Une fois de plus, Metal Paradise est en route pour l'incontournable du mois des grandes vacances, Wacken Open Air, sold out comme à son habitude ! Par contre le beau temps ne sera pas au rendez-vous et ce n'est qu'un euphémisme, à peine installés, la pluie tombe en masse pendant une bonne qinzaine d'heures, nous tentons malgré tout un tour sur le site, histoire de voir un peu la catastrophe (encore réduite..), mais la boue commence a se former, de même que quelques rivières ... (On avait déjà vu pas mal tout ça en 2005 et 2012, mais ce n'était rien..). Bref une journée perdue, ou presque, mais ne nous plaignons pas, le camping vip/press est en meilleur état que le camping normal.. Il est déjà temps de nous coucher en espérant une éclaircie le lendemain ... (on a espéré... mais non!).
Avec cette pluie (et quasi tempête), pas facile de bien dormir, le réveil en est que plus difficile, et à la vue du camping en ouvrant la tente ... pas envie de sortir... donc après un bon repas sous notre tonnelle (attachée de tout côté), nous décidons d'aller voir UDO qui joue avec un orchestre, mais en arrivant pour prendre la navette (vu le fleuve du camping, nous optons pour ce moyen de transport), surprise, elle ne nous dépose pas dans la zone press, mais de l'autre côté du site, tout aussi boueux que le camping, résultat ... nous ratons tout le concert de UDO ... cette édition commence bien...
On arrive quand In Extremo a déjà démarré, ce n'est pas la première fois que nous les voyons, mais toujours un plaisir de les voir chez eux, c'est un groupe qui marche bien en Allemagne, le chant n'y est pas pour rien bien entendu, mais le folk est toujours efficace et malgré le temps, la foule est nombreuse et profite de leur quasi best of live ! (je ne suis pas très connaisseur des dernières sorties du groupe, mais je reconnais pas mal de chansons des trois premiers albums). Première mise en bouche intéressante, et nous profitons ensuite de Rob zombie pour aller voir les échoppes, bon on aurait du prendre un bateau pour y aller, mais on le saura pour la prochaine fois !
Vient ensuite LE plat de résistance de cette édition, le concert de Savatage et TSO (alias Trans Siberian Orchestra), occupant les 2 scènes principales ! Depuis le temps que j'attends de pouvoir revoir Savatage (et découvrir en live TSO), quelle claque ! Nous avons d'abord eu droit à 40min de Savatage, quel bonheur de revoir Jon Oliva, Chris Caffery et les autres, sans oublier Zak Stevens bien entendu ! Gutter Ballet, Edge of Thorns, et bien sûr Hall of the Mountain King, incontournable pour n'en citer que 3. Puis c'est au tour de l'autre scène de s'allumer avec TSO qui démarre pour une bonne heure, avant que les 2 scènes ne s'allument en même temps, et nous assistons à Savatage et TSO en même temps ! Et quelle synchronisation, au niveau musical et show (pyro, lights, ..), et les grands classiques des 2 groupes y passent, de Beethoven à Believe, en passant par Morphine Child et Christmas Eve et bien sûr le fabuleux Chance ! Rien à redire, ce fut magique. Et comme ils vont l'expliquer le lendemain lors de la conférence de presse, ce ne fut pas évident à organiser, mais le maître de cérémonie, Al Pitrelli a bien maîtriser son sujet ! Nous retournons sagement (et lentement) à notre campement, histoire de dormir un peu avant d'attaquer le vendredi !
Surprise, on se réveille avec le soleil, oui oui le soleil ! Mais la boue n'a pas disparu, bien au contraire, et ce fut périlleux d'arriver jusqu'à la Party stage, mais on y arrive un peu après le début de Angra ! Quelques années que je ne les ai pas vus, mais bien agréable, même avec Fabio Lione (Rhapsody of Fire) à la place de Matos et Falaschi, cela donne assez bien, aussi bien les chansons récentes que sur Nothing to Say ou Carry On ! Et l'occasion aussi de revoir le claviériste à l’œuvre, Alessio (ancien White Skull), accessoirement notre voisin de camping aussi ! Sans parler de Kiko (qui a rejoint Megadeth bien évidemment), première mise en boue, euh bouche, intéressante !
