Wacken Open Air 2012 - 02-03-04/08/2012

  

Comme il est de coutume depuis quelques années, c'est après quelques jours de vacances dans le Nord que nous arrivons à Wacken. Et cette année ce fut quelques jours en Suède, dont la capitale du metal, Göteborg, suivi d'une bonne journée dans le Jutland (Danemark), une dernière nuit dans un vrai lit à Flensburg et voilà que nous arrivons le mercredi matin en terres allemandes, le temps de prendre nos pass presse et nous voilà en train de nous installer au camping, pas trop mal placés cette année.


Et je profite d'arriver le mercredi pour explorer un peu le site et ses multiples scènes, l'occasion de jeter un œil au village viking (que je n'avais jamais eu la chance de voir), et son drakkar, ses artisans, sa scène, ainsi que les diverses petites échoppes toutes aussi intéressantes les unes que les autres, et donc le moment de dépenser les quelques sous qui nous reste après notre périple (car la Scandinavie coute cher malgré tout!). Et petit tour par le camping (normal), histoire de dire bonjour à quelques amis belges et français, et de boire un petit verre avec eux


Mais nous en profitons aussi de cette première journée pour faire un tour des différentes petites scènes, dont les grands chapiteaux pour y voir divers concerts, notamment quelques groupes du Metal Battle, assez sympa (et comme chaque, on y trouve à boire et à manger), mais aussi, quelques concerts de la scène viking, et la fanfare des pompiers (véritable institution à Wacken!), et pour terminer la soirée en beauté, Mambo Kurt bien évidemment (une tradition d'année en année)!

  

Un réveil sous la pluie ce jeudi matin ne nous pousse pas à nous lever très tôt (sans parler de la fatigue accumulée), mais nous nous décidons quand même à mettre un pied à l'extérieur de la tente, un petit tour du camping, et déjà l'occasion de revoir des amis que je n'avais plus vus depuis le Wacken précédent, à savoir des amis venus d'Israël, du Brésil et de Turquie notamment, eh oui, Wacken est international, c'est certain!


Premier groupe qui nous intéresse dans cette édition germanique : Exuviated, les gagnants du metal battle belge. Curiosité patriotique oblige, nous allons soutenir nos talents pendant 20 minutes sur la W.E.T. stage. C’est un son bien death, bien gras et sauvage qui nous parvient aux oreilles. Crée en 2008, le groupe est propulsé sur les scènes après la sortie de son premier EP An Era’s Condemned et gagne le prix du jury lors d’un festival belge (le Mass Deathtruction Festival) un an après. Actuellement, nous avons pu profiter de la sortie de leur deuxième opus et nous suivrons de près leurs nombreux projets pour 2013. Dans l’ensemble, le show est assez statique, mais nous les comprenons : le public allemand est venu en masse et en impose. Cela n’empêchera pas les têtes blondes d’headbanger comme des fous. Le set du groupe belge se terminera par Aeon Desire, l’un des morceaux les plus appréciés par le public. Notons que le groupe a fini 4e du classement Metal Battle. Quelle fierté !


Direction la Black Stage pour 45 minutes de reprises en douceur avec le groupe Skyline, qui, chaque année, ouvre le festival sur les scènes principales. Le soleil a pointé son nez et des artistes comme Doro accompagnent le groupe. Ainsi, nous profitons des succès comme We Are The Metalheads, Warriors of The World, et bien d’autres titres connus par les cœurs des métalleux de la plaine.


Nous arrivons sur la plaine (peu de changements par rapport à l'an passé) et déjà l'équipe de Metal Paradise se sépare, je décide de partir dans un des chapiteaux pour aller voir Amaranthe, mais arrivé un peu plus tôt, je découvre le groupe Winterstorm, que je ne connaissais pas du tout, et quelle claque, apparemment ils étaient les gagnants d'un concours l'an passé, et ils sont revenus cette année ... Ce fut 20 minutes de concerts excellentes ! Mélange de Power et de Folk, et bourré de chœur, c'est tout simplement terrible, la foule est à fond dedans, chante et applaudit les Allemands, et ce dès les premières mesures de Kings Will Fall jusque Return To Glory, mélodie et riffs à l'appui, ce fut une des grandes découvertes de ce Wacken pour ma part, comme quoi. Un groupe à suivre et de très près!


