Il y a bien des années que je n'avais plus eu l'occasion de me rendre au Metal Female Voices Fest, ce festival 100% belge (qui se déroule à Wieze) depuis maintenant dix ans. Et justement, c'est lors de ce dixième anniversaire qu'un retour s'imposait, l'occasion de voir ce que ce festival était devenu et comment il avait évolué en dix ans. C'est le vendredi soir que tout commence avec le Eve's Apple et leur Acoustic Set, qui d'après les dires des gens présents était assez impressionnant (je n'étais pas dispo ce soir là) avec ses multiples chanteuses.
C'est donc le samedi matin que tout commence pour moi, et c'est au milieu du set de Anwynn que j'arrive, et c'est toujours un plaisir de revoir mes amis en kilt, et leur bon show de mieux en mieux rôdé. La scène leur semble un peu grande, mais chaque musicien est à l'aise, et l'alternance des 2 voix (féminine et growl) donne toujours aussi bien. Le groupe de Ath nous gratifie notamment de Forbidden Songs (également le nom de leur album) et Anwynn avant de se retirer, manifestement heureux d'avoir joué sur la scène du MFVF, comme on a pu le voir aussi pendant leur séance de dédicace qui a rameuté pas mal de monde.
C'est au tour des Français de Benighted Soul d'arriver sur scène, groupe que je connaissais très peu, et qui nous propose un métal progressif et symphonique, teinté de death metal. Et une bonne surprise, la sauce prend bien, et le public le montre bien. Certains passages nous rappellent Nightwish et d'autres grands noms du style, avec quelques pointes de growl pour durcir le tout, et une chanson comme Broken Icons résume bien ce que le groupe peut nous offrir, bien rapide, chaque instrument bien à sa place, tant la guitare que le clavier. Un très bon set et un groupe à revoir prochainement certainement.
On change de pays, en allant un peu dans le sud avec les Italiens de Crysalys, en faisant une balade entre le rock, le métal et l'opéra. Et quelle voix magnifique, et quelle prestance et présence scénique, digne en effet d'un opéra, mais accompagné de musique soutenue (par moment l'ombre de Therion n'est pas très loin). Mais la chanteuse explore également d'autres horizons vocaux, et cela donne un résultat assez intéressant, une très bonne surprise du festival, rien que pour leur chanson Un Ultima Luna qui valait à elle seule le détour !
On plonge un peu vers l'est maintenant avec la Grèce et le groupe Seduce The Heaven que je ne connais absolument pas, et que je vais donc voir en curieux. Un peu de symphonique, un peu de death mélodique, un peu de thrash, diverses influences parsèment ce groupe qui possède deux chant, féminin et growl, dommage pour la justesse du chant féminin qui n'est pas toujours assurée, mais compensée par de bons riffs. Par moment certains blancs sont un peu longs, la chanteuse ne semblant pas trop quoi dire face au public, mais bon, ne leur en voulons pas, peut-être n'ont-il pas encore beaucoup d’expérience. Ce fut malgré tout une prestation sympathique sans trop de surprises mais qui passe bien en cette après-midi féminine.
On grimpe d'un niveau avec les Anglais de Lahannya et leur musique bien plus électro que les groupes précédents, un peu plus goth aussi, mais sur fond de rock alternatif. Moins mon style, surtout le côté électro, mais il faut avouer que c'est assez bien foutu et que l'ensemble ne laisse personne indifférent. Surtout lorsque la pyrotechnie s'en mêle, et voilà que Wieze s'enflamme au son de leur musique. Certains passages me font un peu penser également à du Evanescence, et leur dernier album Dystopia est bien mis à l'honneur ce soir, enfin cette après-midi, avec un grand nombre de chansons extraites de ce dernier.
Nous revoici dimanche matin de retour à Wieze, le réveil fut difficile et il est déjà midi passé, à peine le temps de voir la fin de la prestation de November 7, groupe suisse, qui nous propose de l'indus, à forte dose d'électro, pas déplaisant, mais un peu répétitif. Le public semble bien apprécié au début, mais un peu de lassitude se fait sentir vers la fin. Le jeu de lumière donne un fameux plus à ce concert.
Une des surprises du fest vient ensuite avec un autre groupe grec (la Grèce est très à l'honneur cette année) Meden Agan, une bonne valeur montante, avec la chanteuse Iliana Tsakikari très en voix. Du bon metal symphonique avec une voix d'opéra, et pour avoir du coffre, elle en a, même pour alterner avec une voix claire. Le tout passe bien, notamment pour From The Ashes Of Sin ou encore Black Sky. Ici aussi, une petite reprise de Within Temptation, Somewhere, avec 2 guests, Karolina Pacan et Maxi Nil, beaucoup d'émotion se dégage de cette interprétation. Plus que trois chansons déjà et voici la fin avec l'excellent Nemesis, qui mettra tout le monde d'accord. Meden Agan est certainement un groupe qu'il faudra suivre et qui évoluera vers de grandes choses.
