La première édition du PPM Fest nous avait déjà offert une très belle affiche, avec notamment Scorpions, Adagio et bien d’autres. Pour cette deuxième édition, ils ont mis les petits plats dans les grands pour nous présenter une affiche toute aussi haute en couleurs et balayant différents styles, en présentant les mythiques Suédois Europe comme tête d’affiche et plusieurs noms prestigieux comme Hammerfall ou Gamma Ray pour n’en citer que deux. Cette journée du 30 avril 2011 fut longue, mais très intéressante musicalement, examinons ensemble le déroulement de ces quelques heures purement metal !
Il est assez tôt lorsque l’équipe de Metal Paradise arrive au Lotto Mons Expo, cette grande salle qui accueille divers évènements tout au long de l’année. Le temps de récupérer les pass dans l’espace Presse et nous voici dans la salle, avec la même configuration que l’année d’avant, à savoir, une scène de chaque côté, ce qui permet de pouvoir voir tous les groupes et de ne pas perdre de temps entre les groupes (l’installation d’un groupe se faisant pendant la prestation de celui de la scène en face). Pas encore énormément de monde, mais il est encore tôt et les gens arriveront petit à petit. Un petit tour rapide pour chercher le merchandising (rien à cette heure là !) et regarder les diverses échoppes à l’extérieur de la salle. Ensuite le tout premier groupe arrive sur scène et a la lourde tâche d’ouvrir ce grand festival.
Il s’agit des Belges de Stainless, que je ne connaissais pas du tout, et que j’ai pris plaisir à regarder. Le trio nous offre un bon hard rock, saupoudré de metal mais le tout étant très mélodique, et c’est une découverte sympa pour attaquer cette journée. Comme dit précédemment, peu de gens encore en face du groupe, mais suffisamment pour un début de journée. Et une petite demi heure plus tard, le concert s’achève déjà avec l’envie de les revoir, c’est certain !
On reste en Belgique avec Last Breath Messiah, nettement moins mon style, mais sans être déplaisant non plus. Un set court et concis, et bien efficace, mélangeant hardcore et deathmetal assez péchu. Tous les ingrédients sont là pour plaire, mais ils ont souffert du même problème que les quelques premiers groupes, l’arrivée en masse des gens s’est déroulée bien plus tardivement, dans l’après-midi et le début de soirée. Malgré ça, cette petite trentaine de minutes est passée assez vite et nous prépare bien pour cette longue journée.
Le groupe suivant officie également dans un style très loin de mon style de prédilection, mais il s’agit des Belges de Age Of Torment, et je vais donc les voir avec plaisir. Mélangeant metalcore, thrash, death et encore bien d’autres styles, c’est bien rentre dedans dès le début et chaque musicien se démène à 100% comme le montre bien Kevin, au chant. La guitare de Shaun et la basse de Nico se complètent à merveille sur la batterie carrée de Jonas. Encore une fois, même si le style est assez différent du haut de l’affiche (Europe, Hammerfall, Gamma Ray, ..), ils ont leur place sur l’affiche et le public présent a bien apprécié, et un peu de défoulement ne fait jamais de mal !
C’est au tour des Nordistes de Syrens Call d’envahir la scène. Cela fait des années que je les connais musicalement, sans jamais avoir eu la chance de les voir, et un peu de metal féminin fait plaisir sur cette affiche. Et c’est un groupe très à l’aise qui se produit, Soraya, la chanteuse se débrouille très bien, et le reste du groupe la suit parfaitement. Encore une fois le public est là, et manifestement composé de connaisseurs. C’est un groupe que je reverrais volontiers dans une salle plus petite.
On reste dans le metal féminin avec les Namurois de Ethernity que j’ai déjà eu l’occasion de voir quelques fois, et là aussi, c’est une excellente prestation que nous offrent les six musiciens, une démonstration de mélodies, une rafale de solos, tant à la guitare qu’au clavier de Julien. Julie, la chanteuse, démontre une bonne présence scénique. S’il fallait dire un petit bémol, peut-être que certaines chansons se ressemblent un peu trop, mais ils sont encore jeunes, et c’est déjà une musique de grande qualité qu’ils nous offrent. Leur place à ce festival est méritée et ce n’est pas le public présent qui me contredira !
J’avais eu l’occasion de voir Iron Mask au Graspop, très tôt dans le Metaldome, et ce fut donc l’occasion de les revoir en terre francophone. Malheureusement pas mal de problème de son pour eux cette après-midi, et c’est dommage, car même si leur musique n’est pas sans doute pas la plus originale, elle est assez efficace et leur dernier album, Shadow Of The Red Baron le prouve bien. Dushan maîtrise sa guitare comme jamais, et Carsten, le chanteur, sait comment parler à une foule. On voit malgré tout que les soucis de son les ont gênés et la prestation en a pâti légèrement. Malgré tout j’ai pu entendre ma chanson préférée, Only The Good Die Young, et j’ai passé un bon moment.
