Ce groupe de Metal progressif crée en 1989 par le claviériste Andre Andersen, a surtout connu son heure de gloire dans les années ’90 avec D.C. Cooper au chant. Malgré un poste de front man occupé par d’autres, les fans ont réclamé le retour de D.C. et finalement, celui-ci a réintégré la formation. En 2012, histoire de faire le point, un petit best of, trois CD’s rien que ça, s’imposait.
Donc au menu 34 titres, pour près de trois heures de musique. Alors si on parle de Metal progressif, ce n’est ici que de façon bien feutrée. Les compositions s’avèrent plus proches d’un Metal Symphonique ou classieux, voire « True Metal » que du vrai prog difficile d’accès où le groupe vous demande de percevoir le changement de rythme et la recherche de la treizième note de la gamme.
Non, malgré l’étiquette qui colle au groupe, c’est bien plutôt de mélodies entraînantes qu’il s’agit. La guitare de Jonas Larsen nous chatouille les pavillons sans lasser. Et puis il y a cette voix chaleureuse de D.C. Cooper qui nous ravit à chaque plage. Malgré qu’il soit vraisemblablement maître à bord, le clavier de Andre Andersen bien qu’omniprésent ne bouffe jamais les autres instruments, d’ailleurs lors de soli, c’est comme s’il s’effaçait. Variant les sonorités, on passe du piano pur au clavier façon Jon Lord.
Alors oui, effectivement ce clavier peut se faire parfois prépondérant, ainsi sur Clown In The Mirror. Mais comme il s’agit d’une ballade, on peut justifier cet aspect-là. Mais même lors de ces occasions, l’énergie, même modérée, ne manque pas à l’appel et le brave Jonas Larsen nous donne son lot de riffs et on en a pour notre argent.
De par certaines interventions des claviers, on retrouve une parenté avec le RHAPSODY des origines (avant le split en deux groupes). La basse de Andreas Passmark et la batterie de Allan Sorsen assument royalement, sans en faire trop, leur action provoque un réaction chimique immédiate du cuir chevelu et des membres inférieurs qui n’arrivent plus à tenir en place.
Les titres alignés ici affichent une durée assez conventionnelle, mais le groupe n’hésite pas à de temps à autre sortir de ses propres habitudes pour rallonger la sauce, mais réussit à ne pas verser dans l’inutilement casse-pied.
Alors nous avons droit aussi à des versions Live et des versions acoustiques, du genre de quoi montrer que même débranché, les musiciens tiennent la route. Mais ça les fans ne s’en sont jamais douté. Le groupe a aussi le chic de ne pas nous faire trois fois le même titré décliné sur le mode studio, public et sans courant. Non à chaque fois il s’agit de morceaux différents pour élargir le spectre du groupe sur la totalité de son œuvre.
Un titre inédit pour attirer les fans, ça fait un peu radin, mais pour ceux qui ne connaissent pas le groupe, c’est Byzance, alors oui, les hyperfans pourront toujours argumenter sur la présence d’un titre et l’absence d’un autre. Mais la palette offerte se veut tellement large qu’il y a pas à se plaindre. Pas un seul titre qui ne déçoive, et malgré la profusion de titres, on ne s’ennuie jamais, ce qui représente un véritable tour de force, ROYAL HUNT nous rappelle nos cours de Math, c’est presque le bonheur en intégral.
Mr Spok