Pour les amateurs de gros cirques Metal, revoici LORDI. Passé l’introduction d’un genre qu’on attend plus facilement dans le Metal Symphonique, la plage titulaire nous plonge presque en plein Death Metal tant le groupe a durci le riff et la voix. Bref, la renommée n’a pas adouci les mœurs du groupe et, telle une bière, ils maintiennent la pression. Ayant délaissé le vétéran Michael Wagener et quitté Nashville, les musiciens sont rentré en Finlande pour travailler avec Mikko Karmila. Sans aucun doute, un changement à la base de ce virage assez radical. La suite confirme l’orientation plus musclée des compositions. Un bien saignant How To Slice A Whore, suivi d’un barnumesque et halluciné Hell Sent In The Clows bien ravageur et tout aussi délirant.
Bien sûr, le groupe n’a heureusement pas laissé tomber ses bonnes habitudes, les titres s’avèrent assez directs, évitent de s’éterniser outre mesure, bénéficient de soli bien clairs (et parfois bien courts aussi). Les refrains même éructés, sont clairement destinés à être repris en chœurs. Dans le registre de la simili ballade sulfureuse et à l’ambiance malsaine, les gaillards nous balance une très réussie House Of Ghosts.
Histoire de ne pas perdre les bonnes habitudes, c’est un saignant Monster Is My Name qui prend le relais, agrémenté d’un break très comptine enfantine avant de re-balancer des morceaux bien dégoulinants histoire de nous mettre dans l’ambiance de Cadaver Lover. Et le reste s’avère du même tonneau. Dans le registre des très longs titres explicites Nailed By The Hammer Of Frankenstein ne fait pas honte à sa référence.
Bien sûr il y a la côté résolument grand guignol dont le groupe use et abuse, ça pourrait en faire fuir certains. Mais fondamentalement, on se retrouve aussi avec un excellent album de Metal et puis finalement les films d’horreurs, se marient très bien avec notre genre de prédilection. Car passé les oripeaux monstrueux derrière lesquelles se camouflent les musiciens, force est de reconnaître que le riff se veut costaud, la rythmique aussi frappante qu’un déluge de bombe, la vitesse de croisière élevée et que finalement, on ne s’ennuie jamais en leur compagnie.
Parce que le groupe aligne les titres efficaces qui rentrent dans le vif du sujet sans prendre de gants et qui bien heureusement ne s’éternisent pas. De plus, les bonnes références ne manquent pas. On peut penser à ALICE COOPER pour le côté malsain de certaines ambiances, à SAVATAGE pour certains chœurs, et une lourdeur très BLACK SABBATH. On connait pire comme références. Et puis fondamentalement, comme détester un groupe qui a un tel talent pour nous balancer des jeux de mots aussi pourris que Sir, Mr Presideath, Sir ?
Finalement, oui, le groupe joue le tape-à-l’œil et les clichés, mais passé l’aspect visuel, lorsqu’on se concentre sur la musique, c’est du tout bon. Ce qui ne fait jamais que confirmer ma première impression lorsque j’ai découvert le groupe sur ses premiers méfaits : c’est du KISS en plus malsain, mais c’est tout autant du rock’n’roll circus. Pas franchement indispensable, mais réellement réjouissant.
Mr Spok