On avait déjà eu l’occasion de voir Max Pie l’an passé, et les revoici programmés cette année, mais c’est tout à fait normal puisque le chanteur, Tony, n’est autre que l’organisateur de ce grand festival. Max Pie nous offre du bon metal, teinté de hard rock et de prog, et le mélange est vraiment sympa. Malgré tout on sent Tony assez fatigué, mais vu l’organisation de cet festival, on ne peut pas lui en vouloir, absolument pas. Leur album Initial Process est sorti il y a peu de temps, et c’est plus agréable de pouvoir voir un concert en connaissant un minimum les chansons jouées. Excellente prestation de nos Belges (et au vu des prochains concerts prévus pour Max Pie, on ne peut que leur promettre un bel avenir) !
Les Grenoblois de Nightmare débarquent sur la scène secondaire, avec l'excellent Wicked White Demon. Que se passe-t'il, la voix de Jo est inaudible ? Ouf, problème résolu en quelques dizaines de secondes. Le public est d'autant plus soulagé, sachant que Jo Amore est sans aucun doute la plus grande voix du Heavy Metal français. Les riffs heavy et mélodieux cèdent leur place à la rythmique endiablée de l'excellent Gospel of Judas. Le public est très réceptif et on sent que le groupe est au sommet de sa forme. En effet, il était temps de les voir débarquer en Belgique. Après le très bon Messenger Of Faith (aaah ce riff, ce refrain, ce solo...), Jo annonce un hommage à un grand homme du Rock, décédé bien trop tôt. Bien entendu, il s'agit de Ronnie James Dio. Leur reprise d'Holy Diver fait mouche et donne lieu à un des moments les plus épiques de ce PPM Fest. En effet, Nightmare marque des points par rapport à certaines grosses pointures qui semblent se reposer sur leurs lauriers. On enchaîne avec Legion Of The Rising Sun et son refrain imparable. De quoi entretenir la super ambiance de ce groupe sous-estimé par les masses. Mais ce n'est pas tout, les harmonies de guitares présentes sur ce titre montrent à quel point Nightmare maîtrise son sujet. Vient alors le très heavy Eternal Winter. Une nouvelle démonstration de talent de composition, avec en plus un Jo Amore au sommet de son art. Comment échapper à ce refrain ? Depuis leur signature chez AFM Records, on sent une motivation décuplée (et pourtant, ils se sont déjà bien acharnés!!!). Comme le dit la chanson : It will never be the same ! Splendide conclusion. Plus emballés, voici Trust A Crowd et son solo d'intro qui déboulent. On sent directement les influences très 80s de ce titre qui est bien entendu un incontournable du groupe. En effet, ce morceau a plus de 25 ans ! Et ce set, bien trop court, se termine sur Cosmovision. De quoi finir en beauté, en vitesse et en laissant le public heureux, mais avec un arrière goût de trop peu. Et oui, Nightmare méritait sans aucun doute une meilleure place sur l'affiche. Enfin, chapeau à l'organisation d'avoir contacté ce groupe hors pair.
Les Italiens de Mind Key jouent ensuite sur la scène en face, je vais avouer que je ne connaissais pas du tout, c’est donc en curieux que je décide d’aller les voir. Il y a certes moins de monde que pour Nightmare, mais pas mal de gens (autant de curieux que de connaisseurs), et on se retrouve devant du heavy-prog assez sympa, sans être trop démonstratif, et sans arriver au niveau de Symphony X non plus. C’était sympa, mais avec une affiche comme celle-ci, il faut bien trouver du temps pour se rassasier, et j’en profite donc, ainsi qu’une pause par le bar !
Retour à un groupe de chez nous, Resistance, qui offre un excellent concert bien puissant, malgré le fait que le public du jour soit plus tourné vers le heavy ou le prog. Ca n’empêche pas le groupe de maîtriser ce qu’ils font. Et comme pour Age Of Torment, une partie du public a bien l’air d’apprécier et c’est tant mieux. Le bus de Gamma Ray vient d’arriver, il est temps pour moi de m’éclipser pour aller les saluer et de faire une petite pause pour les oreilles.
