Quand une valeur sûre du Thrash teuton sort un double album live (et encore il y a d’autres formules, triple CD, DVD, pour toutes les bourses et tous les types de fans), c’est un peu Noël avant l’heure. Difficile de résister à la déferlante de cette bombe. En vingt-quatre plages, le groupe démontre qu’il n’a plus rien à prouver, mais aussi qu’il n’a rien à envier aux ténors d’outre-atlantique. Un choix de titres qui se démarquent les uns-des autres, dans les limites de ce que ce type d’exercice permet aussi, hein, c’est pas du grand écart vers le prog ou le rap metal non plus. Enregistré devant un parterre de fidèles qui ne se font pas prier pour reprendre en chœurs les hymnes du groupe, nous avons donc droit à l’allemand comme langue de contact avec le public. Ce qui limite un peu notre compréhension des dialogues, ceux-ci étant en version originale non sous-titrée. Passé ce détail, somme toute assez insignifiant, ce n’est pas une déclamation de Goethe devant un auditoire universitaire et on est Thraslandie profonde quand même, la qualité des compositions et de leur enregistrement laisse pantois.
On devine le métier de l’artisan Métalleux dans la voix qui vrombit sans arrêt, incisive comme un cutter sous la gorge. On entend la maîtrise du riff qui déchire au fil des multiples plages. Non seulement on reconnaît le coup d’attaque des cordes typique au genre, mais en plus les compositions s’avèrent à la hauteur. Les KREATOR ne sont pas de vulgaires copieurs, mais des maîtres en la matière. Si les gaillards n’ont pas les honneurs du Big Four USA, sans nul doute, ils pourraient postuler pour la première place en Europe. Les plages se succèdent sans monter le moindre signe de faiblesse. Véritable preuve de la santé éclatante du groupe et de la valeur de ses compositions au fil des ans, cette double galette Live (ou n’importe quelle autre formule), représente également une sorte de Best Of qui ne dit pas son nom. Pour les amateurs de Thrash qui ne seraient pas familiarisés avec KREATOR, ce DYING ALIVE représente une séance de rattrapage indispensable pour ne pas passer à côté du combo thrash le plus représentatif de notre continent. Pour les fans, c’est un témoignage indispensable.
Mr Spok