'entendez est de se lever et de danser ! Il est lui-même suivi du morceau intitulé Sempiternal Embers, un morceau plus classique, mais toujours aussi jouissif.

Eluveitie termine par un des morceaux qui à mon sens, prend le plus de risque : Lugdunon. D'entrée, le style se veut plus mélancolique et moins agressif. Une nouvelle facette d'Eluveitie se dévoile à nous. Et ce n'est pas pour déplaire ! Après ce beau morceau, Eluveitie nous dit au revoir en redonnant voix aux cornemuses irlandaises via l'outro The Liminal Passage. Ce morceau rappelle l'intro et tout reste comme il n'a jamais été...

Il suffit d'une écoute pour se rendre compte qu'Eluveitie est toujours dans la course. Bien qu'il y ait quelques prises de risque, elles sont encore insuffisantes pour être comparables au changement effectué avec The Arcane Dominion. N'y voyez nulle critique, la sauce Spirit et Slania étant très goûteuse, Everything Remains As It Never Was ne peut être qu'excellente à son tour. Le mixage et l'écriture étant parfaitement maîtrisées, la musique de qualité et la marque de fabrique Eluveitie bien estampillée sur chaque morceau, cette album reste et restera une très bonne mouture. À mettre entre toutes les oreilles !

Rix

8.5/10