En cette pluvieuse journée de Toussaint, après une soirée d'Halloween bien arrosée, nous voici à Bruxelles pour Apocalyptica. Concert à guichets fermés, rien de surprenant, sachant qu'il y a bien longtemps que le quatuor finlandais n'a plus honoré la capitale belge.
Après un passage au bar, nous allons nous placer pour la première partie: Livingston. Tout simplement horrible, la musique du groupe nous fait quitter les lieux après à peine une minute. Retour à la case départ: le bar !
Environ une heure plus tard, Apocalyptica monte sur scène et entame avec On The Rooftop With Quasimodo, issu de 7th Symphony. Une introduction assez calme mais prenante. Comme toujours dans cette salle, le son est extra, ce qui laisse présager de bonnes choses. En effet, c'est le très bon (et très heavy) 2010 qui suit. Un net contraste avec l'harmonie du décor, ce morceau est un véritable déluge d'énergie. Le public se fait entendre (surtout les groupies en chaleur) et réserve dès lors un véritable triomphe aux violoncellistes.
On continue tout en puissance avec Grace (figurant sur Worlds Collide). Sans aucun doutes, un des titres les plus représentatifs d'Apocalyptica. Ce dernier illustre bel et bien le talent des musiciens qui allient à la perfection les mélodies classiques aux riffs Metal. Le son unique du violoncelle semble alors prendre place tout autour du public.
Mais si le groupe en est là aujourd'hui, c'est parce qu'ils ont été les premiers à avoir la folle idée de reprendre des classiques du Metal au violoncelle. Première reprise de la soirée: Master Of Puppets. Toujours bon à prendre, ce morceau sonne creux ce soir. Le public ne joue absolument pas le jeu. Certes, la différence entre le jeune public (essentiellement féminin) de l'AB est différent de celui du show surprise du Wacken Open Air, mais un titre comme Master Of Puppets ne peut laisser personne insensible à ce point! Nous sommes donc en droit de nous poser la question suivante: est-ce que les minettes des premiers rangs étaient là pour la musique où pour les 4 finlandais ? Bref, passons.
Depuis 2005, Apocalyptica invite des artistes plus ou moins connus pour chanter sur leurs albums studio. Impossible de rassembler tout le monde en tournée, c'est donc Tipe Johnson qui viendra assurer une partie du set. A commencer par End Of Me, issus de 7th Symphony et I'm Not Jesus, normalement interprété par Corey Taylor (Slipknot, Stone Sour). Le chanteur joue à merveille le rôle de frontman et se fait tout de suite accepter (si j'ose dire) par le public.
Eicca reprends alors les rênes en même temps qu'il reprend Sepultura. Refuse/Resist est alors censé faire bouger la foule. D'ailleurs, Eicca propose une séance d'headbanging, mais sans succès. Comme on peut le constater ici (http://www.youtube.com/watch?v=1u6O08-AAvA), même les premiers rangs sont statiques. Bien dommage lorsqu'on constate l'énergie que le groupe déploie sur scène.
En sport, on appellerait ça le tournant du match. Apocalyptica décide alors d'interpréter des titres plus calmes (où même Mikko Siren s'empare d'un violoncelle). Un interlude de musique classique fort joli, mais qui casse complètement le rythme du concert. Alors, si Refuse/Resist ne passe pas, comment Beautiful et Sacra peuvent-elles réussir l'épreuve (souvent sans pitié) du live ? Bittersweet et ses envolées lyriques rehausse le niveau, mais un arrière goût de trop peu m'a déjà forgé un avis.
Heureusement, on repart dans le plus lourd avec Last Hope et Tipe Johnson remonte sur scène pour Bring Them To Light. Pour ma part, sa version passe mieux que celle de Joe Duplantier (Gojira). Ce n'est pourtant pas un grand morceau. De grands titres, en voici avec Seek and Destroy, dont le refrain est enfin chanté par une partie du public (n'en demandons pas trop) et Inquisition Symphony de Sepultura, ma foi bien plus heavy que l'originale.
Après une courte pause bien méritée suite à un morceau si physique (car oui, il faut l'avouer, à quatre, Apocalyptica a dégagé plus d'énergie que les 2000 personnes présentes ce soir), le quatuor remonte sur scène avec At the Gates of Manala. Introduction de 7th Symphony, ce titre aurait tout aussi bien pu ouvrir le set de la tournée. Du grand Apocalyptica, du grand Metal et au sens large, de la grande musique.
Le groupe offre alors à leur chanteur de session l'occasion de recevoir un bel hommage en l'invitant à remonter sur scène pour chanter I Don't Care, qui sera repris en choeur par l'assemblée.
Le concert se termine alors sur Hall Of The Mountain King, composition classique d'Edvard Grieg, compositeur norvégien du 19ème siècle. Une accélération démente transforme ce titre en réelle prouesse, et entraîne la foule dans un tourbillon de notes.
En conclusion, un concert moyen, avec un groupe pourtant au top. Bien sûr, une set list peut-être mieux équilibrée aurait pu apporter une amélioration nette. Mais cette salle pleine à craquer manquait cruellement d'âme. Faut-il imputer cela à l'imagerie un rien trop gothopouf d'Apocalyptica ?
Rien n'est moins sûr.
Crowley