Nuclear Blast
Sabaton, le groupe suédois qu’on ne présente plus désormais, revient le 16 mai 2014 avec un album très attendu : Heroes. Le groupe avait déjà tendance par le passé à baser leurs textes sur la guerre en général, ne faisant pas son apologie, mais plutôt un regard à la fois respectueux et soucieux, afin qu’on n’oublie pas les pages les plus sombres de l’histoire. Leur coté paradoxal réside d’ailleurs dans leur attitude en live, qui malgré un sujet sérieux, traité avec sérieux ne leur enlève pas une ambiance festive et bon enfant à chaque instant.
Pour cet album, Sabaton se basera, comme son nom le sous-entend, à certains héros parfois méconnus du grand public, mais ayant marqués la tournure des guerres. Musicalement, le groupe reste très fidèle à leur style précédent, Il n’est pas rare que les fans considèrent d’ailleurs cet album comme un mix entre Coat of Arms et Carolus Rex. Cela étant, vu qu’il s’agit pour une grande partie de leurs fans des deux meilleurs albums, beaucoup ne s’en plaindront pas trop… Les autres espéreront un prochain album plus indépendant de ce qui a déjà été fait. Sur cet opus on sent que l’accent a vraiment été mis sur la chorale, et le coté mélodique de fond.
Plus spécifiquement, les morceaux à retenir sont dans un premier temps :
Night Witches, morceau très dynamique et assez rapide avec un riff de guitare assez rapide, bref il ne manque pas d’accroche. Le morceau traite d’une unité de bombardier russe, composée exclusivement de pilote femme, procédant à des opérations nocturnes. Il s’agit de l’unité aérienne la plus décorée de la deuxième guerre mondiale du coté russe.
Smocking Snake en 3’ position sur la tracklist, est un morceau qui rappelle bien le style de Sabaton, les riffs de guitares, le chant, les effets de chorale...Non, ils n’ont définitivement pas changé leur arsenal musical, et il faut avouer, c’est loin de déplaire.
Inmates 4859, rappelle assez fort Final Solution sur Coat of arms et pour cause elle parle également d’Auschwitz, mais ici se basant sur un Polonais s’étant fait enfermé volontairement dans un camp pour organiser la résistance à l’intérieur. Niveau composition, on retrouve ici encore beaucoup d’ingrédients propres à Sabaton, avec cela un côté musicalement plus fouillé et plus mûri. La mélodie donne un coté nostalgique et dramatique ce qui ne manque pas de donner de l’ampleur et en particulier au refrain.
To Hell And Back, est le morceau phare de cet album puisqu’il s’agit de leur single révélé quelques mois plus tôt. La petite mélodie a des allures un peu texanes et les guitares un rien en retrait donnent un côté assez épique vraiment efficace et très (trop ?) abordable. Cela fait de la musique à mettre entre toutes les mains désireuses de connaître un peu mieux le géant suédois.
Resist and Bite, restera peut être le meilleur morceau de l’album. Très progressif au début, la musique s’installe avec vigueur, pour exploser subtilement sur le refrain, avec un effet de chorale très efficace. C’est dynamique, ça sonne, ça groove, bref, c’est bon! Le morceau parle des chasseurs ardennais, une unité de l’armée belge ayant résisté à l’invasion allemande retranchée dans la foret. Le refrain reprend la devise de l’unité « Résiste et mords ! »
Et enfin, loin d’obtenir la majorité chez les fans de Sabaton Heart of Iron qui clôture l’album Heroes reste quand même un morceau qui vaut le détour, plus calme (le solo est d’ailleurs repris d’un morceau de Bach), mais gardant dans l’ensemble la lourdeur des guitares propres au style heavy, le morceau traite de la fin de la guerre du coté allemand et de la débandade au niveau des civils, désireux eux aussi de voir la fin de la guerre.
Les autres tracks de l’album sont moins déterminants sans être totalement transparents non plus, mais on se plaît plus, quand on voit la qualité musicale, à rester sur les passages plus marquants.
En résumé, c’est un excellent album, un des meilleurs s’il n’était pas précédé de deux autres lui ressemblant quand même un peu trop. Une chose est sûre malgré tout, les Suédois de Sabaton ont encore de beaux jours devant eux.
Cédric
