Il est évident que Metal Paradise se devait d'être au Graspop Metal Meeting une fois de plus, pour quatre jours de folie, de décibels, de metal, de temps de festival et de malbouffe! A peine arrivés, la tente plantée, il est temps de découvrir les changements, notamment le Metal Dome placé autrement. Quelques bières, quelques petits concerts et nous décidons de garder nos forces pour l'enchaînement des trois autres jours (le weekend précédent au Hellfest nous avait déjà bien fatigué), en tentons donc de fermer les yeux..
Réveil assez tôt le vendredi, mais nous n'allions pas raté les jolies Suédoises de Crucified Barbara, qui nous offre le hard rock bien carré. Ce n'est pas la première fois que nous les voyons, et c'est toujours efficace! Encore peu de monde dans le public (la nuit du jeudi est souvent la plus longue, et la plus difficile..), mais le public présent leur répond et nous passons tous un bon moment. Un groupe qui mériterait sa place un peu plus haut sur l'affiche, histoire d'avoir également un peu de monde devant elles! A revoir vite! Il est déjà temps pour nous de prendre le pti-dej, n'ayant pas eu le temps avant le concert!
Du bon heavy allemand pour suivre, avec Grave Digger, vus de multiple fois, mais malgré tout, jamais assez souvent en Belgique. La voix de Chris Boltendahl est toujours aussi rocailleuse, mais qui s'en plaindrait ? Le tout est carré du début à la fin, le groupe ayant déjà trente ans derrière eux et cela s'entend. Il est évident que si tôt dans la journée, le show sera trop court (on est loin des shows de Wacken), et il y aura toujours l'une ou l'autre chanson qu'on aurait voulu entendre, mais la setlist est bien choisie, avec un Rebellion repris en choeur, et un Heavy Metal Breakdown d'anthologie qui cloture ces quarante cinq minutes de concert! On en redemande, mais les voila partis .. et il faudra attendre le nord de l'Allemagne pour les revoir!
On reste en Allemagne avec Helloween, qui comme au Hellfest nous offre une setlist assez intéressante, et bien basé sur le passé (ce qui n'est pas plus mal, même si le dernier album est excellent), avec des titres comme Eagles Fly Free, Dr Stein, I Want Out ou encore Future World, que du bon (avec une alternance de chansons récentes), mais contrairement à la semaine d'avant, Andi n'est pas en voix et c'est dommage, car musicalement tout est au point. Et ce, malheureusement, tout au long du concert. Le public semblent aimer malgré tout, et c'est le principal. Andi fera mieux la prochaine fois et tout le monde sera content, on peut leur faire confiance pour ça.
Un petit tour dans le Marquee 1 pour retrouver nos Finlandais imbibés de Korpiklaani, pour faire la fête autour du folk metal. Malgré quelques derniers albums un peu répétitifs, il faut avouer que en live, ils savent toujours secouer un public et que cest efficace. On passera sur les titres imprononçables dans leur langue, mais avec des titres comme Vodka et Beer Beer, ça veut tout dire, le tout leur est adapté .. et au public aussi! Ils ont bien progressé depuis leur premier concert en Belgique en 2006 (au Bota à Bruxelles), mais ont également toujours un contact avec notre pays (peut-être à cause de la bière!), et c'est toujours un plaisir de faire la fête avec eux!
On reste dans le même chapiteau pour une bonne dose de thrash avec Kreator, le public est là en mass, difficile de se frayer un passage, à tel point qu'à certains moments, il y a quasiment autant de slammers que de gens à l'étage en dessous! Ce concert est un boulet de canon, et ce ne sont pas des titres comme Endless Pain, Pleasure To Kill, Violent Revolution ou Phobia qui diront le contraire. Du thrash pur et dur comme on l'aime, sans fioritures. Ce concert fut tout simplement excellent, du début à la fin avec un Mile en grande forme, un grand moment de ce Graspop pour le thrash.
Le réveil commence à être difficile, et pourtant nous ne sommes que samedi, mais quoi de mieux que Brainstorm pour s'aider à se réveiller, ce groupe allemand bien connu et mérite certainement mieux qu'un opener (mais qui a toujours un peu de mal a véritablement percé), mais leur heavy thrash à l'image d'un In The Blink Of An Eye ou Temple Of Stone déboule à toute vitesse dans nos oreilles, et réveille déjà les quelques personnes présentes sur le site. Du très bon de grand matin.
Nous partons en Suède (mais dans le Marquee 2 malgré tout) pour Amaranthe, ce groupe aux trois chanteurs, et venu défendre son nouvel album avec honneur. Le groupe est heureux d'être là, comme le montrent tous les musiciens et surtout Elize qui se démènent sur scène en talons avec une aisance bien à elle. Et c'est avec des titres comme Leave Everything Behind, The Nexus, Amaranthine et Hunger notamment qu'ils assurent le concert à merveille. Parfois certaines chansons se ressemblent un peu trop, mais ils sont encore jeunes et on ne leur en voudra pas, loin de là, un très bon moment en leur compagnie.