Même pas cinq minutes après c'est au tour d'Amaranthe de fouler la scène contre celle sur laquelle se trouvait Winterstorm, et là aussi, on voyait bien que le public présent n'était composé que de fans. C'est parti avec Leave Everything Behind, directement enchaîné avec Serendipity, en pleine puissance. Le groupe prend son pied sur scène et ça se voit, les trois chanteurs (oui oui, 3!) alternent et combinent leurs différents chants à merveille ! Chant féminin, chant (masculin) clair, et growl, se fondent à merveille parmi la guitare, la basse et la batterie (sans oublie les samples omniprésents), et le mélange est détonnant (et étonnant aussi), mais pour les avoir vus quelques fois (en compagnie de Kamelot et Hammerfall notamment) en live, c'est vraiment excellent! Et ce n'est pas à Wacken que le contraire arrive, leur show prend encore plus d'ampleur, ils ont encore mûri! Certes, on peut leur reprocher leur côté "pop", mais ça fait partie de leur musique, et ça ne me gêne pas du tout. On a droit à huit chansons (il a bien fallu en choisir), dont Amaranthine, It's All About Me (Rain) notamment et le fameux Hunger en final. Un excellent moment avec eux, nous reverrons les Suédois très prochainement, c'est certain!


Après une attente de 45 minutes devant la Black Stage, c’est au tour de Sepultura et les tambours du Bronx de nous péter les tympans avec du lourd. Dommage que le son de la scène soit pourrave, car les deux formations mettent l’ambiance. Les tambours commencent par introduire le spectacle avec cinq minutes de percussion intenses, pour ensuite laisser place à Sepultura avec Refuse/Resist en accentuant le côté tribal de la chanson. La suite de la set-list alternera des morceaux joués en duo et morceaux propres à Sepultura. Une remarque que nous pourrions émettre est que ce concert ressemble à deux concerts simultanés joués en même temps. La cohésion des deux groupes n’est pas très réussie, même si l’idée de mêler les deux projets avait du sens. Mieux aurait fallu mixer les deux sons tout au long du concert afin de donner plus de crédibilité au mélange qui a pour effet bénéfique de faire ressortir le tribal de Sepultura et de mettre du relief aux chansons. Toutefois, nous retiendrons une bonne surprise que fut la reprise Firestarter (Prodigy). Le public a été néanmoins assez réceptif de par ses circle pit et un wall of death sur Territory.


L’estomac qui gargouille, une pitta à la main, nous nous dirigeons vers la True Metal Stage pour retrouver U.D.O.. Udo Dirkschneider, l’ancien chanteur d’Accept, nous invite à fêter ses 25 ans de carrière solo et nous donne l’occasion d’écouter plusieurs grandes stars du métal à dévorer pour le goûter d’anniversaire. La première d’entre elles est Doro qui chantera en duo sur Dancing With An Angel. Puis, nous avons la visite inattendue, mais bienvenue de Mr. Lordi, tout costumé de la tête aux pieds qui nous interprétera un Break The Rules bien rythmé. La suite de la set-list bénéficiera de la présence de 3 anciens acolytes d’U.D.O. : Mathias Deih, Thomas Smuszynsky, Andy Susemihl, et le fils d’Udo, Sven. Pour le final, tous ces invités chanteront en cœur le succès d’Accept Balls To The Wall. Dommage que les anciens membres d’Accept n’aient pas fait partie du show pour aider Udo à reprendre leurs grands succès (comme, entre autre, Metal Heart, Balls To The Wall). En conclusion de ce concert, nous pouvons dire qu’Udo a toujours la patate et le chic pour chauffer le public. Il a donc encore du potentiel en réserve pour la suite.


C’est avec le ventre plus que rempli d’un repas exempt de toute diététique que nous regagnons la Black Stage. Nous espérons maintenant un show avec des morceaux plus pêchus pour nous tenir en haleine. Un verre de bière digestive à la main, nous nous plaçons dans la foule en même temps que le début du premier morceau Heavy Metal Thunder. Le soleil est couchant et le public du Wacken profite du son old school de la setlist surtout alimentée par les albums Wheels Of Steel, Strong Arm Of The Law et Denim And Leather. Nous n’entendrons qu’un morceau du dernier album, sorti en 2011 Call To Arms : Hammer Of The Gods. De manière générale, le concert a de l’allure, ça bouge et cela headbangue autant sur scène que dans le public. Cette prestation devient réellement un spectacle étincelant. Les membres du groupe ne sont plus tous jeunes et pourtant le concert déménage un maximum. Les riffs de guitare nous transportent et un bel effet de pyrotechnie ainsi qu’un aigle en métal géant qui servira de support à The Eagle Has Landed. Le set-list se terminera avec Strangers In The Night, après 17 titres, avec un solo de batterie. Saxon nous a proposé un concert plein d’énergie et de qualité, une heure et demie de folie pour leur septième passage au Wacken Open Air.


