Un an après leur solide concert à l’Ancienne Belgique, Motörhead remet le couvert à Forest National. Une infidélité à l’AB qui permet néanmoins de satisfaire 3 fois plus d’amateurs de décibels. Mais à quel prix ? En effet, on ne peut que remarquer la différence d’ambiance (le manque d’intimité de l’usine Forest National frappe une fois de plus) et surtout, une fois encore, le son médiocre de cette salle de concert en bout de vie.
Enfin, analysons cette soirée de pur Hard Rock.
Ma religion m’interdit de parler de la première partie : Spoil Engine. Un groupe Belge de soi-disant deathcore. On pense plus à un mix de Slipknot et de A7X. Bref, il semble que même Lemmy ne puisse plus choisir ses premières parties (à moins que ses goûts soient devenus douteux).
21h, le légendaire trio monte sur les planches et se présente comme à l’accoutumée : We are Motörhead… We Play Rock n Roll. Sans surprise ni chichi, ils entament leur set avec Iron Fist, comme l’an dernier. Ils enchaînent avec le splendide Stay Clean qui met vraiment le feu aux premiers rangs. Afin d’équilibrer la setlist, le groupe propose 2 nouveaux morceaux (Be my Baby et Rock Out, respectivement extraits de Kiss of Death et Motörizer).
Retour sur Overkill avec Metropolis. Pour ma part un des meilleurs morceaux de Motörhead. Comme toujours, la version live est nettement plus rapide que l’enregistrement. Le trio Over the Top (issu de l’édition de luxe de Bomber), One Night Stand et I Got Mine précède le second et dernier extrait du dernier album : The Thousand Names of God. Un riff extra et un refrain très très accrocheur permettent à ce petit nouveau de faire mouche. Un futur classique (un de plus) ! Lemmy et sa bande se font plaisir (et à moi aussi, par la même occasion) avec le superbe Another Perfect Day. Un fabuleux morceau faisant office d’ovni dans le set. En effet, ce titre est plutôt posé mais n’en est pas moins accrocheur. Pour moi, le meilleur moment du concert.
On repart à 100 à l’heure avec In the Name of Tragedy (2004) coupé par le traditionnel solo de Mikkey Dee, le batteur fou. On ne s’y fera jamais, sa vitesse et sa technique sont clairement inégalables. Petit plus, en comparaison aux concerts auquel j’ai assisté précédemment : un light show sobre mais rudement efficace vient ponctuer les frappes de la Bête. Un petit discours bien tapé à l’égard de nos chers politiciens sert d’intro au lent et heavy Just ‘Cos you got the Power qui permet au groupe et au public de se poser un instant avant de prendre Going to Brazil dans la tronche. Ca déménage !! On approche de la fin du concert, il est donc temps de revenir aux grands classiques que sont Killed By Death et Bomber.
En rappel, Whorehouse Blues (qui voit Mikkey Dee empoigner une guitare et donner le rythme à la Charleston) offre un second souffle au public avant de voir le set se clôturer sur le duo mythique Ace of Spades et Overkill. Imparable.
Soulignons toutefois quelques lacunes vocales chez Lemmy qui s’en excusera d’ailleurs plusieurs fois au long du concert, mais au vu de l’énergie dépensée par le bonhomme, nous ne lui en tiendrons pas rigueur. Revenons par contre sur le son. A plusieurs reprises, alors que j’ai vu un show quasi identique l’an dernier et que je suis loin d’être un néophyte de Motörhead, j’ai eu du mal à reconnaitre certains morceaux à la première note. En effet, même si le volume était raisonnable, le son était bien trop brouillon. Comment est-ce possible alors qu’il n’y a finalement pas grand-chose à sonoriser ?
Autre point négatif, le personnel de Forest National. Le public est considéré comme du bétail, un bonjour n’est pas jugé nécessaire. Je ne vous parle pas de la façon dont on est remballé lorsqu’on reste un peu dans la salle pour éviter la masse. Bref, un comportement d’imbécile, comparable à celui de certains policiers cow-boys, c’est dire !
Bref, de plusieurs points de vue, les habitués ne peuvent que regretter l’Ancienne Belgique.
Mais avouons qu’hormis ces détails (tout de même non-négligeables), nous avons assisté à un bon show, Motörhead nous a livré notre dose de Hard Rock et, rien que le fait de se retrouver autour d’une bonne bière, en compagnie de la bande à Lemmy, c’est toujours bon à prendre !
Rock n Rollement vôtre,
Crowley