Je rate le début d’Empyrios, que je ne connais pas du tout. Je m’attends à du gentil prog, mais pas du tout, c’est assez brutal, extrême, trop pour moi par moment. Ça se laisse regarder malgré tout, mais le chanteur ne regarde jamais le public (vous me direz, Rob Halford non plus, mais n’est pas Rob qui veut !) et c’est parfois énervant. Mais pas mal de gens du public ont l’air de bien apprécier et tant mieux pour eux, j’ai toujours du mal avec le prog trop extrême. Et je me dirige donc vers la scène opposée.
Je connais Vanden Plas depuis des années, mais sans les avoir vus. Ce n’est pas exactement ma tasse de thé, un peu trop prog, mais ils ont de bonnes chansons et une très bonne réputation. Et en effet, c’est du bon prog, sans trop de démonstration, ils ont l’air heureux de se produire ici, surtout à voir le sourire d’Andi (le chanteur) et le public manifeste son enthousiasme. Avec ce groupe on est passé à la catégorie supérieure de cette journée. Je pense malgré tout qu’il manque un petit quelque chose aux chansons pour en faire de grandes chansons, non pas que cela soit mauvais, loin de là, mais le petit plus qui peut faire exploser un groupe ! Mais je suis content de les avoir vus !
Voila encore un groupe que je connais depuis des années, un des groupes les plus productifs avec un excellent rapport qualité/quantité, même s’il s’agit d’un trio depuis pas mal d’années, Rage. Très bonne setliste (malgré l’absence de titres anciens comme Don’t Fear The Winter, ma chanson préférée de Rage) commençant par The Edge Of Darkness suivi de l’excellent Soundchaser. Peavey maîtrise son chant et sa basse, avec souvent des growls (bien loin de sa voix haut perchée des premiers albums), Victor Smolski fait toujours croire qu’il est une pieuvre tant il est habile avec sa guitare, et pourtant il ne joue bien qu’avec deux mains et une guitare, cet homme est époustouflant. Et derrière ses fûts, André Hilgers complète parfaitement ce trio en les martelant de toutes ses forces. Ce concert est trop court c’est évident, mais on a la chance d’entendre Drop Dead, Down ou encore Set The World On Fire, et c’est leur fameux Higher Than The Sky (Sky Sky .. !) qui ferme cette prestation haute en puissance et qui a pu faire bouger le public.
Petit souci technique avec un rail de lampe tordu situé juste au dessus de la batterie, qui retarde légèrement le show de nos Allemands de Gamma Ray. Mais le concert commence tout de même et quel plaisir de retrouver la bande de Kai Hansen dans notre pays, c’est toujours un bon moment assuré ! Et c’est un concert particulier, une mini tournée qui propose des chansons plus rares, moins souvent jouées. Et c’est après Empathy (issu du dernier album) que nous retrouvons les chansons Gamma Ray et Men, Martians and Machines ! Kai a du mal à trouver ses marques, et il y a un contraste entre Henjo, toujours aussi jovial (malgré son extinction de voix) et Dirk quasi toujours en retrait et qui a l’air à part ce soir. Sans doute une journée ‘sans’. Après la chanson éponyme du dernier album, on repart avec le magnifique Rebellion In Dreamland, que dire de cette chanson si ce n’est qu’elle est tout simplement sublime. S’en suivent Time To Break Free, Watcher In The Sky (également jouée par Iron Savior) et Brothers qui clôture ce concert. Beaucoup de monde se dirige déjà vers la scène opposée en pensant qu’aucun rappel n’arrivera vu le retard, mais I Want Out (Helloween) se fait entendre et les gens font demi-tour ! Quoi de mieux pour achever tout le monde après ce concert !
Et c’est en effet cinq secondes plus tard que commence le concert de Edguy, très attendu ! Beaucoup de monde pour les voir (le plus de la journée, ou pas loin en tout cas), et cela valait la peine de les attendre. Même si le style a pas mal changé ou évolué depuis les premiers albums, les compos sont souvent à la hauteur et surtout en live. Tobias est magistral a son habitude, sorte de croisement entre Bruce Dickinson et Steven Tyler, jouant avec les photographes, profitant de la scène à 100%, à l’image de Jens intenable également. Eggi et Dirk sont plus calmes, peut-être du à la fin de tournée. Une set list bien axée sur les derniers albums bien sur, avec notamment Dead Or Rock, Superheroes, Ministry Of Saints, mais également un Tears Of The Mandrake fabuleux, et un Vain Glory Opera, une de leurs meilleures chansons pour moi. Point négatif, le solo de batterie trop long en festival, et le fait que Tobias parle un peu trop, ils auraient certainement pu jouer une chanson en plus, c’est dommage. Mais ça ne gache rien à la prestation des Allemands, ils ont assuré. Et c’est avec King Of Fools que se termine cet excellent concert !