De retour sur la True Metal Stage pour voir le dernier groupe de notre première journée. C’est donc avec plaisir que nous donnons notre dernière énergie en se trémoussant sur Volbeat, un groupe mythique qui nous était jusque-là totalement inconnu. En effet, malgré sa renommée certaine dans le monde du métal (plusieurs disques d’or), c’est une découverte pour nous. Le groupe danois existe depuis 2001 et a beaucoup fait parler de lui. Tête d’affiche de ce jeudi, Volbeat assure ! Une scène immense a été mise à leur disposition et Dieu sait que le groupe sera en profiter. Bring the Noise sera la phrase préférée scandée par Michael Poulsen tout au long du show. En outre, une série d’invités spéciaux viendra égayer la prestation. Ainsi, Mille Petrozza (Kreator), Michael Denner (Mercyful Fate), Mark Greenway (Napalm Death) seront venus renforcer cette magnifique soirée. Michael ne manquera pas d’ailleurs de remercier le public qui remplit toute la plaine du Wacken. Le groupe, relativement jeune par rapport aux autres têtes d’affiche du festival a reçu un bel accueil tant de la part de l’organisation que des spectateurs. C’est une belle marque de leur popularité et de l’appréciation de leur style musical bien particulier, oscillant entre le rockabilly et le metal. Côté morceaux, le groupe a surtout joué des morceaux de son dernier album Beyond Hell/Above Heaven, dont les singles Heaven Nor Hell et The Warrior’s Call. Les tubes des autres albums comme Guitar Gangsters & Cadillac Blood ou Sad man’s Tongue sont toujours aussi attendus et raviront le public. Nous aurons pu aussi écouter en primeur un nouveau titre Sweet Unicorns, d’un album prévu pour 2013.

  

13 h 30, Black Stage. Nous venons de terminer le déjeuner et nous nous apprêtons à déguster le dessert...C’est parti pour un bon petit heavy en provenance de Seattle pour une petite heure ! C’est avec grand plaisir que nous pouvons écouter le groupe au complet, après des années de séparation. Nous pourrons remarquer que le divorce n’a pas porté préjudice à la qualité de la prestation. Warrel Dane assure vocalement et monte dans les aigus sans trop de difficultés, malgré son âge. Les riffs de guitare sont hypnotiques, comme sur Future Tense et sur des morceaux heavy sulfureux comme Die For My Sins (de l’album Refuge Denied). Sanctuary nous fait aussi profiter de deux exclusivités : I Am Low et The World Is Wired, deux nouveaux titres qui seront présents sur le prochain album. Ainsi nous constaterons que le groupe ne change pas de recette : le heavy est toujours mis à l’honneur, alternant entre chant mélodieux et riffs sulfureux bien placés. En 2010, Warrell Dane confirmait que Sanctuary allait se reformer. Et c’est un remariage qui déménage que nous retrouvons aujourd’hui sur la scène du Wacken ! Nous ne savons pas encore ce qu’il en adviendra du futur de Nevermore, mais nous sommes désormais certains de la crédibilité et de la puissance scénique de Sanctuary ! La preuve : Warrell a droit à sa propre ovation sur Battle Angels, avec son nom crié par les fans du premier rang.


Après le concert de Sanctuary survient Kamelot, qui nous montre sa nouvelle voix : Tommy Karevik. Le chanteur suédois, également membre de Seventh Wonder, nous fait entendre sa maîtrise au chant. Nous remarquerons de suite les ressemblances vocales avec Roy Khan, l’ancien chanteur du groupe. Tommy commence le set par Rule The World et interprètera avec brio les incontournables Center Of The Universe et When The Lights Are Down. Beaucoup de morceaux des deux derniers albums se font entendre, toutefois l’équilibre entre les grands classiques et les nouveaux morceaux est respecté. Ainsi des titres immanquables comme March Of Mephisto et Forever et les nouveaux The Great Pandemonium et The Human Stain. Nous avons même le plaisir de découvrir en live un titre du prochain album Sacrimony en présence de la radieuse Elize Ryd (Amaranthe). Le concert qui avait commencé en flammes s’achèvera sous une pluie battante, mais Kamelot aura convaincu le public avec son nouveau chanteur.


