Mine de rien, malgré son patronyme qui ressemble à une insulte du capitaine Haddock, OSTROGOTH fait quand même partie des groupes qui ont marqué l’histoire du Metal Belge. Au début des années ’80, ils ouvrent la première grand-messe du Metal : le Heavy Sound Festival à Brugge, puis on les retrouve en première partie de LOUDNESS, nos cinq gaillards ont l’honneur de chauffer le public pour la première visite d’un groupe de Metal japonais en nos contrées. A l’époque, ce n’est pas rien. Et ça sans vous parler du EP FULL MOON’S EYES bientôt suivi par un album ECSTASY AND DANGER qui prouvent que la frite aussi a le Metal dans le sang.
Pour faire court, l’histoire du groupe se compile en moult changements de personnel et de séparations, la première en 1988 suivies de reformations, en 2002 pour les vingt ans du label Mausoleum Records. Dernièrement, c’est malheureusement le guitariste Rudy ‘WhiteShark’ Vercruysse qui a tiré sa révérence le trois janvier 2015, terrassé par une saloperie de cancer et ce après avoir participé à la composition et à l’enregistrement des titres qui figurent sur cette galette bien de chez nous.
Quatre nouveaux titres pour lancer le bal, No Risk Taken ouvre le bal en douceur pour bifurquer vers le Metal carré costaud sur un riff bien lourd. Et voilà qu’on se laisse secouer la crinière comme au bon vieux temps, car mine de rien, la recette a toujours du bon. Bon, le temps a bien évidemment coulé sous les ponts, du Line-up original ne reste que le batteur Mario ‘Grizzly’ Pauwels mais l’esprit du groupe est toujours là car la tension monte en crescendo jusqu’au break qui va lancer le solo.
Démarrage sur les chapeaux de roues pour Clouds, à nouveau les guitares de WhiteShark et de Dario Frodo font des étincelles tandis que la voix de Josey Hindrix n’a aucun mal à s’imposer comme digne successeur de Marc ‘Red Star’ De Brouwer. Et comme à l’époque de leur premier EP, on retrouve même des influences maideniennes sur Return To The Heroes Museum. Le groupe prouve également qu’il est toujours aussi à l’aise dans les titres plus longs et élaborés avec la plage titulaire. Last Tribe Standing nous offre ainsi un déluge de guitares, sur une rythmique imparable de le part de Grizzly et du bassiste Stripe (le remplaçant de Marnix ‘Bronco’ Van de Kouter qui n’arrivait plus à concilier vie dans le groupe et vie de famille). L’album transpire donc les références, influences, des années ’80, mais le tout avec un son résolument moderne, parfaitement mis en boîte par Jacob Hansen au studio Hansen au Danemark.
Les quatre titres suivants sont des classiques captés en public lors de l’été 2014. Et on constate que leur côté brut de décoffrage s’avère toujours d’actualité ce qui est quand même un exploit quand on voit l’âge des chansons, Heroes Museum, Full Moon’s Eyes, Paris By Night et Rock Fever sont devenus des classiques ce qui en dit long sur la qualité de ces titres qui alignent plus de trente années au compteur. La version actuelle ne sent pas le formol, ce n’est pas de la musique vieillotte qu’on a sortie du placard et qui pue la naphtaline, non, ça transpire le riff et la rythmique qui donne des fourmis dans les guibolles.
De nombreux nouveaux groupes de Metal bien de chez nous défendent haut et fort les couleurs de notre musique préférée, mais les anciens n’ont pas encore remisé leurs armes au placard, (et franchement qui peut résister à un Paris By Night aussi endiablé ?).
Allez, vivement la suite de l’aventure, car cette mise en appétit donne faim d’un album complet.
Mr Spok