Et voilà les RAY qui nous balancent leur onzième album studio. Décliné en plusieurs paquetages, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. La bande commence par la plage la plus longue (neuf minutes vingt) de l’album et prend le risque d’une introduction royalement calme avant de balancer un riff carré. Jouant sur les passages aérés et un ce riff hyper simplissime, le groupe nous la joue même quelque peu LED ZEPPELIN avant d’imposer sa touche avec ces refrains très typiques. On a même droit à quelques envolées vocales maidenienne avant des soli joyeusement bordéliques qui partent dans tous les sens.
Petit bémol quand même : si la plage contient de belles parties, nous ne sommes pas totalement convaincus. Par contre, le groupe met vraiment le feu aux poudres avec le Hellbent et le Pale Rider très judaspriestien qui suivent. Difficile de passer à côté de la filiation tant celle-ci s’avère évidente et assumée. Et ça hurle, ça cogne, les guitares charclent des tonnes de riffs assassins. Deux titres assassins qui auraient très bien pu ouvrir le bal soit dit en passant.
Le groupe délaisse ses références révérences pour se lancer un exercice un rien moins typé mais cependant un brin plus commercial avec Born To Fly. Mais l’énergie rayienne reste bien présente. La bande enchaîne alors avec le titre le plus mainstream de l’album, destiné à en faire un single vraiment abordable par la majorité : Master Of Confusion. Très très conventionnel, le titre marche dans les pas d’un Send Me A Sign , nous offrant en quelque sorte le titre commercial qui pourrait servir à faire connaître le groupe aux pauvres gens qui ignorent que des formations de cette qualité existent. Accélération, ralentissement, refrain appelant à la participation, riff accrocheur, solo nerveux. Un condensé de bonne manières en quelques sortes. Quelque part, le genre de morceau qu’on aimerait pouvoir haïr, mais qui s’avère tellement bien construit qu’on reste séduit du début à la fin. Ha, c’est qu’ils ont le chic pour nous prendre en traître, les salopards.
Histoire de montrer qu’ils ne se complaisent pas dans la guimauve, déboule à toute vitesse la plage titulaire qui lorgne vers l’ultra-speed à tendance trashisante. C’est à nouveau la totale, une sorte de compilation des bonnes manières Gammarayienne. Non seulement la vitesse d’exécution d’Empire Of The Undead ferait danser la gigue à une grand-mère tétraplégique, mais les soli s’éternisent comme s’ils ne devaient jamais s’arrêter à croire de Kai Hansen et Henjo Richter se sont assis sur une fourmilière avant de composer. Imparable, irrésistible, on comprend le choix de ce titre pour nommer l’album.
La pseudo ballade de rigueur Time For Deliverence, possède des accents de QUEEN bien prononcés, on y trouve des envolées vocales, des vrombissements de batteries, des montées d’énergie, et un final au piano. Dans le genre « on retrouve les bonnes habitudes », Demonseed et Seven nous offrent généreusement d’autres condensés de riffs carrés, martèlements de rythmique assassine, chant rageur. Gros gag pour l’introduction de I Will Return, autre titre boosté aux vitamines metalliques. On n’est pas loin d’avoir envie de leur faire passer un contrôle anti-dopage lors des soli.
Et pour ceux qui en redemandent, le quatuor nous offre un titre bonus et trois titres captés Live dans le studio. Non seulement le groupe n’a pas dévié d’un iota du droit chemin Metal, mais en outre, il s’avère d’une générosité à toute épreuve, bourrant le CD jusqu’à la gueule, 79 minutes.
Le Speed Metal mélodique et travaillé de GAMMA RAY fait toujours autant merveille. Alors évidemment, pour un onzième opus, il ne faut pas s’attendre à une remise en cause fondamentale. Chaque titre possède des caractéristiques déjà entendues auparavant et cette galette n’apporte rien de plus que ce que l’on connaissait déjà. Néanmoins, le groupe tient la forme et ses compositions la route. Indispensable quoi.
Mr Spok