Vous voulez passer un bon moment à Wacken ? Allez simplement voir Overkill ! C'est assuré, la bande à Bobby se donne toujours à son maximum, parlant parfois en allemand, remerciant le public dans toutes les langues, parcourant la scène, et nous offrant une excellente setlist, avec des extraits de leurs dernier albums comme Ironbound, mais aussi quelques classiques comme Elimination, Wrecking Crew et bien Hello From The Gutter dont le public ne se lassera jamais. Un petit Old School pour mettre tout le monde d'accord, puis un Union We Stand pour faire chanter tout le monde à l'unison, ce que les gens feront aussi bien évidemment pour Rotten To The Core ! Mais que serait un concert d'Overkill sans leur titre avec un grand T, la chanson avec laquelle ils terminent toujours .. le très poli Fuck You (et très punk), histoire de se défouler une dernière fois en compagnie des Américains. Et quelle ne fut pas ma surprise lorsque Bobby après le concert (dans la zone Press) s'adresse à moi en flamand lorsque je cite la Belgique comme pays d'origine, et ce fut un moment sympathique en sa compagnie!


Que demander de plus qu’une bonne pluie pour accompagner l’ambiance scénique d’Opeth ? Ce temps permet au public de rentrer dans la sphère de la musique qui lui est présentée. Mickael Akerfeldt arrive à nous hypnotiser de sa voix : il alterne le chant clair et le growl avec merveille et une maîtrise bien à lui. Nous avons ainsi le plaisir d’entendre Demon of The Fall et un mélange de morceaux issus des albums récents et plus anciens. Personnellement, c’était la première fois que je voyais ce band en life et je ne suis pas déçue ! À aucun moment, je n’ai voulu quitter le concert à cause de la forte pluie. J’étais absorbée par ce qui se passait sur scène, portée par la musique. The Grand Conjuration était LA chanson que j’attendais le plus et je ne fus pas déçue ! La musique et l’atmosphère d’Opeth ont quelque chose qui nous transporte…Ce qui n’empêche pas le frontman à user de son humour pour nous ramener sur terre. Ainsi, il dit s’appeler Julio Iglesias et rendra hommage à Scorpions en sifflotant pour son Wind of Change. Bref, voir Opeth en live vaut le détour. Une musique transcendante et bien construite baignée dans une atmosphère mystique. Un concert destiné aux fans de bonne musique.


De retour sur la True Metal Stage après Opeth. Le soleil est de retour et nous accompagne pour une bonne heure de concert avec notre groupe suédois préféré. Patient Zero, le premier titre du dernier album fraîchement sorti commencera la set-list. Avec B.Y.H. , ce sont les deux morceaux récemment composés qui seront interprétés sur la plaine allemande qui leur fera bon accueil. One More Time et Hearts On Fire et son effet pyrotechnique suscitent l’excitation du public. Avec Let The Hammer Fall le groupe nous fait profiter de ses grands classiques encrés dans le cœur des fans. Le public est chaud, l’ambiance est à la fête ! Les solos des deux guitaristes (Oscar Dronjak, Pontus Norgren) sont très propres et se dégustent avec plaisir une bière à la main. C’est un concert plutôt inédit que nous propose Hammerfall après 15 ans d’activité car le band s’apprête à bouder la scène pendant un an. Il faudra donc patienter encore au moins 365 jours avant de pouvoir headbanger sur les riffs des musiciens d’Hammerfall appelés « les Allemands venant de Suède ».


Et moi de mon côté de dirige péniblement vers la party stage pour Leaves' Eyes, et il m'a fallu quasi une heure pour y arriver tant le terrain est impraticable avec l'eau, c'est quasi des rivières ou des lacs de boues (et je n'ai pas de bottes, juste de bonnes chaussures de marche), mais j'arrive malgré tout à me glisser au premier rang sans aucune difficulté pour pouvoir profiter parfaitement de ce concert, joué devant une horde de fans. Le grand show est sorti, avec le bateau, de la pyrotechnie, des figurants, des invités. Et surtout une excellente setlist lancée par Njord histoire d'attaquer les choses directement. S'en suivent une alternance d'anciennes chansons (devenues des tubes pour certaines) et chansons plus récentes (et notamment de leur dernier album sorti récemment). Ocean's Way, My Destiny ou encore Melusine, de magnifiques interprétations, chaque musicien est exactement à sa place, autant les 2 guitaristes que la section rythmique mais aussi et surtout les deux chanteurs, à savoir Alex (voix masculine) et Liv Kristine, qui a parfois du mal à avoir une voix totalement juste, mais les conditions ne sont pas évidentes. Et c'est avec l'excellent Take The Devil In Me que le public se lache littéralement pour le plus grand bonheur du couple chanteur! Un peu de norvégien (la langue maternelle de Liv) avec Kråkevisa et puis un invité spécial, Victor Smolski, le guitariste de Rage qui vient jouer du violoncelle sur For Amelie, très émouvant et très prenant, et il est déjà temps de retourner au tube Elegy repris pour toute la plaine (ou le marais plutôt). To France nous rappelle que Mike Oldfield a de bien jolies compositions (et autres que Tubular Bells), et c'est déjà la fin avec Frøya's Theme, et nous laissons le groupe aux diverses nationalités (Norvège, Allemagne, Pays-Bas) s'en aller (mais pas très longtemps, puisque le lendemain j'ai passé une partie de la journée avec Alex et Liv, toujours aussi conviviaux, comme à leur habitude)!


