Alors que j'étais en exil en Allemagne depuis un mois déjà (encore un coup de la Gestapo), je commençais à être en manque de concert. Ni une, ni deux, j'ai pris l'agenda local (http://www.frizz-magazin.de cette pub est méritée vu la qualité de ce mensuel gratuit) et entrepris des recherches.
C'est alors que je suis tombé sur l'annonce du concert de Mastodon. L'occasion était à saisir. Quelques jours plus tard, mon padawan et moi-même avions les tickets (seulement 50 centimes de frais de réservation, la FNAC pourrait en prendre de la graine).
Arrivés sur le lieu du concert, nous analysons les alentours. Les metalleux et autres binoclards (hé oui, Mastodon, c'est prog non ?) sont déjà en train de faire la fête autour de la salle. A notre entrée, c'est le choc. Le Batschkapp est minuscule. On y entasse au grand maximum 600 personnes. Tout y est facilement accessible: les toilettes (gratuites) sont en nombre suffisant, des estrades sont installées sur les côtés histoire d'offrir un maximum de visibilité et surtout, le bar est dans la salle de concert. Il est donc possible de passer le concert au bar, sans rien rater du spectacle. Il est aussi intéressant de préciser que le bar offre une carte complète. Il y a donc possibilité d'y boire tout ce qu'on veut. Bière, whiskey, jus d'orange, Apfelwein (la spécialité locale)... Le prix est également très intéressant. 3 euros pour 50 centilitres de bière, en concert, c'est dingue: le pied intégral.
Revenons à nos moutons. Après quelques verres, nous sommes donc parés pour le set de Totimoshi. Ce groupe nous vient de Los Angeles et délivre un mix de rock, de metal et de punk, le tout avec un aspect progressif. Le son de basse est vraiment excellent. Pour le reste, je préfère passer mon chemin. En effet, la seule guitare du groupe ne permet pas au public de profiter pleinement du concert. De grosses lacunes rythmiques sont à combler. Dommage car ce groupe en veut. Peut-être n'était-il pas à sa place ? Je vous laisse quand même le lien: http://www.myspace.com/totimoshi.
Quelques verres plus tard, voici Mastodon qui attaque son set. L'artillerie lourde est de sortie. Dans une salle aussi minuscule, le groupe installe son écran géant qui offre des visuels psychédéliques. Le mot prend d'ailleurs ici tout son sens (Psyche: l'âme, Delos: visible). Car les membres de Mastodon jouent à coeurs ouverts. Dès l'intro (l'excellent Oblivion), on sait qu'on assistera à un show du feu de dieu. Le son est énorme, l'atmosphère ultra intimiste de la salle rajoute bien entendu un aspect communicatif supplémentaire.
La lourdeur du riff d'intro ne semble pas avoir suffi. C'est avec Divinations qu'enchaîne le groupe. Jusqu'alors, pas de surprise. Il est normal de privilégier la promo du dernier album. Vient ensuite Quintessence. Le public se rend alors compte que Crack The Skye sera joué intégralement.
Je ne vais pas me lancer dans le track by track, mais comment faire pour ne pas parler de la pièce maîtresse de l'album ? En effet: l'intro de The Czar envoûte la salle avant que le riff principal n'explose, délivrant alors une sensation indéfinissable. Un riff thrashy et particulièrement heavy qui ravira les headbangers.
Le groupe a déjà conquis la salle... L'atmosphère est alors détendue et les musiciens plaisantent avec les fans.
Après The Last Baron, Mastodon revient pour un rappel tout en puissance. C'est le très heavy Circle Of Cysquatch qui lance cette dernière partie de concert. Where Strides The Behemoth met tout le monde d'accord et est suivi de l'imparable enchaînement Mother Puncher / Iron Tusk / March Of The Fire Ants.
Au passage, je rattrape un mediator lancé par Brent Hinds, avant de trinquer avec Bill Kelliher, l'autre guitariste, qui me confiera avoir passé des moments mémorables en Belgique lors des tournées précédentes (et me filera un autre mediator).
Bref, une soirée mémorable comme seul un concert de metal peut en offrir.
Crowley