On repasse au folk avec nos amis finlandais de Ensiferum, pas évident pour eux de jouer si tôt et sous le soleil, mais ça passe bien, mais sans plus, je ressens une lassitude dans le show, difficile à expliquer, mais il manque un truc pour que ça prenne, pourtant les classiques sont présents. Quelques soucis de justesse vocale sur Lai Lai Hei d'ailleurs, mais rien de grave, mais tout ça ensemble me laisse un peu sur ma faim, ce qui me permet d'enchaîner, car nous allons manger un petit bout pour prendre des forces pour l’après-midi (marcher dans la boue, ça fatigue et ça creuse.. dans tous les sens du terme!).
On repart a l'assaut de la Party stage ensuite pour rester en Finlande (et je ne dis pas ça pour les marais!), avec Stratovarius, ces dernières années pas mal de changements dans le line up ces dernières années mais ça ne se ressent pas, et la set list offerte nous replonge dans le passé avec plaisir (Visions notamment dès le début avec le fameux Black Diamond), agrémenté que quelques nouvelles chansons. On passe un bon moment, oubliant presque le temps !
Petite pause pour enchaîner ensuite avec nos Canadiens de Annihilator, qui nous propose d'abord leur nouveau clip, avant de commencer le concert (par cette même chanson), et accumuler les soucis sur scène, problème de son, de guitares etc ... et c'est dommage car la setlist est très intéressante, avec King of the Kill, Refresh the Demon, WTYD, Alison Hell bien sur, et le terrible Human Insecticide, de quoi passer un excellent moment. Mais les soucis arrivent à tout le monde, et ne leur en veut pas, il y a des jours sans ..
On enchaîne avec In Flames, leur dernière prestation ici ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable, c'est donc une occasion de voir leur évolution (ils sont quasi tête d'affiche) et le public est venu en nombre pour les accueillir ! Gros show avec pyro et pas mal de lights, de quoi contenter tout le monde ! N'étant pas un grand fan de In Flames (sauf la période Whoracle/Colony), je reste malgré tout et on se prend une bonne claque, c'est tout bon !
Il est temps de passer à la tête d'affiche, un groupe qui ne tourne (quasi) qu'en Allemagne, pourtant ils mériteraient mieux, Running Wild ! Mais c'est toujours un plaisir de les revoir (dommage que Rock 'n Rolf s'adresse toujours au public en Allemand), et un peu de surprise puisque la set list occulte pas mal de classiques (pas de Conquistadores par exemple) au profit de nouvelles chansons ou de chansons plus rares, ce qui est sympa aussi. Du coup on a droit à des titres comme Gengis Khan, Into the West, Diamonds of the Black Chest, mais aussi bien sûr à Under Jolly Roger, Riding the Storm, Bad to the Bone et Little Big Horn ! De la grande classe allemande, le public semble apprécier, mais beaucoup plus les classiques que les autres .. Running Wild restera toujours un groupe à part, mais pas grave, j'ai pris mon pied en les voyant pour la troisième fois ! Et vivement la prochaine !
Powerwolf est très à l’aise sur cette scène du W.O.A.. Nous notons que le groupe a très bien progressé dernièrement. La setlist de la prestation s’apparente à un best of : c’est du lourd ! Les accessoires, la mise en scène, le backdrop en fond d’église : nous y croyons ! Certains d’entre-nous ont même la chair de poule quand Attila pousse la chansonnette, de façon lyrique, voir limite opératique. Les deux faux frères guitaristes font la paire et le claviériste, quand il ne joue pas magistralement, harangue la foule. Et tout y passe, de Sanctified with Dynamite à Lupus Dei, en passant par We Drink Your Blood, et Armata Strigoi extrait de leur tout nouvel album! La journée commence fort!
Skiltron et ses cornemuses sont là pour nous divertir, c’est certain ! Pour l’une d’entre-nous c’est une découverte. Ne connaissant pas le groupe argentin, elle découvrira un show enflammé…Les folkeux sont nombreux et de bonne humeur. Ça participe, boit, joue, danse…Et pour cause, c’est tout bon ! Franchement, le frontman a du charisme et ses gais lurons ont de la prestance. Nous comptons une cornemuse, flûte, un chant, une guitare, un banjo, une basse, une batterie. En tout, ils sont 7 sur scène. Le chanteur a un registre agréable à l’écoute et pourrait être dans un coverband à Maiden, tellement sa voix porte. Les deux cornemuseux sont très énergiques et l’un des deux cornemuseux alterne avec a flûte, qu’il maîtrise parfaitement. La deuxième cornemuse, quant à elle, s’occupe des flammes avec véhémence. Le banjo est tantôt présent, tantôt prêt à amuser l’ambiance parmi le public. Les autres musiciens sont plus discrets, sans être pour autant absents. Les morceaux alternent riffs folks et mélodies festives. Certains solos sont structurés en question-réponse entre le gratteux et le cornemuseux, ce qui démontre l’originalité du groupe. Enfin, le set se termine par une reprise d’AC-DC, It’s a long way to the top, avec une cornemuse de feu. Bref, c’était un show tout feu, tout flamme ; nous likons !