Pas mal de gens se sont déjà pressés pour aller voir Hammerfall, dernier groupe à jouer sur cette scène. Et c’est toujours un plaisir d’accueillir nos guerriers suédois, surtout pour une date isolée (aucun concert n’était prévu avant la tournée officielle du nouvel album). Point de costumes guerriers, mais des tenues classiques, jeans/baskets, ce qui nous change un peu du Hammerfall habituel, mais ce n’est pas le plus important comme on le verra ! Hammerfall nous délivre un set complet, additionné d’une nouvelle chanson, One More Time. Et quelle setliste ! Allant de The Dragon Lies Bleeding à Blood Bound, en passant par Riders Of The Storm et Let The Hammer Fall. Un groupe bien en forme! Ca faisait quelques années que je n’avais plus vu Hammerfall en live (je les avais tellement vus lors de leurs premières années), et je n’ai pas été déçu. Et pour clôturer ce concert, le terrible Hearts On Fire qui fait chanter tout le public à l’unisson ! Un des meilleurs moments de ce festival sans aucun doute.
Après une journée d’attente, il est temps d’accueillir Europe, le fameux groupe suédois auteur du non moins fameux Final Countdown. Un peu moins de monde dans le public par rapport aux deux groupes précédents, ce qui est assez étonnant vu leur notoriété, mais le public est quand même présent, mais s’il ne s’est pas beaucoup manifesté au début du concert. Et c’est avec le titre éponyme de leur dernier album que ce concert commence, Last Look At Eden enchaîné à The Beast. Le public apprécie, mais le groupe également, Joey Tempest occupant quasi à lui seul le devant de la scène, les autres musiciens étant plus statiques. Mais vu le sourire de Joey, il est heureux d’être là et nous le prouve en chantant chaque chanson à merveille. S’en suit une alternance de chansons plus anciennes et certaines plus récentes, l’occasion d’écouter des titres comme Seven Doors Hotel, Love Is Not The Enemy ou encore le magnifique Carrie. Mais l’enchaînement Cherokee et Rock The Night est tout simplement fabuleux et nous replonge avec joie dans les années ’80. Mais ils ne peuvent pas partir sans jouer un titre ..un seul que tout le public attend depuis le début. Et en effet, en rappel, après Scream Of Anger, arrive enfin Final Countdown, certainement pas la chanson la plus représentative de tout leur répertoire, mais cela reste LA chanson du groupe, leur signature depuis plus de vingt ans ! Ce n’était sans doute pas le concert de l’année, mais ce fut très bon, excellent du début à la fin, depuis le nombre d’années que j’attendais de pouvoir voir enfin Europe, je n’ai pas été déçu !
L'année précédente, la fête s'était terminée avec le coverband d'AC/DC : Machine Gun ! Pour cette édition 2011, c'est Blackout qui s'y colle. Après une journée de prog et power metal, ça fait du bien d'entendre du bon vieux hard & heavy. Entre Metallica, Scorpions, AC/DC et Black Sabbath, pas moyen de s'ennuyer. (A dire vrai, au vu des chants et des cris du public, Blackout a mis plus d'ambiance que la plupart des autres groupes). Ca bouge, c'est motivant, les musiciens sont sympas et surtout ... Ca joue bien ! Une sacrée occasion de liquider les quelques tickets boissons encore en stock et de conclure la soirée sur une très bonne note !
Le temps de faire encore un peu la fête avec les musiciens de Gamma Ray (surtout Henjo), minuit étant passé il était temps de fêter mon anniversaire avec eux, histoire de terminer sur une excellente note ! L’occasion aussi de faire de nouvelles connaissances et il est déjà temps de rentrer chez soi. Ce fut une excellente journée, avec des groupes pour tous les gouts, que ce soit du hardcore pour les amateurs, du prog pour les fans, du power ou encore du heavy pour les autres, la majorité du public était ravie et en redemandait ! Et remercions encore toute l’équipe de ce grand festival, les groupes présents et le public qui s’est déplacé (même de certains pays plus lointains) pour contribuer à la bonne réputation de notre pays en matière de metal et de festival !
Ne manquez pas la prochaine édition du PPM Fest 2012, les 6, 7 et 8 avril 2012 toujours au Lotto Mons Expo, en trois jours cette fois-ci, avec notamment, Rhapsody Of Fire, Korpiklaani, Accept, Sonata Arctica, Epica et Blind Guardian ! Affiche complète ICI
Photos visibles sur Facebook ici : PHOTOS (partie 1 : de Stainless à Rage)
Et ici : PHOTOS (partie 2 : de Gamma Ray à Europe)
Olivier et Crowley