Et voilà le sauveteur d’acier de retour pour un nouvel album. A nouveau, c’est du Heavy Metal honnête, carré, rapide, costaud et efficace. A part ça, on a comme souvent une introduction aussi inutile que lassante Ascendence. Ce qui s’avère d’autant plus regrettable car lorsque le brave Piet Sielk rentre dans le vif du sujet avec Last Hero, on sait dans qu’on évolue quand même dans un registre maîtrisé de A à Z. Grosse rythmique rapide, chœurs enflammés, riffs efficaces, break efficace, solo bien captivant, un peu un catalogue de bonnes manières, un condensé des recettes classiques.
Mais le problème d’IRON SAVIOR est justement de faire la même chose, presque aussi bien d’ailleurs, que d’autres qui ont eu la chance de devenir illustres plus rapidement, BLIND GUARDIAN et GAMMA RAY, pour ne citer que ceux-là. Or les places au sommet sont limitées. Et si on frissonne de bonheur lors d’un solo Revenge Of The Bride ; si on se laisse entraîner par des refrains chantants qui incitent à la reprisse en chœur du titre Dragon King ; si la rythmique fait bien bouger les jambes à l’insu de notre plein gré Burning Heart ; si on se laisse enivrer par la vitesse d’exécution de Thunder From The Montains, on fait le voyage dans l’espace, mais on n’a pas vraiment envie d’embarquer pour une nouvelle écoute.
Le groupe n’hésite pas non plus à plonger dans les clichés manowariens, grosse rythmique guerrière prenante et titre évocateur pour Iron Warior, dont on ne sait pas vraiment si c’est du second degré. Ralentissant le tempo pour un Dragon King, les Allemands nous font là penser à Ronnie James Dio par la thématique du titre. Mais la plage trop étirée ne convainc guère. Ils nous reprennent le Dance With Somebodydu groupe rock suédois Mando Diao, mais sans franchement nous titiller les cheveux.
Heureusement que le Firestorm qui suit fait honneur à son titre, vraisemblablement une des plages les plus efficaces, que ce soit au niveau riff ou solo. Dommage qu’il n’y en ait pas plus de cette trempe. Et histoire de bien casse l’ambiance, on a droit juste après au slow musclé de rigueur, qui se réveille en plein milieu mais l’intérêt pour la plage s’est estompé depuis longtemps.
On a donc ainsi parfois l’impression qu’ils copient, ainsi le From Far Beyond Time fait tellement référence au gardien aveugle dans sa construction, son refrain, sa ligne de chant qu’on a le sentiment d’entendre la bande à Hansi Kürsch. En outre, bien qu’ayant un timbre de voix qui corresponde au style, Piet Sielk ne possède pas la verve vocale des maîtres qui officient au chant au sein de BLIND GUARDIAN et GAMMA RAY.
Bref, comme souvent avec IRON SAVIOR, on a cette sensation de déjà entendu. Les plages ne sont jamais franchement désagréables et les soli s’avèrent convenables, mais il manque un petit quelque chose pour sortir du lot. Principalement les chansons correspondent presque toujours au même moule, il y a très peu de constructions élaborées et de plages qui se distinguent vraiment les unes des autres. C’est un peu le règne du sitôt entendu, sitôt oubliée.
IRON SAVIOR, c’est le sauveteur dans l’espace, mais comme on le lit sur l’affiche du film Alien, « Dans l’espace personne ne vous entend crier ». Bref, à nouveau un bon album en soi, mais qui ne passionne pas vraiment. On peut embarquer, mais le voyage n’est pas forcément recommandé comme étant la meilleure croisière disponible.
Mr Spock