Rock Meets Classic nous accueille sur la Black Stage, avec l’orchestre symphonique de Prague. Le concert est découpé en 5 parties, avec une intro et 4 invités. Ça démarre avec Boheminan Rhapsody, suivi de Thunderstruck. Puis la chanteuse de Beyond The Black vient pour quelques chansons. Mais les choses sérieuses commencent avec l'arrive de Joe Lynn Turner (Rainbow) pour 3 chansons dont Stargazer et I Surrender, et quelle voix il a toujours .. magnifique! Michael Kiske (Helloween) déboule ensuite pour 3 chansons également, Kids Of The Century (inatendue), Little Time et bien sûr I Want Out, et lui aussi, n'a rien perdu de sa voix, d'une grande pureté! Petit interlude avec la musique de Pirates des Caraibes. Quand vient Dee Snider, nous sommes conquis. Nous avons droit à You can't Stop Rock n Roll, We’re not gonna take it, The Price, I Wanna Rock et Highway To Hell (en compagnie de tous les chanteurs). Il a réveillé tout le monde et réussi à faire participer tout le public pendant les chœurs. Malgré le temps, grâce à l’ambiance mise par RMC, nous n’avons pas vu le concert passé. Le son était vraiment excellent : pas de boules Quiès nécessaires ! C’est le genre de concert qui peut s’écouter en famille. En tout cas le public du W.O.A. ne s’emble pas s’être ennuyé à un seul moment aujourd’hui.
Sabaton nous attend sur la Black Stage. Comme à son habitude, le quintet débute son show par The Final Countdown, suivi de Ghost Division. Le chanteur prend la guitare alors qu’il est claviériste, pour nous jouer Resist and Bite, une de nos chansons préférées. Les musiciens sont souriants ; une belle interaction nait entre le public et les musiciens. Les spectateurs sont quasi aussi nombreux que pour Maiden. Quelques morceaux plus pop attirent un max de gens. Il faut dire que le groupe ne cesse de croitre depuis le début : les fans sont de plus en plus nombreux, il n’y a qu’à voir le premier rang, engoncé dans sa tunique métallisée. Côté scène : pas de backdrop, mais deux chars et une batterie décorent les alentours. Notons que Got Mit Uns est devenu Noch Ein Bier, paroles transformées et que Joakim est toujours bien loquace. Pour le reste, que du bon, de Art Of War à Primo Victoria, en passant par Swedish Pagans (tant demandé) et Night Witches, et bien en terminant par Metal Crüe! Du grand Sabaton! Ils ont conquis l'Allemagne et ça se voit!
Judas Priest, la légende, va à présent nous faire vibrer. Dans les premières chansons, nous avons droit à Metal God et nous nous apercevons déjà que Rob Halford a pris un coup de vieux. Malgré ce coup de mou, le show est assuré, tout en lumières ! Au bout de 4-5 chansons, un super riff de gratte nous réveille ! Le chant est plus dynamique et le titre tire sur du Maiden. Il s’agit de Beyond The Realm of Death, qui faisait déjà battre les cœurs, avant les années 80 et nous fait allègrement profiter de la tessiture du frontman, montrant sa superbe qualité, malgré son âge. La voix, limite pleurnicharde nous berce tout doucement. Il faut dire qu’après 3-4 jours de festival dans la boue, nous sommes fatigués et émotifs. Heureusement, un titre comme Jawbreaker viendra redynamiser le set. Sans oublier bien sûr Breaking The Law! Le reste ne sera que classiques sur classiques avec Electric Eye, You've Got Another Thing Comin', Painkiller et Living After Midnight! Ce n'est pas l'âge de Rob qui les tuera, c'est clair, un petit coup de mou, mais un gros coup musique sans hésitation!
Et c'est avec les dernières notes de Judas Priest que s'achève notre Wacken annuel, le temps de replier les dernières affaires (toujours mouillées bien sur), et voici sur la route du retour, des souvenirs plein la tête. Certainement pas la meilleure édition niveau temps et organisation, mais quand tous les éléments sont contre nous, pas facile à réagir efficacement, mais nous avons passé un bon festival malgré tout ! Vivement 2016 !
Wacken Forever!
Jools et Olivier