Quand Brant Bjork et John Garcia, les ex-KYUSS LIVES! , décident des remettre le couvert, ça donne ceci, un stoner rock brut de chez brut. Passé l’intro, Dragona Dragona sent bon le désert et les années ’70. Une guitare au son bien rugueux et acéré, bénéficiant d’une distorsion assez crade, soutenue par une rythmique solide comme un mur de Marshalls. Un chant bien captivant et un solo qui s’éternise pour notre plaisir.
Sans changer de ton, on plonge dans Sweet Remain, que suit As You Wish. Par rapport à d’autres formations qui officient dans le même registre sans trop de relief, VISTA CHINO arrive à sortir son épingle du jeu. La voix très certainement joue un rôle essentiel dans la séduction de l’ensemble, puissante, mais mélodique, agréable et puissante sans jamais verser dans les borborygmes. L’ambiance des solos fait penser aux DOORS ce qui nous maintient dans les années pattes d’eph et rouflaquettes.
La lenteur est de rigueur sur les premières mesures de Planets 1 & 2, mais le rythme s’accélère un rien sur une basse bourdonnante au maximum. Avant la moitié du titre, nous avons déjà droit à un solo qui se termine sur une extension des notes, pour céder la place à un riff bien lourd avant de repartir, mais sur un tempo encore ralenti.
On passe alors à la mélodie envoutante de Adara qui fait merveille dans le registre du mid-tempo musclé. Le titre se ralentit sur la fin avant un dernier baroud d’honneur. Un très court Mas Vino qui est aussi particulièrement mou, avec un guitare minimaliste, et une batterie discrète, un coup dans l’eau qui ne dure heureusement pas.
On replonge dans le vif du sujet avec Dark And Lovely. Mais s’étirant un peu trop, la plage peine à convaincre totalement. Ce que Barcelonian réussit sans peine. Le groupe se plonge alors dans l’exercice de la très longue plage. Sur ses treize minutes, Acidize... The Gambling Moose réussit à gageure de rester captivant. Un introduction en fanfare, gros riff, grosse rythmique, voix assez discrète pour laisser l’ambiance s’installer. La plage feint de se terminer, mais c’est pour mieux repartir sur un long passage instrumental qui voit la guitare s’offrir la part du lion. Le chanteur revient ensuite dans le jeu pour de courts instants, cédant à nouveau la prépondérance à la six-cordes. Un second break aux deux-tiers pour terminer sur le thème principal envoûtant jusqu’au bout.
Alors que dans le genre Stoner on trouve souvent des formations qui s’avèrent particulièrement endormantes, VISTA CHINO arrive à sortir du lot par un savoir-faire impressionnant. Le son de la guitare et la voix se partagent équitablement le devant de la scène dans un mélange particulièrement efficace. Sans renouveler le genre, ils réussissent sans trop de peine à convaincre sur la quasi-totalité de ce premier album. Pour un coup d’essais, il va sans dire que le point est marqué.
Mr Spok