Rockstar pour suivre, mais qui ça ? Il s'agit d'un groupe de reprise, mais un all-star band, avec notamment Ripper (Owens) au chant, le batteur de Scorpions, un ancien gratteux d'Alice Cooper (Keri Kelly), etc .. et que demander de mieux que d'entendre des reprises de Black Sabbath, Guns n' Roses, Judas Priest, mais aussi (et bien sûr) du Scorpions et Alice Cooper. Ce sont donc des titres comme It's So Easy, Hell Bent For Leather, Rainbow In The Dark, Rock You Like a Hurricane ou Heaven and Hell pour conclure. La foule semble apprécier ce petit intermède et elle a bien raison, ce ne sont pas des débutants, et ce sont des musiciens bien sympathiques (pour avoir un peu parler avec eux après le concert).
U.D.O. connu pour avoir été le chanteur d'Accept possède néanmoins une très belle carrière en solo, et il vient la défendre une fois de plus dans le Marquee 1, avec des titres récents comme Rev-Raptor, ou d'autres plus anciens comme Thunderball et Timebomb, la sauce prend, le petit Allemand est en forme et en voix (rocailleuse à souhait), et se démène à 200% mais il sait aussi qu'une bonne partie du public aime aussi entendre son ancien groupe et il termine naturellement avec deux reprises, à savoir Metal Heart et Balls To The Wall, loin d'être un choix original mais d'une efficacité à toute épreuve. Il s'en sort avec les éloges, même en solo.
Retour sur la Main Stage avec Within Temptation, cela fait quelques années que j'ai complétement décroché, et c'est donc une bonne occasion de se rattraper et de voir ce qu'ils sont devenus. Et pour être honnête, j'ai du mal.. à certains moments, j'ai l'imression de me retrouver en face d'un groupe de pop, malgré le talent de chaque musicien (et la justesse de voix de Sharon, ce qui n'était pas toujours le cas auparavant), je reconnais malgré tout certains anciens titres comme Stand My Ground, Ice Queen et Mother Earth, mais la partie plus récente me laisse un peu perplexe. Moment sympa, sans plus.
On ne présente plus Saxon, certainement à leur huitième passage au Graspop (si je compte bien), les vétérans de la NWOBHM sont encore en forme et nous servent une setlist en bestof et certaines surprises. C'est Sacrifice qui ouvre, enchaîné avec Wheels Of Terror et Power And The Glory, mais aussi des titres comme Denim and Leather, Motorcycle Man, 747, et bien sûr Wheels Of Steel, Crusader et l'excellent Princess Of The Night. Du grand Saxon, j'ai beau les avoir vus de nombreuses fois (salles, GMM, WOA, BYH, ..) ils restent excellents et m'épateront toujours, la bande de Biff est toujours en forme et loin d'être fatiguée. Allez c'est reparti pour dix ans et 8 autres Graspop pour eux encore, c'est le moins qu'on puisse leur souhaiter!
Un dernier concert dans le Marquee pour cette journée, histoire de nous achever, et quel concert ! Iced Earth nous en a mis plein la vue, et le remplaçant de Matt Barlow se débrouille bien, et nous fait parfois oublier sa voix irremplaçable. Le choix des chansons est judicieux alternant chansons récentes et pas mal d'anciennes comme Dark Saga, Pure Evil, I died For You, Watching Over Me (repris en choeur par un Marquee plein à craquer) et le fameux Iced Earth pour terminer ce show. Grandiose! Il est temps pour nous de rejoindre nos tentes pour faire la fête (il est bien sûr hors de question d'aller voir Slipknot..ceci étant un webzine respectueux du metal), en attendant la dernière journée du fest déjà.
Dernier réveil à Dessel déjà, et oui, nous sommes déjà dimanche matin, et pas de temps à perdre, histoire d'aller voir Voodoo Six sur la Main Stage, troisième fois déjà que je les vois en un mois (au Sonisphère et à Bercy), ce groupe anglais nous offre du bon hard rock, avec un bonne dose de southern, saupoudré de heavy, et c'est efficace, mais il faut dire que ce ne sont pas des débutants non plus (le bassiste est un ancien Dirty Deeds (groupe produit par Steve Harris dans les années '90) et le batteur étant le neveu de Steve Harris), du bon pour nous réveiller, et les huit chansons passent comme une lettre à la poste, et des musiciens très sympas.
Il m'aura fallu quinze ans pour arriver à voir Pretty Maids (et j'ai pu les voir trois fois du coup!), et quel claque ..malheureusement le public n'est pas au rendez-vous et c'est dommage car c'est un groupe qui me mérite (comme on le verra pour le BYH et WOA), et une setlist très courte (pas évident de caser autant d'albums en quarante minutes), qui permet de voir quelques chansons récentes (comme I.N.V.U. et LIttle Drops Of Heaven) mais aussi quelques énormes succès comme Back To Back, Future World (et son riff clavier/guitare en ouverture) et le terrible Red, Hot and Heavy pour finir ce concert. Ronnie se démène comme un fou pour essayer de bouger la foule. Un grand concert pour moi, et quel plaisir d'avoir enfin pu les voir !
