Nashville Pussy - From Hell To Texas
SPV

Depuis quelques temps déjà, le monde du Metal est bousculé par le retour en grâce de groupes résolument plus rock n roll. Un retour aux sources logique, compte tenu du nombre croissant des gens qui estiment que le Metal tourne en rond. Sans oublier qu'apparemment, c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures compotes.

Les fondations posées par Led Zep', AC/DC et Deep Purple il y a plus de 40 ans sont toujours là et influencent encore nombre de groupes. Ces riffs, alliés avec les différentes inspirations (musicales ou culturelles) des groupes actuels donnent parfois de savants mélanges. J'en veux pour preuve la mixture improbable de Nashville Pussy: des pétoires, des filles, du hard rock à la sauce W. Bush et surtout, énormément d'humour ! Chronique d'un album qui transpire le whiskey, le cul et le sable chaud !

From Hell To Texas, sort donc début 2009 et amène, comme chaque nouvelle sortie de Nashville Pussy, son lot de bonne humeur.

Ca démarre en effet très fort avec Speed Machine qui d'entrée de jeu, offre déjà un grand riff. La divine Ruyter a comme toujours énormément de feeling. Le son quant à lui semble parfois un peu artisanal, ce qui ajoute un réel effet de proximité entre le groupe et l'auditeur. On se voit déjà, beuglant les paroles lors d'un concert dans un bar enfumé.

From Hell To Texas, le titre éponyme, continue sur une rythmique endiablée, les choeurs féminins ne font que rendre l'impact encore plus brut. Deux minutes et sept secondes, morceau court mais intense !

Le riff de Drunk Driving Man nous ramène environ 30 ans en arrière, à l'époque du bon vieux Rock n Roll. Les paroles sont simplement croustillantes et le refrain est fédérateur. Un solo aux influences blues à peine dissimulées ponctue se très bon morceau qui se termine sobrement (et oui, même si l'idée contredit le titre).

Lazy Jesus et son riff 100% amerloque charmera les amateurs du genre. L'harmonica ne laissera pas insensible le Cow-Boy qui sommeille en chacun de nous. Une mention toute particulière aux paroles monstrueusement bien senties. De quoi choquer l'américain moyen et faire rire le reste du monde.

I'm So High, morceau issu de la collaboration du groupe avec Danko Jones, figure parmi les extraits présentés en tournée avant la sortie de l'album. La force de ce titre ne se cache pas uniquement dans le refrain mais également dans un très bon solo et un mix de voix complètement différentes. Une fois encore, les paroles sont excellentes. « I'm so High... Gotta look down to see the Sky », si ce n'est pas du bonheur à l'état pur ça ...

On ré-accelère avec Ain't Your Business et son riff plus que direct. A nouveau, Ruyter se laisse aller et entraîne l'auditeur dans un bain de Rock n Roll. Un bon morceau, dans l'ensemble, mais rien d'inoubliable pour autant.

Mais pas de panique, le riff de Dead Men Can't Get Drunk rattrape le coup. Les filles se font de nouveau entendre et le rythme sautillant sur lequel Blaine déballe son flot de conneries ne peut que plaire aux amateurs de Nashville Pussy.

On enchaîne avec The Late Great USA et son intro presque bidon. Comment ne pas accrocher dès le départ ? Ce titre est clairement composé pour le Live, ce qui peut être considéré comme la raison de vivre d'un tel groupe. Se fendre la gueule sur scène, picoler ensuite. N'est ce pas là la vraie vie ? Raisonnement d'ado ? Non, c'est juste du rock.

Pray For The Devil fait également partie de ces titres simples mais diablement efficaces. Commençant rapidement, il se calme après le solo et permet (enfin?) à l'auditeur de souffler.

Why Why Why sonne presque comme Slade (oui, on remonte très loin). Non, ce n'est pas une chanson de Noël, mais avouez que la ressemblance est frappante.

C'est l'humour typique de Blaine Cartwright qui est la pièce maîtresse de Stone Cold Down, le titre le plus lent de l'album. Un riff posé en douceur constitue la base de ce morceau, ponctué de soli que l'on pourrait qualifier de country.

Pour clôturer From Hell To Texas, le titre Gimme A Hit Before I Go est on ne peut mieux choisi. A l'image de la piste précédente, ce morceau est plus lent et permet à Ruyter de laisser sa guitare s'exprimer une dernière fois.

Retour gagnant pour Nashville Pussy qui signe encore là un très bon album et conserve par la même occasion son statut de meilleur groupe du genre. On retiendra donc de ce voyage entre l'enfer et le Texas que cet opus constitue le meilleur remontant possible. Du moins, on n'hésitera pas à le servir pour accompagner son verre de whiskey et sa viande grillée.

Crowley