Pendant qu’une partie de l’équipe est allée voir Leaves' Eyes avec son metal symphonique doux à entendre, nous décidons d’entamer la soirée avec Dimmu Borgir. Nous nous dirigeons donc vers la Black Stage pour écouter du black metal. J’avoue ne pas apprécier le groupe, mais je suis curieuse de voir le mélange de style avec un orchestre tchèque. En discutant avec d’autres métalleux sur place, nous avons constaté ne pas être les seuls curieux à s’être déplacés. Arrivés sur place, le son était pourrave et cela a continué jusqu’à la fin du concert. Le réglage des sons était mal fait, du coup cela ne servait à rien d’avoir ajouté un orchestre sur scène, puisque nous n’en profitions même pas. Dommage car les morceaux choisis pour ce concert avaient été pensés en conséquence, pour être accompagnés de l’orchestre et de chœurs. Côté prestation du groupe, c’était un peu mou. Les Norvégiens grimés ont néanmoins assuré leur heure et demie de concert par un set largement occupé par le dernier album, Abrahadabra. De plus, les essentiels sont joués : Progenies of the Great Apocalypse et Mourning Palace. Malgré le fait que nous n’ayons que peu profité de la présence de l’orchestre, le groupe offrira des tenues de scène ingénieuses et travaillées, rien que pour le plaisir de nos yeux ! Le cinquième passage des Norvégiens est accueilli en masse par les spectateurs de la plaine. C’est donc un concert réussi pour le groupe, même si nos oreilles apprécient davantage un autre style de metal.


Un quart d’heure après, nous nous rejoignons en face de la True Metal Stage pour une aventure death mélodique mémorable. C’est In Flames qui redonne du peps à notre soirée. Le concert commence en force avec un titre nostalgique : Cloud Connected, premier single de Reroute To Remain. Tant mieux, car nous apprécions davantage les anciens titres de la formation que les tout frais. Le chant est un peu galeux en début de concert, mais nous attendons la suite pour nous faire un avis définitif pour le chant. Pour le moment, nos yeux sont rivés sur la scène, aménagée de façon...originale. Le décor est formé de cubes de couleurs bleutées, les musiciens semblent suspendus dans les airs, grâce aux cubes surélevés dans lesquels ils jouent. Ensuite vient Where The Dead Ships Dwell, chanson sur laquelle les musiciens ont regagné le sol et bénéficient à présent d’un éclairage rouge. Au fil du concert, nous entendrons des titres comme Reroute To Remain, The Quiet Place et Deliver Us. La set-list se terminera par un excellent titre du groupe, de ceux qui déménagent un max. : Take This Life. Malheureusement, comme le reste des autres titres joués, le chant n’est pas assuré comme il se doit. C’est donc un bon concert pour le côté visuel et le côté ambiance de soirée, mais pas au niveau du chant (la musique a bien pété). C’est à se demander si le chanteur ne fume pas quelques cigarettes améliorées...


De retour vers la Black Stage pour notre dernier concert de la journée. Que le temps passe vite : plus qu’un jour et c’est fini. Dam ! D’un autre côté, nous commençons à bien sentir nos pieds tant avec notre nez qu’au niveau musculaire...Bref, In Extremo, nous sommes chauuuuuds ! C’est avec une bière à la main (heu bon d’accord, quelques bières en main) et un bon son de cornemuse que nous finirons cette deuxième soirée du Wacken. Le groupe qui existe depuis 95 est un habitué de la plaine allemande ; le public est motivé et l’ambiance excellente ! Côté titres, même ceux qui ne connaissaient pas le groupe reconnaîtront Herr Mannelig, un de leur grands succès. Le groupe allemand est généreux et nous offre 16 morceaux de pur bonheur. Impossible de compter le nombre de musiciens sur scène, mais l’effet visuel est garanti ! Les flammes et l’explosion en fin de concert réchauffent un peu plus nos cœurs, conquis. Superbe concert pour finir cette soirée comme il se doit. Reste à présent à retrouver le chemin vers la tente...Chose peu aisée avec le houblon dégusté.

