Rammstein - Liebe Ist Für Alle Da!
Universal Music

Quatre année après Rosenrot , Rammstein la machine allemande sort son sixième album intitulé Liebe Ist Für Alle Da!. Attendu impatiemment par les fans et ce, même si Volkerball, l’album live, permit une petite dose de courage. Ce sixième opus, de onze titres (comme à leur habitude…) peut se résumer en un mot : une surprise ! Tant positive que négative et tant pour les fans que pour les détracteurs de Rammstein. Le single sorti deux semaines plus tôt se révélait plutôt prometteur, avec les deux morceaux Pussy et Rammlied, malgré le fait que Pussy laisse un petit arrière goût de America revisité (cfr quatrième album Reise Reise).

Insérant le cd dans le premier lecteur venu, le chant quelque peu liturgique du premier titre Rammlied suivi des riffs de guitare digne de Sehnsucht et du cri RAMMSTEIN !!! vous laisse un sentiment de satisfaction quant à l’empreinte du groupe que l’on s’attendait à retrouver, simple et efficace! La même satisfaction se fait sentir à l’écoute de Ich Tu Dir Weh et Waidmanns Heil; guitare puissante, batterie fracassante; seul bémol peut être, le chant. La puissance ne s’y retrouve plus comme avant, elle fait place à la langueur, la plainte ; un style, certes, mais quelque peu décevant.

Le quatrième titre, Haifisch, le plus « rock » (par opposition au métal) pas rigoureusement désagréable ; mais surprenant, déconcertant… la suite de l’album s’emballe un peu dans de frénétiques changements où l’on passe de la violence de B******** à la douce mélodie (trop dirons certains) de Frühling In Paris où l’on notera le petit passage au refrain non, je ne regrette rien!!! le groupe n’a jamais eu peur de s’intéresser aux langues étrangères mais là, c’est loin de rendre honneur à la langue française (à raison diront certaines mauvaises langues).

Rebelote avec les trois derniers morceaux Liebe Ist Für Alle Da!, Mehr et Rotersand, la dureté assez frénétique laisse place a une ballade parsemée de sifflement digne d’un western spaghetti. Pussy huitième morceau, séparant ainsi les deux paradoxes, en laissera plus d’un perplexe, les fans reconnaitront les lointains échos de America (comme dit plus haut) un peu finalement comme une suite. Certains conviendront donc de l’adage Pussy est a America ce que Wo bist du (de l’album Rosenrot) est a Ohne Dich (de l’album Reise Reise). Car si le groupe se singularise grâce aux paroles ainsi qu’au clip ô combien provoquant! La musique n’en reste pas moins très commerciale.

Pour les chanceux qui auront choisi l’édition limitée, les 4 bonustracks pourraient prendre l’apparence d’un anticyclone dans la brume laissée par l’album ordinaire. Fürhe Mich et Donaukinder rappelleront nostalgiquement l’album Mutter avec relent de Sehnsucht, gros son électrique, sec, sinistre dans une certaine mesure, bref de l’indus comme on l’aime chez Rammstein! Les deux autres titres ne se révèleront être en réalité que Roter Sand remis à différentes sauces.

Comment qualifier de manière justifiée cet album ? Mauvais serait d’une injustice n’ayant pour égal que l’envergure artistique dont Le groupe a déjà su faire preuve. Mais Bon pourrait être pris pour un optimisme un peu naïf. Ne dit-on pas tout est dans la nuance? En voici surement un des plus beaux exemples. Le débat est indubitablement ouvert. Et de surcroît, n’est-il pas opportun, de rappeler ici, que Rammstein, vit dans le débat, le doute, l’incompréhension, depuis sa création et depuis lors, a toujours su jouer sur la fascination qu’ils suscitaient.

Cédric

6.5/10