Un petit tour dans le Marquee pour suivre avec les Portugais de Moonspell, cela fait aussi quelques temps que je ne les ai plus vus, et je ne connais pas toutes les chansons, mais revoir Opium et Vampiria. Je ne suis pas fan de tout, mais dans l'ensemble cela passe bien, et c'est sur Alma Mater que nous nous retirons du Marquee pour une petite pause nourriture saine (on y croit hein!) et un peu de repos avant d'attaquer la dernière ligne droite de ce Graspop.
En voila un groupe étrange pour continuer, In Flames, un groupe dont j'aime moyennement l'évolution, et pourtant j'adore énormément les quelques premiers albums, mais les derniers me laissent un peu de marbre. Et en live, ils peuvent être bons ou totalement l'inverse .. et ici, il s'agira pour moi d'une prestation un peu insipide, à part peut-être Pinball Map, et encore. Un peu déçu. Ils seront peut-être meilleurs la prochaine fois!
Un passage dans le Chapiteau encore pour revoir Epica et là aussi je n'ai plus suivi les 2 derniers albums, mais ce que j'entends me parait fort semblable à ce que je connais, et donc du bon female voice. Simone parait bien en forme (c'est bien le cas de le dire!), et le reste du groupe aussi. je reconnais notamment Sensorium et Cry For The Moon qui donnent toujours aussi bien en live, même si je commence à être un peu fatigué pour bien en profiter, mais je ne suis pas mécontent de les avoir revus.
Il est enfin temps d'accueillir LA tête d'affiche de ce festival, Iron Maiden. Troisième fois que je les vois cette année (et mon vingtième concert de Maiden) et que dire .. Ils furent magistraux du début à la fin. Certes, certaines chansons ont un tempo ralenti par rapport aux versions originales, mais comment peut-on leur en vouloir, ils n'ont plus vingt ans non plus. Cette tournée permet de revisiter l'époque de Seventh Son et de la tournée qui avait suivi (y compris le live Maiden England de '88), avec une set list très axée sur cette époque en attaquant directement par Moonchild et Can I Play With Madness, ça démarre fort. Petite escapade en '82 avec The Prisoner (jouée très rarement en live récemment), quel bonheur. L'excellent 2 Minutes to Midnight confirme tout ceci avec son riff tueur. Petite surprise avec Afraid to Shoot Strangers un peu décalée sur cette setlist, mais là aussi, c'est une chanson très peu interprêtée en live alors qu'elle est tout bonnement excellente! On reprend les classiques avec The Trooper (et ses drapeaux) et The Number Of The Beast avant de repartir dans les débuts du groupe avec le magistral Phantom Of The Opera (un peu ralenti). Run To The Hills et Wasted Years sont les suivantes avant d'arriver au clou du spectacle, à savoir la chanson Seventh Son Of A Seventh Son et ses dix minutes. Sublime, cette chanson n'a pas vieilli et prend en live une dimension décuplée par rapport à l'album, notamment la partie plus atmosphérique et ses claviers. Il n'y a pas assez de mot pour décrire tout ça. Clairvoyant nous achève encore un peu, avant d'entamer un de leurs plus grands classiques, Fear Of The Dark, repris par des dizaines de milliers de personnes. Et c'est tradionnellement Iron Maiden qui finit ce concert avant le rappel. Et là aussi, ils font fort, Aces High, The Evil That Men Do et un bon Running Free de derrière les fagôts! Quasi quarante ans de carrière et toujours au sommet de leur art, que demander de plus .. de les revoir en 2014!
Un tout dernier tour dans le Marquee pour cette année pour voir le King ! Le King Diamond bien sûr, tout droit sorti de Mercyful Fate pour nous pour un concert en solo, et nous montrer comme il maîtrise ses ambiances sombres et glauques, avec notamment Welcome Home, Up From The Grave et Voodoo. Il aurait aussi mérité sa place sur une mainstage à une heure tardive (on ne fait pas jouer le King en pleine après-midi bien sûr!), histoire que tout le monde puisse le voir (très difficile d'entrer dans le chapiteau et surtout de voir quelque chose). Deux petites reprises de Mercyful Fate viennent compléter le tout, avec Evil et Come To The Sabbath (il manquait Melissa), que du bon! C'est à ce demander pourquoi il ne se produit pas plus souvent tant ce concert est excellent .. il y a tellement de temps que ni lui ni Mercyful Fate n'aient pas de tournée ... espérons bientôt !
Et voilà, ce Graspop est déjà fini, toujours passé aussi vite comme chaque année, avec du bon, du très bon, de l'excellent et parfois de l'un peu moins bon. Mais toujours comblé au final, vu qu'on y retourne encore et encore. Et un Graspop avec Iron Maiden ne peut être que réussie ! Vivement le Graspop 2014 !
Olivier & Jools