  

Un concert ensoleillé après une bonne drache sur Delain fait sécher les vêtements en douceur. Nous sommes à présent sur la True Metal Stage, avec Gamma Ray et le show démarre de façon décontractée avec la première chanson de No World Order! , suivie d’Induction ". Puis, contre toute attente surgit Heaven Can Wait, ainsi qu’une reprise d’Helloween Ride The Sky.C’est toujours avec le sourire et la décontraction que se poursuit le set qui se termine par Send Me A Sign. Du côté des musiciens, la prestation est très maîtrisée et Michael Ehré, fraichement recruté, prend ses marques derrière les toms. Sa prestation fait respirer la musique du groupe, un plaisir à écouter. Du côté du public, c’est presque l’hystérie. Les Allemands s’en donnent à cœur joie : le chant et la danse dans la boue démontrent au groupe hambourgeois un accueil et un soutien sans précédent. C’est dans l’ambiance festive que se déroule tout le show. Un vrai rayon de soleil dans ce Wacken boueux.


Dirigeons-nous à présent vers la Party Stage pour participer à la première fois du groupe sur la scène du Wacken. Les anglais de Paradise Lost bénéficient d’un temps qui leur rappelle sans doute leur pays : un climat humide se partageant entre éclaircies et pluie. Mais le gris du ciel ne décourage pas le public qui semble réceptif au groupe qui a une renommée dans le monde du métal. Les morceaux joués sont empruntés à la setlist de la tournée de Tragic Idol. L'album fraîchement sorti est classé dans le doom métal gothique et propose un son un peu nostalgique et tristounet qui va de pair avec le ciel allemand d'aujourd'hui. De cet album, nous avons pu entendre des morceaux comme Tragic Idol et Honesty In Death, pour notre plus grand plaisir, ainsi que les grands classiques comme Erased, Say Just Words et One Second.Paradise Lost nous rappelle alors que malgré qu'il ne soit que peu connu dans son pays, il est extrêmement populaire dans le reste de l'Europe, notamment ici, en Allemagne. La prestation du groupe écope de beaux applaudissements, le son est excellent et le chant également. Peut-être manque-t-il un peu de punch aux musiciens pour donner un peu de gaité aux 45 minutes passées sur scène.


Nous quittons la Party Stage pour nous diriger vers la True Metal Stage. C’est un tout autre style que nous nous apprêtons à écouter : du heavy metal allemand des années 80-90. Axel Rudi Pell a un C.V. kilométrique en matière de musique. Nos attentes sont donc importantes. Le dernier album en sortie Circle of the Oath (2012) a fait vibrer nos tympans et nous espérons en entendre une bonne chiée de morceaux cet après-midi. Serons-nous séduits en une heure ? En tout cas, nous nous ramassons une sacrée drache...Heureusement, le set est bien choisi ! Il nous donne envie de rester là, à se baigner de musique et d’eau. Les solos bien placés ne sont que pur plaisir pour nos oreilles. Le jeu scénique n’est pas des plus spectaculaire, mais ce n’est pas ce que nous attendons à cette heure-ci de la journée. C’est donc une petite heure bien pénarde que nous passons avec nos acolytes d’Axel Rudi Pell. À revoir à l’occasion...


Les thrashers attendent à présent les Californiens de Testament. Le concert commence par une observation du chanteur (Chuck Billy) : "I see no clouds out here"..."I say FUCK THE RAIIIIIN!". On est tous bien d'accord. Chuck Billy joue de la guitare sur son micro tout le long du morceau ; le set commence par Rise Up . À peine 3 minutes de chansons et nous avons droit à un sublime solo d'Alex Skolnick. Ce dernier est en forme : il entreprendra The New Oder par un tapping à l'onglet sur son instrument. Sa guitare et lui ne font qu'un. Selon lui le Wacken est le grand-père de tous les festivals de métal. Après Dark Roots of Earth, chanson éponyme du dernier album (2012), Chuck Billy, nous crie de toute sa puissance le titre du morceau bien trash, pêchu comme on l'aime Into the Pit. Et c'est un circle pit qui se dessine dans la foule. Pour ceux qui avaient prévu de faire une sieste, repassez plus tard. Le reste du concert est tout aussi brutal; le public ne sait plus où donner du headbang. Le style vocal de Chuck a évolué d'un chant clair typique du trash sur les premiers albums vers un chant plus proche du Death sur les derniers. Depuis l'album Low, il mélange ces deux styles et utilise parfois les deux sur une même chanson. C’est exactement ce que nous pouvons entendre au fil de ce set. Chuck accompagne son chant par un jeu de guitare sur son micro. Il pourrait sans doute se proposer pour un concours d’air guitare au camping prochainement… ;) Le concert se terminera par la présentation de tous les membres par le chief (Chuck), pour sans doute nous rappeler que même si Testament n'appartient pas au Big Four of Trash (Metallica, Slayer, Megadeth, Anthrax) , il nous fait vibrer depuis 1983 en continuant de nous proposer des concerts bien pêchus.