S'en suit un groupe très surprenant, 69 Chambers, flirtant plutôt vers le rock alternatif teinté de métal. Et le chant féminin alternant une certaine normalité avec du growl, étonnant dans le style. Malgré tout les six chansons passent assez vite, et on a pu assister a un concert sans doute un peu moins métal que le reste, mais très prenant quand même.
Trillium est un des multiples groupes de Amanda Somerville, qui pour rappel collabore notamment à Avantasia ou Epica, mais ici c'est une occasion de la voir en tant que chanteuse principale (même si j'aurais toujours voulu en live son opéra métal Aina ou en compagnie de Michael Kiske). Malheureusement leur claviériste est décédé il y peu et c'est plein d'émotion que ce concert à lieu, car c'est leur premier concert sans lui, et manifestement Amanda est encore sous le choc, et c'est en larme qu'elle chante certaines chansons. Trillium nous offre du heavy-prog, avec un petit côté pop non négligeable. Citons notamment Machine Gun et Bow To The Ego qui nous montrent malgré tout un Trillium en forme, et puis une petite surprise avec un Set A Fire extrait de son album avec Kiske justement. Un chouette concert assez émouvant.
Petite déception ensuite avec Sarah Jezebel Deva, l'ancienne choriste de Cradle Of Filth que je n'avais eu l'occasion de voir en solo, et j'ai l'impression qu'elle est plus faite pour des chœurs que pour du solo, tant elle n'a pas l'air à l'aise et semble ne pas savoir où se mettre. Mais le métal un peu goth qu'elle nous offre n'est pas sans intérêt, et certaines chansons ne sont pas mal du tout, comme This Is My Curse et No Paragon Of Virtue notamment. Voila, je pense que je m'attendais à quelque chose de mieux, de plus professionnel, de plus abouti, surtout avec son cv, mais peut-être que c'était son jour sans. La prochaine fois sera meilleure.
Petite pause manger pendant le concert de Trail Of Tears, mais le peu que j'en vois (c'est à dire la fin) me semble fort agréable, un groupe qui maîtrise sa scène et c'est apparemment une nouvelle chanson, Eradicate qui finit ce concert. Prochaine fois j'irai les voir, promis !
C'est au tour des petits protégés du festival, Diabulus In Musica de jouer, et quelle claque ! C'est un groupe que j'avais découvert à la sortie de leur premier album, et ici, suite à la sortie de leur deuxième il m'est permis de les voir pour la première fois en live. On pourrait s'attendre à un petit groupe (avec seulement deux albums), mais loin de là, c'est un groupe très pro, nous offrant une excellente setlist et des musiciens excellant dans leur domaine, le chant de Zuberoa et le growl du claviériste sont très justes, et chaque instrument est exactement là où il faut. Et niveau des titres, pas de jaloux, du bon à de l'excellent avec notamment Ex-Nihilo, New Era, Ishtar et Nocturnal Flowers. Ce fut un de mes meilleurs concerts du festival, sans aucun doute, les Espagnols savent mettre l'ambiance. J'espère les revoir bientôt, malgré le changement de line-up récent.
On franchit encore un niveau avec Xandria venu nous présenter son nouvel album Neverworld's End. Là aussi une bonne claque dans la gueule, et une surprise pour moi qui ne les avais jamais vus. La set-list fut très fortement axée sur le dernier album (quasi joué dans son entièreté) sans oublier quelques classiques comme The End Of Every Story et Ravenheart. Ce groupe joue avant Epica et on le comprend et aura la grandeur d'une tête d'affiche d'ici peu, c'est certain. La chanteuse est très à l'aise sur scène, motive bien la foule (déjà conquise, avouons-le) et nous offre un chant juste sur une musique non endormante. Ce concert fut excellent pour nous préparer à la tête d'affiche du jour, qui vient fêter les dix ans du festival, puisqu'ils étaient déjà en tête d'affiche lors de la première édition du fest.
Nous sommes déjà arrivés à la fin du Festival qui est passé (comme toujours), très vite ! Et après quelques années sans festival, mon retour y a été très intéressant, et je retournerai certainement en 2013 pour une affiche haute en couleur comme chaque année. Et profitons-en pour saluer l'organisation pro qui a tout géré comme il le fallait (ainsi que toute leur équipe), bravo à vous. On se retrouve en octobre 2013 pour cela !
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Olivier