Jorn - Spirit Black
Frontiers Records

Jorn Lande est un chanteur norvégien, relativement connu. Je ne citerai pas tous les groupes dans lesquels il a joué, sinon demain je serai toujours là, mais notamment Ark et Masterplan (il en était parti et est revenu en août 2009). Il s’est également fait remarqué en 2008 dans le Scarecrow de Avantasia (le projet de Tobias Sammet de Edguy) et en faisant la tournée complète. Il a pondu quelques albums solo et nous revient ici avec Spirit Black.

Jorn a une voix assez caractéristique, qu’il est possible de reconnaître en une demi seconde (comme la voix de David Coverdale du fameux serpent blanc, certains comprendront la comparaison), et c’est un plaisir de la retrouver ici. Ça commence directement avec la plage éponyme, Spirit Black, chanson plutôt lente, style mid-tempo, avec un riff bien lourd, c’est du bon (il n’y as pas de refrain ?) et ça démarre bien cet album. Sur Below, on sent certaines influences de Whitesnake (on n’en parlait pas avant justement ?), notamment sur les mélodies du refrain et de Deep Purple sur le prés-solo. Mais elle permet d’admirer (ou d’écouter) les prouesses vocales de Jorn, et sa puissance aux intonations légèrement rocailleuse. Intro plus qu’inquiétante pour Road Of The Cross à la limite du suspens, mais qui enchaîne avec du bon metal, sorte de croisement entre Rainbow et Masterplan. Seul petit bémol, le refrain un peu trop simpliste (on pourrait s’attendre à un peu mieux de la part du Sieur Jorn) et le solo a rallonge, mais ça reste une très bonne chanson malgré tout.

The Last Revolution a une impression de déjà entendu, c’est pas mauvais, loin de là, mais ça manque d’originalité, c’est dommage de sa part. Il aurait du apporter un peu plus de soin, car il aurait pu en faire une chanson bien meilleure. Ça n’apporte rien à l’album, mais se laisse écouter avant d’arriver à la piste suivante. Il en est tout autrement pour City In Between qui, après une intro de cloches et à l’aide d’un simple riff, nous emmène dans un univers progressif et mélodique bourré de petites subtilités qu’une seule écoute ne permet pas de déceler. Refrain entraînant, sonorités étranges, solo des plus heavy, breaks intéressants, bref tout ce qu’on aime. Le début de Rock And Roll Angel aurait quasi pu être écrit par Blackie, même si je ne sais pas si cette influence est volontaire, mais le reste de la chanson est très hard rock avec une petite pointe de Masterplan ou encore de Rainbow (comme déjà cité avant). Encore ce type de chanson dans lequel Jorn excelle et montre qu’il est encore loin de la retraite. Déboulant à 100 à l’heure, Burn Your Flame est assez courte (2’43) et nous rentre dedans avec du hard Purplien! Pas fonciérement original mais efficace.

World Gone Mad nous montre une fois de plus ce que Jorn fait de mieux, du hard/heavy rempli de mélodies sur lequel la magie de sa voix agit dès les premières notes et les premiers accords. La meilleure chanson de cet album pour moi, on est envoûté du début à la fin, par ses mélodies, ses solo, ce refrain .. si seulement tout l’album avait pu être aussi bon! Pour suivre, il s’agit d’une reprise, certes un peu originale, puisque Jorn nous a repris une chanson de .. Tarja (l’ex-chanteuse de Nightwish, pour ceux qui auraient hiberner depuis plus de 10ans). I Walk Alone, single de l’album solo de la charmante Tarja, est assez bien repris mais une comparaison est assez difficile tant le chant lyrique de Tarja et celui légèrement rocailleux de Jorn sont différents, mais ça rend cette chanson très intéressante, une très bonne interprétation. Comme bonus-track il y a une deuxième reprise, il s’agit du non moins célèbre The Sun Goes Down de Thin Lizzy (dernier single du groupe avant leur split), chanson très planante, ce qui change un peu des montées vocales de Jorn, mais cette reprise est magistrale et c’est un réel plaisir d’entendre une chanson de Lynott interprétée par Jorn, une fin magnifique pour cet album.

En conclusion, c’est un bon album de Jorn, mais il manque un petit quelque chose pour en faire un très bon album. Certains passages ont été un peu bâclés, peut-être était-il trop pressé de sortir ce Spirit Black. Mais on y trouve d’excellentes chansons, et on peut dire ce qu’on veut, il reste un terrible chanteur avec une voix exceptionnelle, et il le démontre sur bien des chansons. Et on le retrouvera avec plaisir très prochainement sur le nouveau Masterplan, en attendant, on peut se réécouter ce Spirit Black en boucle!

Olivier