Les cervicales en compote après Testament, dirigeons-nous à présent vers la Black Stage pour se péter les tympans avec le cri strident de Dani après un arrêt pour nous sustenter. Et, que dire.... pas évident de digérer...Cradle Of Filth ! Dommage qu’il fasse si clair, cela retire l’ambiance sombre de Cradle...Une musique diabolique annonce le show et Dani pointe le bout de son nez pour couiner sur la première chanson. Avec ses talons de 15 cm il fait la moitié de la taille de son guitariste et pourtant on l’entend jusqu’au fond de la plaine, là où nous nous sommes planqués afin de préserver nos tympans qui ont de plus en plus de mal au fil du concert. Pourtant, la set-list était bien choisie : Nymphetamine et tant d’autres succès ont été présentés. Le concert se finira par This is The End of Everything. Ce sera surtout la fin de notre envie de voir tout ce que le berceau de l’insanité peut nous proposer. Trop peu de plaisir à écouter cette voix stridente et ce manque de cohésion au sein du groupe lors du concert. Nous avons maintenant un quart d’heure pour nous relaxer et enfin digérer avant d’écouter du lourd, du massif, du viking sur la True Metal Stage.


Direction la True Metal Stage pour plus d'une heure de metal bien gras. En fond, nous pouvons voir un décor aux couleurs de Surtur Rising, le dernier sorti d'Amon Amarth. Côté public, un marteau de Thor au cou et des bracelets de force en cuir autour des avant-bras, les parfaits fans du death mélodique suédois hochent de la tête dès les premières paroles. Il n'y a plus une place pour s'intercaler à des mètres et des mètres de la scène ! Toute la plaine crie "Eh eh eh" en cadence et deux filles en bikini, pleines de boue chante en coeur...L'ambiance est de feu! Johan Hegg (chant) communique avec le public, lui sourit et le chauffe un max. Les spectateurs semblent être conquis d'avance et s'agitent à s'en décrocher la tête, forment quelques circle pit et wall of death de leur propre initiative...et finiront félicités par le frontman du groupe. Côté morceaux, le set est merveilleux! Amon Amarth a su sélectionner l'essence, les meilleures compos : War of the Gods, Runes to My Memory, The Fate of Norns, The Pursuit of Vikings, Twilight of the Thunder God et Guardians of Asgaard pour n'en citer que quelques-uns. Nous avons quelques cervicales endolories, suite à Runes To My Memory...Mais comment ils font dans ce clip pour ne pas se décrocher la tête?! Le jeu scénique est pas trop mal : les musiciens alignés headbanguent avec complicité. De fait, avec les Vikings d'Amon Amarth, nous sommes garantis d'un show de qualité et flambant. Le groupe fête ses 20 ans lors de cette édition du Wacken Open Air. Et c'est cette expérience, cette qualité qu'a le groupe qui nous a scotchés sur place! Ce concert aura fait des heureux : moi déjà, car c'était ma première fois avec Amon Amarth et mon père qui a apprécié le concert alors qu'il n'est pas très metal à la base. De ce fait, je dirai qu'Amon Amarth possède une certaine force de persuasion dans sa musique et sa présence scénique. Après ce concert, notre équipe de Metal Paradise était tout feu tout flamme!


