Les 12,13, et 14 avril 2013 avait lieu la quatrième édition du désormais connu « PPM » au Lotto Mons Arena. La réputation grandissante du festival est, on peut l’avouer, assez méritée. L’organisation prend de l’ampleur sans tomber dans des travers commerciaux décevants.
Le concept reste assez bien pensé ; imaginez un immense hangar en entrant sur votre gauche une grande scène, sur votre droite une autre, séparées chacune par un grand bar disposé au centre du hangar. L’idée étant que les concerts se produisent successivement sur une scène, puis sur l’autre de façon à ce que les festivaliers puissent assister à l’intégralité des concerts s’ils le désirent. Le bar situé, vous l’aurez compris, sur le chemin entre les deux scènes facilite les arrêts « choppes », ne nécessitant plus la prévision « d’expédition boisson » vous faisant rater le début de l’un ou l’autre concert. Le lieu est donc vraiment idéal et bien exploité par l’organisation.
Pas étonnant qu’il soit considéré comme l’un des plus grands festivals indoor d’Europe malgré sa récente création avec ses désormais 17 000 participants.
Arrivé le jeudi soir, nous nous sommes installés dans un camping quelque peu improvisé, à environs 40 mètres du festival lui-même (ndlr : improvisé mais comportant cela dit des cabanons vip avec un confort relativement correct). Par la suite, faisant connaissance avec nos voisins ainsi que le staff bénévole, nous nous sommes aperçus là encore, que le festival, modeste de par sa forme, n’avait pas tant que ça à envier aux autres très grands évènements du genre. Nous avons fait la connaissance de métalleux des Pays Bas, d’Allemagne, de Suisse, mais aussi de Suède, de Finlande et Etats-Unis. Le coté assez modeste du festival a tendance à rapprocher et à faciliter les contacts (déjà, à la base plutôt facile dans la grande famille qu’est l’univers métal).
Le premier jour fut celui de groupes en pleine ascension. Divided multitude fut la découverte du jour, le groupe norvégien en parfaite phase dans l’ambiance du festival, du power/progressif comme on en demande sans fin. Une pêche remarquable avec une qualité musicale qui marqua l’ouverture du festival sur une note on ne peut plus positive. Le morceau Scars les résume en fait assez bien.
Les autres groupes à retenir pour ce premier jour seront surement Drakkar, et les grands d’Avantasia présent en tant que Tête d’affiche. Avantasia, fort d’un concert d’un peu plus de 2h30, nous a emmenés sur des morceaux comme l’incontournable The Scarecrow ; un des morceaux live le plus appréciés des fans, on sait désormais pourquoi.
Le deuxième jour se déroula sous le signe de la surprise. D’abord un coté assez festif comme le groupe Alestorm aime le rappeler, l’anecdote du festival leur revient d’ailleurs. Imaginez un mouvement de foule dans les spectateurs où ces derniers décident de s’asseoir en imitant le travail de rameurs sur Nancy, the tavern wench, si l’action avait été menée par une poignée de fans, l’anecdote aurait semblée assez dérisoire, mais en l’occurrence imaginez la contagion à une salle remplie de près 10 000 personnes... l’acte reste impressionnant.
Rotting Christ fut un groupe assez étonnant de part son caractère assez diversifié, le groupe ayant connu pas mal de changements au niveau des musiciens le style passe du « black » en passant par moment par la case « power », loin d’être désagréable mais surprenant en soi, tout le monde n’aime pas. La découverte du jour est partagée entre le groupe Amaranthe et les grecs d’ Empyrios.
Amaranthe, à nouveau surprenant mais concernant cette fois les membres du groupe et en particulier « l’équipe chant » composée d’un chanteur de métal ainsi que d’une chanteuse et d’un chanteur aux allures parfois « pop ». Les premières réactions des chanteurs laissent à penser qu’ils n’avaient pas tous la conscience du public qu’ils avaient devant eux. On ne citera que les mains en forme de cœur récurrente de la chanteuse… La musique en revanche appartient sans conteste à la mouvance métal, avec une pêche bien présente sur les riffs de guitare et une puissance du chant métal incontournable.
Empyrios, venu tout droit de Grèce nous gratifia d’un concert très énergique qui nous rappellera, à l’instar de Myrath groupe tunisien et Ophaned land groupe israélien que le métal n’a clairement pas de frontière.
Un concert très attendu, parce que malheureusement tellement rare dans nos régions fut celui de Stratovarius venu de la Finlande, région qui a vu naitre Le power/progressive métal, et leur musique nous rappelle clairement pourquoi. Une sélection des meilleurs morceaux des dix dernières années, sans trop jouer sur le côté promotion de leur dernier album Nemesis, ils ont intégré à la tracklist leurs nouveaux morceaux avec une finesse aussi appréciable qu’efficace. En un mot excellent concert, qui donne envie d’en voir encore plus.
Petit bémol concernant cette journée : Behemoth, la tête d’affiche du samedi fut celle qui suscita le plus de questions… En effet, leur présence dans un festival de power/progressive métal, reste encore pour beaucoup de festivaliers une initiative de l’organisation fort peu comprise. Le changement d’ambiance fut assez raide voir inconfortable, au point même où il se pourrait que se soit un des groupes avec le moins de spectateurs le samedi.
Pour la troisième et dernière journée du festival, l’organisation nous avait prévu la combinaison de groupe comme Seven kingdoms, Myrath (cité plus haut), Hellcity, Nightmare et la combinaison Helloween & Gamma ray en tête d’affiche. Des groupes qui se sont distingués pour cette dernière journée on peut retenir Seven kingdoms, dont la confession d’être tous fans de la série de Game of Thrones laissait à sourire, mais sans pour autant les discréditer vu la consistance de leur musique. Le combo Helloween & Gamma ray fut des plus efficaces, l’apothéose de ce festival, qui conclu donc sur une excellente note ces trois jours passés au Lotto Mons Arena.
En conclusion, on peut clairement dire que le PPM Fest est un festival de qualité. D’abord de part son affiche ; on peut constater que de grands groupes sont invités, mais aussi des groupes émergeants ce qui donne une place assez conséquente à la découverte de nouveaux acteurs de la scène métal. Mais aussi par la qualité de son organisation. L’idée des deux scènes avec le bar au milieu, le métal merchandising, le camping à 30 mètres de l’entrée, l’équipe de bénévoles, … bref, tous les ingrédients nécessaires à un bon festival pour qui aime le métal.
Cédric