Le Metal réunit des musiciens d’horizons différents, les deux guitaristes Italiens Walter Ciancisi et Dario Parente, le chanteur Goran Edamn et le batteur Scott Rockenfield (QUEENSRYCHE). Alors évidemment, on se doute bien que travaillant à distance, le processus de réalisation a pris du temps, avec des sessions d’enregistrement en Italie, en Suède et aux USA pour être finalement mixé à Hollywood.
La première image que donne le groupe dès que les riffs et la voix retentissent s’avère être celle de la bande à Klaus Meine. En effet, il y a un petit air des SCORPIONS dans le riff, l’énergie et le timbre des cordes vocales. God Of Sorrow And Grief réussit donc sa mission, nous introduire au style du groupe. La plage s’achève en apothéose de guitares par un solo efficace.
On bifurque vers le rock américain avec un Primetime un rien trop mou mais où les guitares ont la part belle et leurs interventions sauve le navire du naufrage. Le groupe persiste dans la carré conventionnel matinée de voix commerciale, on pense un peu à NIGHT RANGER, sur Nero Fantasies. Le problème, c’est que la référence fait quand même nettement/vachement/royalement mieux (mention à choisir en fonction de votre état d’esprit). La tension diminue encore d’un cran avec le mou pour le chat cher à Ma Dalton (et hop tous à votre collection de Lucky Luke) qui s’intitule Calf Love.
Le problème finalement, c’est que le groupe vise clairement les stations radio et refuse de pendre la moindre tangente qui donnait un souffle rageur à sa musique, si bien qu’on passe d’une plage à l’autre, certes, sans soupirer d’ennui, mais aussi sans ressentir la moindre émotion positive (du genre « pu… rée quelle claque »). Seul le riff nerveux qui ouvre Be Myself nous surprend quelque peu, mais le reste de la plage fait mentir les belles promesses que ce regain d’énergie avait fait naître en nous. Et la bande nous refait le même coup avec Skin Deep In A Fairytale. Bref, quand arrive la fin avec No Happy Ending, on se dit qu’ils font preuve de lucidité, car même si le titre s’avère plutôt réussi avec des guitares endiablées, on a jeté l’éponge depuis longtemps. Et ils rajoutent même une couche par la suite, on s’en serait bien passé.
Il faut croire que l’énergie à mis les voiles pour partir en vacances de façon définitive après avoir pris sa retraite sans jamais travailler sur cet album. Destiné à être diffusé sur les radios sans provoquer la moindre émotion, ce disque en dix plages et quarante-et-une minutes, remplit son contrat. Mais est-ce qu’il vous fera headbanger au point d’en perdre la tête, certainement pas. Une œuvre de commande qui se laisse écouter mais qui n’arrive jamais à captiver faute de surprendre.
Mr Spok