Retour vers la Black Stage pour écouter l'une des têtes d'affiche très attendue : Scorpions. Le légendaire groupe allemand va se produire pour la dernière fois au Wacken Open Air...Il ne faut donc pas manquer cela, surtout pour les jeunes de notre équipe qui connaissent mal le band mythique. De but en blanc, nous remarquons que le chant manque de justesse et est un peu mou. Pas très en forme Klaus! Les musiciens, eux, assurent. Ils s'amusent sur leurs solos bien construits, pour notre plus grand plaisir. Pour la suite du concert, c'est la même remarque pour le chant : l'âge n'a pas épargné la voix du leader. Quel dommage. Une hypothèse de ce ressentiment de mollesse serait l'ordre de passage du groupe sur l'affiche du jour. En effet, avec des groupes speedant comme Amon Amarth ou tout bientôt Machine Head, les Scorpions ont l'air un peu raplapla. Les problèmes de sons à certains moments de la prestation n'aident pas à donner du punch au show et les quelques fausses notes seront décevoir les oreilles aiguisées. Heureusement, les solos de batterie et de guitare ont un peu relevé la note. C'est donc un show légèrement décevant pour notre jeune équipe qui a du punch à en retordre et qui s'attendait à voir un Scorpions qui déménage un max, qui donne tout avant de dire "adieu" à tant d'années de metal.


Retour là où nous avions quitté Amon Amarth avec regret pour nous écouter du bon trash avec Machine Head, vu et revu sur scène. Yeah dude, we're ready! Le décor est rougeâtre, des fumigènes donnent un côté mystérieux à la scène et la tête du Wacken est en feu...Le premier morceau est I Am Hell, titre qui commence le dernier né de M.H. Unto The Locust. La nuit est tombée et les headbangueurs secouent déjà leurs chevelures sur les rythmiques supersoniques des thrashers, et les acclament chaleureusement entre les morceaux. Si l'on doit résumer la performence des musiciens, nous dirions que Robb Flynn manquait cruellement de justesse tout au long du set, mais que les guitares et leurs envolées musicales ont su nous faire oublier ce défaut. Moins fans du dernier album que de l'avant dernier, nous avons su apprécier les mélodies présentées lors du concert, largement tirées du dernier album. Et quel plaisir d'entendre Aesthetics of Hate, Halo et Davidian, anciens succès que nous attendions avec impatience. Et, quelle folie de voir cette foule qui jumpait avec nous sur Old, à en perdre ses chaussures. "Machine fucking Head" crie la foule. Aesthetics of Hate est introduit par une disto qui nous prend dans les tripes, le mode warrior est déclenché : on est readyyy pour se défoncer les uns les autres!!! Heu enfin, dans l'idée car l'équipe du zine est non-violente ;). Bon, le public est bien plus agité que les musiciens sur scène, mais nous apprécions la propreté du son des guitares tandis que nous pogottons dans la crasse. La joie fut intense quand les Californiens reprirent A Thousand Lies plus joué depuis 15 ans en Allemagne!!! Oh yeah!


Les yeux qui tiennent encore ouverts à 2 h du mat' grâce au Coca et à la bière vont nous permettre de faire plaisir aux oreilles pour clôturer ce Wacken Open Air, édition 2012 en beauté. Une très très attendue tête d'affiche, Edguy, nous accueille : Welcome To The Freak Showwww! Le power metal allemand sera nous tenir en haleine pendant une heure de show inattendu, de guitares pétaradantes et d'un chant au timbre particulier, que nous adorons tous dans l'équipe. Tobias, qui était venu avec son autre projet, Avantasia lors de l'édition 2008 du W.O.A. est bien en forme et fait honneur à sa réputation. Par contre, quand il parle en allemand, nous ne pigeons que dale...Mais bon, ce qui compte, c'est la bonne musique d'Edguy. Et côté bons titres, le groupe assure! Ainsi, nous écoutons Nobody's Hero, Lavatory Love Machine, Superheroes, Babylon... Le public est, sans conteste, composé de fans assidus : toutes les paroles sont chantées en chœur. C'est donc un concert d'excellente facture que nous a proposé Edguy. Nous avons bien fait d'attendre patiemment la venue de nos préférés, malgré une certaine fatigue de ces 3 jours intenses, plus hard, plus lourds, plus inoubliables que l'édition précédente!

  

Et finalement pas de nuit en tente vu le temps, nous décidons de partir directement, on replie tout (sous une énorme pluie battante), et nous voila partis pour quelques heures de route pour rejoindre notre contrée, après un Wacken aussi excellent que celui de l'an passé, dommage que le temps n'ait pas été de la partie et ait transformé la plaine en immense piscine, quasi impraticable (sans parler du vent voire de la tempête), mais nous serons de retour en 2013, c'est certain, et au vu des premiers noms annoncés, nous ne pouvons qu'attendre la prochaine édition avec impatience ! Rain or Shine .. cette année nous avions opté pour le premier !

Wacken Roll !

Jools et Olivier